Fiche de lecture de Thibaud Pardonnet
Résumé de l’éditeur
La contre-culture aux États-Unis dépasse largement, dans les années 60, le phénomène de mode, car elle ébranle les fondements mêmes de la société américaine à peine remise de sa « chasse aux sorcières ». Par « peace symbols » ou cheveux longs interposés, les hippies et les contestataires traduisent l’exaspération de la génération privilégiée des « baby-boomers » face à une société « bourgeoise » qui, à leurs yeux, s’enlise dans ses contradictions. Mais quelles conditions ont légitimé et provoqué cette impulsion créative : la fin de la ségrégation, la prise de conscience collective de la pauvreté, la guerre du Vietnam… ? Est-ce suffisant pour analyser un éphémère aussi foisonnant ? Sans toit ni loi, cette révolution (contre-)culturelle revendique l’utopie et la fête. À San Francisco, Haight-Ashbury est consacré quartier de rêve : parades exubérantes, carnavals hauts en couleur défilent sur fond de musique et de sexe. Certes, la contraception révolutionne les mœurs ! Certes le féminisme et l’homosexualité bénéficient d’un essor sans précédent ! Certes, la drogue ouvre toutes grandes les « Portes de la Perception » d’Huxley et explore l’inconscient psychédélique de Leary, Watts ou Ginsberg. Mais, alors, comment expliquer que les jeunes désertent les « crash-pads » surpeuplés pour fonder de nouvelles tribus dans les communes rurales ? L’irrésistible appel de Kérouac ? Peut-être, plus simplement, un besoin de spiritualité que leur culture semble incapable de satisfaire… Aujourd’hui, à l’heure du désenchantement du monde, que reste-t-il de cette « révolution » des années 60 dans nos mœurs ou dans nos rêves ?
Christiane Saint-Jean-Paulin est maîtresse de conférences en civilisation américaine à l’Université du Sud (Toulon-Var). Elle est l’auteur de La Contre-culture, Autrement (1997) et Quand l’Amérique Contestait, Ophrys-Ploton (1999) ouvrage collectif, Exilés et Réfugiés Politiques aux États-Unis, CNRS Éditions (2003). Ses recherches actuelles portent sur les relations entre les États-Unis et le Moyen-Orient depuis la Guerre du Golfe.
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Albert Camus, dans l’Homme Révolté (1951) : « La rébellion la plus élémentaire exprime, paradoxalement, l’aspiration à un ordre »
Les années 60, violentes et passionnées, sont des années de crise, de transition, de profonds changements.
Il y a deux tendances dans la contre-culture :
- Renouveau de la gauche (« New Left »). Tendance politique et tournée vers les pauvres. Relève les insuffisances de la démocratie américaine, l’autorité, le capitalisme
- Expression personnelle de l’individu (hippies). Les critiques portent encore plus sur le mode de vie de la classe moyenne. Essaime doucement vers le monde rural.
Une tendance orientée vers l’extérieur, l’autre vers l’intérieur, mais elles ne s’opposent pas.
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