Chapitre III : L’État militaro-industriel
Cette notion a été développée dans les années 1980 par John Brewer : part croissante des ressources pour l’effort militaire, aggravation de la fiscalité, alourdissement de la dette, développement d’une administration civile et militaire.
I. Quels efforts ?
A. France
Début XVIIe il existait une petite force permanente : environ 10 000 hommes. 70 000 après la paix des Pyrénées. Jusque 250 000 avec la guerre de Hollande. Guerre de la ligue d’Augsbourg : 340 000. Autour de 300 000 au XVIIIe. La France est aussi devenue une puissance navale (Richelieu) : jusque une centaine de vaisseaux, puis une vingtaine en 1720, et remontée au XVIIIe. Fortification des frontières terrestres et maritimes.
Deux pics de dépenses : les années 1640 et 1650, mais aussi les guerres de la ligue d’Augsbourg, de Succession d’Espagne, de Succession d’Autriche et de Sept Ans. L’État a trouvé de l’argent pour les financer, mais des difficultés sont apparues (succession d’Espagne et de Sept Ans) : endettement. Les marges de manœuvre financières se sont réduites.
B. Angleterre puis Grande-Bretagne
A partir de la guerre de la Ligue d’Augsbourg, l’Angleterre a eu une grande capacité à financer la guerre : inverse de la France. Et tous les ans le Parlement votait les crédits pour la marine et l’armée. En général, plus d’argent pour la marine que pour la guerre, contrairement à la France (sauf guerre d’indép US).
Question de l’armée permanente : une anglaise, une écossaise (puis anglo-écossaise) une irlandaise. 200 000 hommes mobilisés pendant la guerre civile (1645-46). En temps normal, environ 20 000 hommes constituaient l’armée du roi.
Avec la guerre de la Ligue d’Augsbourg, 93 000 hommes en 1694. Les effectifs diminuaient fortement en période de paix.
La flotte a pu dépasser les 100 vaisseaux, et restait à ce chiffre en période de paix. En 1762, il y avait 80 000 hommes dans les navires. 140 vaisseaux et 115 frégates pendant la guerre de Sept Ans. Elle est devenue la première puissance navale au monde : effort financier important : doublement des impôts. Les recettes fiscales n’étaient pas réduites pendant les conflits. 1/3 couvert par l’emprunt.
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