La fiche de lecture complète de l’ouvrage Atlande qui présente les repères sur l’Amérique latine. La fiche est très dense et est donc découpée en plusieurs parties. 

Ici se trouvent l’introduction et la partie « Repères »

La partie « Thèmes » se trouve ICI.

INTRODUCTION

AMERIQUE ET LATINE

L’Amérique latine correspond à la partie du continent américain qui s’étend de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, du Rio Grande à la Terre de Feu. Au nord, on peut cependant s’interroger sur la pertinence d’une limite définie par un fleuve, devenu la frontière entre le Mexique et les EU (1848). C’est donc une dimension culturelle qu’apporte l’adjectif « latine » accolé au substantif « Amérique », ce qui explique l’usage de l’expression « sous-continent ».
L’expression, qui oppose une Amérique marquée par la culture ibérique et catholique à une Amérique anglo-saxonne et protestante, a été utilisée pour la première fois par le poète colombien José María Torres Caicedo en 1856 et le socialiste chilien Francisco Bilbao.
Les Espagnols quant à eux ont toujours préféré les expressions Hispanoamérica ou Iberoamérica.
Les Brésiliens quant à eux ne se reconnaissent pas vraiment dans l’expression « Amérique latine » et ont tendance à l’utiliser pour parler des autres pays du continent latino-américain. Nombre d’entre eux considèrent que leur environnement géopolitique réel est l’Amérique du Sud, sous le leadership du Brésil, alors que les pays de l’isthme américain – Mexique et Amérique centrale – sont eux dans l’orbite des États-Unis.
Les pays d’AL ont des superficies, des populations, des produits intérieurs bruts et des niveaux de développement extrêmement différents. Chaque pays latino-américain est doté d’une identité et de caractéristiques spécifiques, mais en comparaison avec l’Europe, une certaine unité se dégage. La « greffe » européenne faite sur le Nouveau Monde a été profondément transformée par ses dimensions, ses caractéristiques naturelles et les apports des populations tant autochtones que venues d’autres continents, si bien que le résultat est à la fois proche et lointain de ses origines « latines ».
À peu près 16 000 km du nord au sud de l’Amérique latine.

PROXIMITES ET DISTANCES

Les langues parlées par la majeure partie de la population, les religions dominantes, le droit et les principales formes culturelles ont été importées d’Europe – parfois aussi des EU – au point que l’on a pu parler de la région comme d’un « extrême Occident » [Rouquié, 1987].
L’unité de cette aire culturelle repose essentiellement sur son histoire et son peuplement, et notamment sur la colonisation par les Espagnols et les Portugais. Cette histoire a donné au continent une unité linguistique, culturelle et religieuse, qui ne s’est pas effacée au moment de la décolonisation et de l’éclatement partiel qu’elle a provoqué. Néanmoins, cette unité ne doit pas faire oublier la diversité de l’Amérique latine, entre les géants latino-américains que sont le Brésil, l’Argentine, et le Mexique et les petits pays comme le Costa-Rica ou le Panama. La diversité du continent fait partie de son identité et elle est aujourd’hui accentuée par de nouvelles dynamiques culturelles, où le métissage est prégnant et où la religion évolue avec la montée en puissance des évangélistes. De plus, l’Amérique latine est entrée tout entière dans la mondialisation. Cela affecte considérablement les populations et les territoires concernés, engendrant des intégrations économiques variables et forçant à des transitions environnementales.
Complexité à appréhender le fonctionnement de l’AL. Prendre en compte : d’abord, l’espace démesuré des Amériques qui a profondément affecté les façons d’organiser les territoires. Ensuite, leur organisation a essentiellement été conçue, pendant les trois siècles de colonisation, de façon à extraire minerais et denrées agricoles pour les expédier vers les métropoles. Enfin, on ne doit pas sous-estimer les apports démographiques et culturels des non-Européens sur le continent : les « Indiens » qui l’occupaient avant leur arrivée, les esclaves africains qui y ont été transportés de force et les migrants asiatiques qui leur ont succédé après l’abolition de l’esclavage.

GRANDS ENSEMBLES REGIONAUX

Disparités de peuplement qui opposent des régions « pleines » à d’autres, considérées comme « vides ». Pour comprendre cette opposition, il convient de prendre en compte à la fois des données naturelles et les modalités historiques d’occupation du continent. Deux approches : l’une structurelle et l’autre culturelle.
Les régionalisations habituelles de l’AL ne sont pas pleinement satisfaisantes. Les plus fréquentes s’appuient sur de grands ensembles naturels (Andes, Amazonie, Patagonie), des pays ou des groupes de pays (Brésil, Guyanes, Amérique centrale) et des groupements conventionnels (Pays andins, Cône Sud). D’autres s’appuient sur des intentionnalités particulières comme celles des écosystèmes menacés ou de la géopolitique.
Autre approche : partir d’un phénomène incontestable, les disparités du peuplement qui opposent des régions « pleines » à d’autres considérées comme « vides » (cad qui ont de très basses densités d’occupation). Pour comprendre cette opposition, il faudra prendre en compte à la fois des données naturelles et les modalités de l’occupation historique du continent par deux approches, l’une structurelle et l’autre culturelle.
Axes qui relient les premiers en traversant les seconds : analyse des principaux axes de transport qui sont apparus dans les dernières décennies et les tentatives qui ont été faites pour définir des « couloirs bio-océaniques » traversant le continent de l’Atlantique au Pacifique.

« PLEINS » ET « VIDES »

Phénomène majeur qui doit être le point de départ de toute régionalisation de l’AL : l’opposition entre des régions très peuplées, situées sur le pourtour du continent et de vastes espaces de très basses densités démographiques qui en occupent le centre et le sud.
Les statistiques démographiques par unités politico-administratives de premier ordre (immédiatement en dessous du niveau national) montre les points de concentration (Mexique central, Nordeste et Sudeste brésiliens, abords du Rio de la Plata et nord des Andes, de l’Équateur au Venezuela) et vastes étendues très peu peuplées du bassin amazonien et de la Patagonie.

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