Fabrice Bensimon, spécialiste de l’histoire politique et sociale de la Grande-Bretagne, écrit dans le manuel Bréal une contribution sur la construction du mouvement ouvrier en Grande-Bretagne au XIXe et au XXe siècle.
Cette fiche est à la fois chronologique et analytique. Elle résume la constitution des mouvements ouvriers dans le monde britannique, sous la forme des révoltes contre le machinisme (luddisme), du Chartisme, du trade-unionisme, du mouvement associatif et/ou féministe, du syndicalisme classique, des mouvements révolutionnaires (marxistes ou non), de l’Internationale des Travailleurs, des partis ouvriers, du Labour Party.
Elle peut être accompagnée de la lecture des travaux de François Bédarida. Une fiche sur Clioprépas.
Introduction
Spécificités britanniques de l’histoire du travail connues :
– Révolution industrielle précoce
– Développement de fabriques (textile, métallurgique)
– Mines de charbon plus modernes que celles du continent.
– Urbanisation rapide.
Définition mouvement ouvrier : un ensemble d’organisations ouvrières, de syndicats, de sociétés de secours mutuel, de journaux, voire de partis politiques.
Depuis Edward Palmer Thompson (The Making of the English Working Class London, 1963), le postulat selon lequel l’industrialisation entraîne la formation d’une classe ouvrière d’industrie, puis de ses organisations est remis en cause. Elle s’est constituée par des relations, des expériences partagées, des détours etc. Classe ouvrière déjà formée années 1830.
La précocité des organisations ouvrières est-elle imputable à cette industrialisation précoce, ou à d’autres causes plus politiques ou culturelles ?
Trade-unionisme et chartisme (1824-1850)
Trade-union (union de métier, ou syndicat), issus des guildes médiévales. Union de salariés œuvrant pour les tarifs, les salaires ou les conditions de travail. Sens de la fraternité, rituels, symboles attachés aux métiers et pratiques de secours mutuel en cas de maladie, accident, décès ou perte d’emploi. XVIIIe siècle ces trade-unions existent principalement parmi les ouvriers qualifiés et artisans (chapeliers, maçons, cordonniers, tailleurs…) travaillant à leur compte ou dans de petits ateliers. Pour eux mobilité = contrainte, mais elle permet aussi de créer des réseaux de sociabilité car les ouvriers itinérants (tramping artisans) se rencontrent dans des pubs qui deviennent des lieux d’organisation.
1720-1799 au moins 20 textes de loi interdisent des syndicats spécifiques. Un inventaire recense 383 conflits portant sur les salaires, les conditions de travail ou sur la diffusion de techniques et de machines qui privent les hommes de travail.
Mobilisation des luddites (1811-1916), bris de machines.
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