Introduction générale.
Une analyse des nouveaux territoires créés par les populations qui entrent dans la mondialisation touristique : En Amérique latine, Asie, une partie de l’Afrique et le Moyen-Orient, l’urbanisation + l’augmentation des revenus + la montée du salariat + les législations sur le travail et les congés = une partie de la population qui n’avait pas accès au temps libre a maintenant la possibilité de se recréer.
Une conquête du temps pour soi, mais aussi de nouveaux espaces (mer ou montagne)
Apparition de nouvelles destinations inconnues des touristes occidentaux (ex. des plages de Puri dans le Golfe du Bengale, Xinlong en Chine, Ifrane au Maroc).
Apparition de nouvelles pratiques qui témoignent de différentes façons de se recréer (autres codes sociaux, autres rapports au corps, à la nature, au passé…)
La 3e révolution touristique.
Définition du MIT : « émergence progressive d’un nouveau système de valeurs entraînant un nouveau système de pratiques sociales, dans le sillage d’une longue gestation »
Depuis la fin des années 1970 on assiste à une 3e révolution touristique caractérisée par le tourisme de masse, mondialisé et diversifié. S’il faut être prudent avec les statistiques de l’OMT, on remarque néanmoins un important changement d’échelle :
25 millions de touristes en 1950 pour plus d’1 milliard en 2012
En 1990 45 % de pays n’étaient pas récepteurs de touristes internationaux, pour 5 % en 2005.
Ces données ne prennent même pas en compte les touristes des PVD voyageant en interne, alors que ces déplacements sont en pleine expansion : les mobilités du tourisme domestique et celles à l’échelle régionale mettent en tourisme de nouveaux « bassins touristiques ». Elles doivent donc tre comptabilisées, surtout lorsqu’il s’agit d’un géant démographique comme la Chine, le Brésil ou l’Union Indienne. D’ailleurs pour certains de ces pays, le tourisme est en réalité antérieur à la deuxième guerre mondiale, et il n’a pas été réservé aux seules élites :
Au Chili, la dictature modernise de Del campo (1927-1931) a fait naître une génération de loisirs et de touristes nationaux.
Idem en Argentine où le péronisme a été à l’origine de la démocratisation du tourisme (généralisation des congés payés, encouragement du tourisme social, développement du tourisme balnéaire grâce à la création de centres de vacances pour les classes moyennes à Mar del Plata).
Pour d’autres, des interruptions plus ou moins longues dans l’histoire touristique, pour des raisons politiques, économiques ou de conflits, avant de renouer aujourd’hui avec le tourisme (Corée, Kenya, Maghreb…)
Enfin, l’éclatement de l’ancienne Union soviétique et du bloc de l’Est a redessiné la carte du tourisme international par la mise en place de nouvelles frontières. Dès lors, l’activité touristique a été redynamisée par la mise en valeur de sites anciens et la création de nouvelles destinations, particulièrement pour le tourisme interne.
La 3e révolution touristique n’est pas évidente à cerner, car elle se caractérise par sa situation au niveau des territoires nationaux et des pays voisins (tourisme international de proximité), alors même que les déplacements qui constituent ce tourisme interne sont ignorés des statistiques officielles, qui ne comptent que les franchissements de frontières. Mais selon l’OMT, les flux du tourisme interne sont 10 fois supérieurs à ceux du tourisme international :
2,9 milliards de déplacements touristiques chinois ont été comptabilisés en Chine en 2012, soit 3 fois plus que l’ensemble des déplacements touristiques internationaux à l’échelle mondiale.
A ces déplacements internes il faut ajouter les départs à l’étranger, preuve d’ une participation au tourisme international, même si elle reste faible au regard du poids des foyers historiques de la mondialisation touristique. Pour la Chine, le nombre de déplacements à l’étranger est passé de 4 millions en 1993 à 16, 6 millions en 2002, puis 83 millions en 2012.
L’idée ici est que cette révolution touristique ne peut être séparée de la mondialisation. Car si la mondialisation peut se définit comme « l’ensemble des circulations, des échanges et des communications à l’échelle mondiale, celle-ci devenant une échelle de référence pour des populations de plus en plus mobiles et interconnectées» (Durand, Levy, Retaillé, Dolfus, Grataloup, Lévy), alors le tourisme étant une « mobilité humaine capable de mettre en relation les lieux du monde à toutes les échelles » devient produit de la mondialisation, mais aussi un de ses moteurs. (Gay, Violier, Duhamel, Kadri). Le tourisme contribue à la construction du monde par la mise en contact des sociétés, de leurs valeurs, leurs normes et leur urbanité.
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