Le temps des ouvriers, un documentaire en quatre épisodes de 52’
de Stan Neumann
produit par Les films d’ici, Arte, 2020
Fourmillants d’exemples, c’est une grande fresque à travers les siècles des hommes et des femmes qui ont été les moteurs de l’industrialisation de nos sociétés. Stan Neumann présente leurs conditions harassantes de travail et leurs modes de vie, leurs combats et les changements profonds des sociétés au contact de ce monde ouvrier de plus en plus organisé, luttant âprement pour ses droits. Un air de mélancolie se dégage de cette suite documentaire dont le dernier épisode porte un titre funèbre : « Les temps de la destruction ».
Xavier Vigna, grand spécialiste du monde ouvrier, a été le conseiller scientifique de cette série. Il imprime sa marque d’historien dans le découpage des épisodes en quatre grandes périodes :
- 1700-1840 : le temps de l’usine
La naissance du Factory System, avec un focus sur la Grande Bretagne et la Belgique, pionniers de la révolution industrielle. C’est le moment de la nouvelle conception du travail et du temps imposés aux déracinés des campagnes et de l’artisanat.
- 1840-1913 : le temps des barricades
Ce n’est pourtant pas en Angleterre que la révolution des ouvriers gronde, mais en France. La barricade devient leur arme privilégiée, faite de bric et de broc. Un épisode consacré aux grandes insurrections de la fin du XIXe siècle.
- 1914-1939 : le temps du travail à la chaîne
Cet épisode traite de l’impact de la guerre sur le monde du travail et vice-versa. Les lois du front s’étendent aux usines. Le bon ouvrier doit devenir un bon soldat. Au nom du patriotisme et de l’effort national, les Etats veulent passer les revendications ouvrières au second plan. Cependant, de la Révolution russe à la guerre civile espagnole, la grogne des travailleurs se concrétise.
- 1939- aujourd’hui : le temps de la destruction
Malgré un rayonnement et l’importance de la classe ouvrière à partir des années 20, le réalisateur documente ce qu’il présente comme la fin de cette classe laborieuse.
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