Cette fiche de lecture concerne le chapitre 3 du manuel de préparation au concours de l’agrégation. Le chapitre est rédigé par Yannick Clavé. Il porte sur la période de l’impérialisme français au moment de la « course à l’Afrique » (Scramble for Africa), entre 1880 et 1914.

Le chapitre 1 du manuel se trouve ICI.

Le chapitre 15 du manuel se trouve ICI.

Le chapitre 16 du manuel se trouve ICI.

Chapitre 3 : Des années 1880 à 1914 : conquêtes et course aux colonies de la France en Afrique

– L’Empire colonial français en 1870 est le second empire après celui des Britanniques de 11 millions de km² sur plusieurs continents dont 10,6 millions en Afrique.
– Dans les années 1880-1890, la France multiplie les conquêtes militaires, active sa diplomatie avec les chefs locaux et avec les autres puissances coloniales, explore les confins, trace des frontières mais aussi établit une administration des territoires et des populations africaines.

I. Au milieu des années 1880, La France est déjà solidement implantée en Afrique

A. Les voies complémentaires de l’expansion coloniale française

1. L’héritage des réflexions politiques et intellectuelles de la décennie 1870

Défaite face à la Prusse 1870-1871 entraîne une phase de repli international pour la France parce qu’elle est affaiblie et tenue à l’écart des relations internationales par le « système bismarckien » ; un réseau d’alliance diplomatique.
La France était pourtant déjà un Empire coloniale avec la conquête de l’Algérie en 1830 et avait triplé sa superficie sous le Second Empire.
Premier projet colonial en 1865, loi qui donne aux Algériens la possibilité de devenir citoyens français.
Classe politique divisée en deux dans les années 1870.

  • L’extrême droite et l’extrême gauche sont hostiles à la colonisation car pour eux l’objectif premier est la Revanche contre l’Allemagne et la Récupération de l’Alsace et la Lorraine
  • Les républicains modérés sont favorables à la colonisation (L. Gambetta et J. Ferry) car elle permet de compenser la faiblesse de la France sur la scène européenne et de retrouver un rang international. Ils veulent sortir d’une politique de « recueillement qu’ils dénoncent. Processus que les historiens nomment la « dérivation coloniale », le courant national et patriotique est dérivé vers l’expansion coloniale, encouragé par Bismarck pour les éloigner du continent européen

Les explorations géographiques continuent à se développer mais sont souvent des échecs à l’exception de celles de Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905). Officier de marin soutenu par le ministère de la Marine, il remonte en 1874 deux fois le fleuve Ogoué (Gabon actuel). Son expédition de 1878 lui permet d’explorer le bassin du Congo et de montrer que l’Ogoué et le Congo sont deux fleuves différents.

2. Guerres de conquête et grignotage foncier : la voie la plus fréquente

Les conquêtes sont réalisées à l’aide de l’armée française, mode utilisé par les autres pays européens. Les soldats français se retrouvent face à des adversaires qui connaissent mieux le terrain et sont habitués aux conditions climatiques et aux maladies.

Cependant, l’armée française s’adapte dès 1840 en Algérie avec le général Burgeaud en utilisant plutôt des petits détachements plus maniables et mobiles.
Les Français considèrent que les guerres des colonies ne sont pas de « vraies » guerres car leurs ennemis sont jugés inférieurs. Ils reprennent la notion de « small war » théorisée par Charles Callwel en 1896. C’est ce qui justifie les répressions et les intimidations.
Le maintien des résistances locales se poursuit malgré la fin des conquêtes, c’est pour cela que Gallieni conquérant puis gouverneur de Madagascar à partir de 1890 théorise la « pacification » dont l’objectif est de conquérir en négociant et en recherchant des compromis avec les élites locales et que l’armée française recrute des soldats locaux enrôlés de force ou engagés volontaires.
1957, le général Faidherbe crée les tirailleurs sénégalais qui devient un système fondamental du système colonial français. Ces derniers deviennent des acteurs importants de la colonisation car ils représentent plus de 95% des effectifs qui démembrent les grands ensembles politiques africains.

3. Diplomatie : une voie à double tranchant pour les Français

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