Fiche de lecture du manuel de concours pour la question d’histoire contemporaine. De nombreuses thématiques sont abordées, en particulier concernant les relations politiques et militaires entre la France et son empire lors de la colonisation de l’Afrique.

PARTIE 1 – Les Afriques coloniales de la France

Introduction

Prise d’Alger le 5 juillet 1830 – dernières tribus soumises dans l’Atlas en 1934.
Jusqu’en 1939, Dakar est la seule vraie ville d’Afrique subsaharienne française.

A Fachoda au Sud Soudan en 1898, la mission marchand fait demi tour : c’est une affaire d’Etat. La France renonce à relier Djibouti au reste de l’Empire, prenant toute la largeur au profit des anglais qui veulent créer un chemin de fer du Caire au Cap.

La vision selon laquelle la colonisation de l’Afrique s’est faite par besoin de débouchés a été invalidée par les historiens en ce qui concerne la France. L’empire n’a jamais été industrialisé, ni véritablement développé en dehors de quelques ports, et le pouvoir d’achat local est resté infime. La tradition marxiste promeut le fait que la colonisation soit une conséquence de la révolution industrielle. L’Europe recherchant des matières premières et à exporter ses biens manufacturés (extractivisme). En 1913, seuls 10% des investissements étrangers français partent vers les colonies.

Si la France a un territoire énorme, ce dernier demeure peu peuplé (45M avant la WW2). Moins de 5% ont un niveau de vie proche de l’Europe, surtout des colons algériens (gros million). Très peu d’immigration, sauf ponctuelle pendant la WW1. En 1958, on compte 280000 travailleurs coloniaux dont 200000 algériens.

En dehors des 2 guerres mondiales (3,8% des combattants de la WW1), la France n’a jamais vraiment compté sur son Empire, pour des raisons financières, démographiques… Dans le fond, la France n’a même jamais eu de vraie doctrine coloniale. Certains responsables comme Paul Leroy-Beaulieu ont bien eu des plans, mais jamais adoptés largement.

Le paradoxe le plus étrange est atteint après la colonisation, quand la francisation des classes moyennes, par la scolarisation, est soutenue par l’Etat français, ce qui n’avait jamais été fait avant.

Dès 1885, Jules Ferry exprime bien que l’essentiel n’est ni économique, ni démographique ni dans la francisation : mais bien politique. Si la mission civilisatrice est bien mise en avant, Ferry insiste sur la compétition patriotique et militaire entre nations européennes. Jean-Charles Asselin appelle cela la “question de standing”. L’Asie étant déjà majoritairement occupée, et l’Amérique sous la doctrine Monroe, reste l’Afrique.

Les deux premiers défis sont internes, car ils concernent la capacité de la République à prouver sa supériorité sur la monarchie, et sur le fait que la transition démographique soit déjà presque terminée. D’où la naturalisation des enfants européens nés en Algérie dès 1884, ou le décret Crémieux en 1870. De plus, la France reste très paysanne, et largement indifférente aux colonies.

La France établit avec difficultés une colonie de peuplement européen en Algérie, et sera incapable de reproduire ce modèle modeste. En dehors du littoral algérien, peu de villes européennes émergent. Au Maroc, la population se répartit autour des 14 villes voulues par Lyautey, mais seuls Rabat et Casablanca sont de véritables pôles, en Tunisie l’essentiel des européens est à Tunis, de même pour Dakar au Sénégal. Abidjan la rejoint tardivement. 50000 français résident à Madagascar (sur 2M en 1900), mais sur un territoire plus grand que la France.
Partout, la colonisation est administrative et militaire. Elle doit d’appuyer sur les élites locales. Après la “pacification”, ce sont eux qui tiennent et gouvernent de fait les populations.

La colonisation de l’Afrique est aussi une école de la guerre et du commandement. L’Afrique du Nord devient la terre du “baroud”. C’est une terre d’entraînement et de base arrière pour la future guerre en Europe.
Très rapidement, avec le “pacte colonial”, il est clair que la dépense publique (faible en général en France car pays libéral) ne sera que minime en dehors des dépenses militaires. Les colonies doivent donc être financées localement. C’est une des raisons pour laquelle l’obligation scolaire ne sera jamais impliquée, même dans l’Algérie, territoire français. Les moyens ne sont pas là, et les investissements dépendent beaucoup des banques . banques françaises qui préfèrent le Levant, la Russie ou l’Argentine.

1. La matrice algérienne de l’empire africain

A. L’Algérie ouvre l’Afrique à l’armée française

Cadre de la “ruée vers l’ Afrique” mise en scène à la conférence de Berlin de 1884-1885.
L’expansion de la France en Algérie donne le modèle pour toutes les autres extensions françaises.

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