Fontenelle : « Faites comme les autres, et croyez ce qu’il vous plaira ». C’est le principe de la pratique religieuse à Rome, conduite sociale qui ne prétendait pas dominer les consciences.
Ritualisme sans dogme qui n’est pas aussi ridicule et décadent qu’on l’a dit, malgré les débats qui agitent encore l’historiographie, autour des SACRA PUBLICA, la religion publique romaine.
Depuis le XIXe, la religion romaine est considérée comme la plus caractéristique de ces « non-religion » qui auraient peuplé le monde après la perte de la « véritable » piété, et avant la nécessaire synthèse dans le christianisme. Cela part de la définition de la religiosité énoncé au début du XIXe par Schleiermacher, comme expérience universelle, émotionnelle et subjective, marquée par l’intériorisation. Cette conduite s’oppose à la religion objective, extériorisée, qui s’exprime par des institutions et les dogmes de l’Église.
Le modèle de la religion civique est né pour partie de la constatation que la pratique religieuse s’exerce toujours dans un contexte social précis.
En Angleterre et en Allemagne, le modèle de la polis-religion a été mise en cause du fait qu’elle ne tiendrait pas compte de la religion de l’individu, de sa religiosité vue comme un phénomène universel.
En Allemagne, sous l’influence de la théologie protestante diffusée par la philosophie romantique, l’anthropologie sociale franco-anglaise moderne n’a jamais pu se diffuser, même si l’école de Francfort, avec l’historien de la religion romaine GEORG WISSOWA est un précurseur de cette approche.
En Grande-Bretagne, là o s’est développé le polis-model contre celui européocentrique, il s’agit de l’influence de la pensée libérale qui tend à réduire tout événement à la libre décision des individus en niant tout déterminisme et cadre social et institutionnel.
CHAPITRE 1 : LA CRITIQUE DE LA POLIS-RELIGION. UN INVENTAIRE
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