Un ouvrage très clair qui fournit des informations accessibles sur les structures de l’empire colonial français à l’époque moderne. Ici, afin de correspondre à la question posée aux concours de l’enseignement, le choix a été fait de se délaisser les colonies de l’océan Indien et la période révolutionnaire. La synthèse de Bernard Gainot fournit donc aux candidats des développements sur les premières impulsions coloniales sous Richelieu (chapitre 1), sur les apports de Colbert (chapitre 2), sur le développement de l’empire atlantique au XVIIIe siècle (chapitre 3), sur les critiques du colonialisme et de l’esclavage dans les années précédent la Révolution française (chapitre 4).
Cette fiche peut être mise en lien avec L’histoire de l’Amérique française (Gilles Havard, Cécile Vidal, Flammarion, 2003).
Chapitre 1. Les acteurs (vers 1630-vers 1675)
Les initiatives
Les pionniers
Les migrations océaniques sont affaire de solidarités communautaires, de traditions locales et familiales et sont liées à la pêche saisonnière de la morue sur les rivages de Terre-Neuve ou de la baleine au large de l’Islande.
C’est par ces colonies de pêcheurs que la transition s’est faite vers la traite des fourrures, comme celle des phoques des îles de la Madeleine. Ce commerce s’est ensuite développé par le biais des échanges avec les tribus indiennes.
Tous ces aventuriers placent néanmoins leurs entreprises sous l’invocation de la « Vraie Foi ».
Les efforts de propagation de la foi sont particulièrement importants en direction de la Nouvelle-France : Samuel de Champlain, gouverneur de la colonie en 1633, est entouré de missionnaires jésuites et récollets. De leurs pérégrinations sur les terres amérindiennes, ces derniers vont ramener de nombreuses Relations.
il n’y eut pas de programmes suivis, réguliers, financés, de peuplade des établissements coloniaux. Aussi l’émigration s’est-elle greffée sur la mobilité traditionnelle des provinces du Ponant (la façade atlantique). En outre, le migrant ne pense presque jamais à une installation définitive outremer. C’est une étape provisoire dans un parcours habituel au sein des populations littorales, et le retour est d’ailleurs fréquent pour une majorité de migrants après quelques années vécues comme une parenthèse.
Les voyages d’exploration prolongent les entreprises du siècle précédent. Guidés par des interprètes amérindiens ou métis (les truchements), encadrés par des missionnaires qui couvrent d’un vernis spirituel des expéditions qui n’ont bien souvent que le profit immédiat comme finalité, quand ils ne participent pas eux-mêmes à la traite, ces aventuriers sont les coureurs des bois en Amérique septentrionale ou les flibustiers des Antilles. En Nouvelle- France, ils vont être le jouet de leurs guides qui les impliquent dans leurs querelles intestines : c’est ainsi que les coureurs des bois vont être amenés par les Hurons à faire le coup de feu contre les Iroquois.
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