Fiche d’article

La justice royale et les juifs dans l’espace aragonais, quels enjeux ? Claire SOUSSEN

« La justice royale et les juifs dans l’espace aragonais, quels enjeux ?» Claire Soussen dans Le Moyen Age 2012/2 (Tome CXVIII), pages 411 à 432

Introduction

Le pouvoir royal aragonais reconnaît à la minorité juive dans ses territoires une autonomie de gestion interne : à l’intérieur des communautés locales, l’entité juive jouit de privilèges qui lui permettent de prendre des décisions tout en respectant les lois de l’Etat qui l’accueille. Sans parler d’un Etat dans l’Etat, l’entité juive dans la Couronne d’Aragon bénéficie d’infrastructures et de champs de compétences étendus. Le roi assure par ordonnances l’homogénéisation des aljamas, toutes organisées sur le même modèle. La justice est un élément emblématique de la façon dont s’organisent les relations entre le roi et les juifs présents dans ses territoires. La justice met en jeu l’autorité du roi, l’autonomie juive et les tentatives d’affirmation des pouvoirs concurrents du roi. L’exception juive qui fait que le roi considère les juifs comme « siens » se traduit par une organisation judiciaire spécifique, reposant sur un équilibre subtile entre respect de la Halakha[1] – la loi juive – et soumission à l’autorité royale. Le pouvoir royal entérine et rappelle à ses sujets juifs leur devoir d’observance à l’égard de la loi juive qui prime dans la plupart des affaires vis-à-vis du droit. Ce n’est que lorsque justice est rendue que s’impose l’autorité du roi (perception des droits de justice). Cela fonctionne bien, la répartition des compétences répondant à une réciprocité d’intérêts bien comprise.

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