Cette troisième fiche de lecture porte sur le chapitre 1 du manuel de concours dirigé par Yvette Veyret et Richard Laganier. Les auteurs montrent la question centrale de l’environnement en géographie, en croisant éléments physiques et anthropologiques, sur des territoires où se côtoient de nombreux acteurs. Ce chapitre porte plus particulièrement sur la géohistoire de l’environnement et son épistémologie.

Yvette Veyret est une géographique spécialiste de la question de l’approche géographique de l’environnement. Elle a dirigé l’Atlas du développement durable aux éditions Autrement.

Les autres chapitres:

CHAPITRE 2. Les temps de l’environnement et des paysages: géohistoire des relations Nature/Société (Philippe Valette)

En géographie, les sciences environnementales peuvent se combiner avec une dimension temporelle. Réflexions sur les temporalités autour des relations entre la nature et les sociétés nbx en France dans les 70’s. Environnements et paysages = résultats de l’action des hommes et des sociétés inscrites dans une histoire.

I. La dimension temporelle de l’environnement et du paysage

Environnement et paysage, terme en géographie qui cultivent une forme de proximité.

A. Deux concepts ambigus et polysémiques

Une def commune : interaction entre l’ensemble des conditions biophysiques d’un côté et des sociétés ou d’un individu de l’autre, interactions façonnent un environnement ou un paysage.

Mais le paysage se distingue par sa dimension immatérielle et subjective : c’est un instant, un instant de l’observation de l’observateur.

Point commun = dimensions temporelles = les deux sont changeants. Paysage, lieux de luttes et d’appropriations, palimpseste qui enregistre les anciens modes d’occupations et les différents usages.
Michel Serres : “l’espace, alors, apparaît comme une marqueterie de temps”.

B. Les géographes et le temps : un flou terminologique

Foisonnement des démarches et où disciplines géohistoriques. Gérard Chouquer et Magali Watteaux ont réalisé une synthèse au sujet de ce qu’ils nomment “l’archéologie des disciplines géohistoriques”. Chouquer parle de profusion ou de confusion des appellations, propice à l’émergence d’un champ collectif de recherche.
Les racines de la géographie historique sont anciennes, avec des figures importantes comme Élisée Reclus et Vidal de la Blache. Cette discipline s’est développée à travers l’étude des paysages et des sociétés dans le temps. Les travaux de l’école des Annales crée par Lucien Febvre et March Bloch en 1920, une école historique française, ont marqué durablement cette approche en mettant l’accent sur l’étude des évolutions des paysages agraires à travers les époques. Le + grand géographe historien Roger Dion (1896-1981) = travaux sur les dynamiques d’évolution des paysages à travers les époques. 2000’s = thématique de la géographie historique : épistémologie, santé… Ce courant de pensée s’est ensuite propagé au monde anglo-saxon (Angleterre, Canada, USA).
La place de l’environnement dans la géographie historique : l’environnement n’est pas au cœur de cette discipline, il apparaît en arrière-plan. En revanche, l’histoire de l’environnement se concentre sur la variabilité environnementale et sa capacité à évoluer. Ce champ de recherche est en constante transformation et est intrinsèquement pluridisciplinaire. Avant que les historiens ne s’y intéressent dans les années 2000, des géographes, soutenus par des programmes interdisciplinaires du CNRS, ont structuré cette démarche. Georges Bertrand est mentionné comme un pionnier dans ce domaine, ayant publié dès 1975 « Pour une histoire écologique de la France rurale » = manifeste d’une “histoire ecologique”. Histoire de l’environnement = histoires des interactions sociétés et environnements. Grâce à différentes méthodes et sur un temps très long reconstituer histoire de l’environnement.
La géo archéologie est une discipline qui combine la géographie et l’archéologie pour reconstituer les milieux physiques et comprendre l’évolution des sociétés humaines en lien avec leur environnement. Cette approche est interdisciplinaire et a été influencée par différents programmes de recherche du CNRS en France à partir des années 1980/1990. La géoarchéologie s’intéresse particulièrement aux environnements passés, tels que les plaines alluviales, les littoraux, et les zones humides ou montagneuses, afin de mieux comprendre l’impact de ces milieux sur les sociétés à travers le temps.

Historiographie des démarches temporelles en lien avec l’environnement et le paysage = vitalité, foisonnement intellectuel. Ce bouillonnement entretient un flou terminologique.

C. Faire un choix ?

Il y a de nbx liens entre toutes les disciplines. Mais regain d’intérêt pour la géohistoire accolée à l’environnement et aux paysages surtout en France. Les derniers colloques, séminaires et publications plaident en sa faveur.

II. La géohistoire de l’environnement et des paysages

Terme crée par Fernand Braudel au milieu du XXème siècle repris par les géographes.

A. Aux origines de la géohistoire de l’environnement : la géohistoire braudélienne

Introduit par Fernand Braudel lors de conférences entre 1941 et 1944. Braudel, en tant qu’historien, développe ce concept en insistant sur l’importance de l’espace géographique et du milieu naturel dans l’histoire des civilisations. Il utilise ce terme pour décrire l’interaction entre les sociétés humaines et leur environnement sur la longue durée, soulignant les limites physiques et biologiques imposées aux sociétés par leur milieu.

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