Les Européens et les Amériques (début du XVIe siècle – fin du XIXe siècle)

Cette fiche de lecture propose un éclairage chronologique sur deux phases importantes de l’histoire et de la place des Européens en Amérique: l’installation des Britanniques, puis des Français, sur le sol américain (la création des colonies) au cours du XVIIe siècle; les mouvements de révolte de ces colonies contre leur métropole, jusqu’aux indépendances à la fin du XVIIIe siècle et au siècle suivant.

XVIIe et XVIIIe siècles : Des acculturations différenciées

Cette fiche de lecture peut être accompagnée de la fiche de l’Histoire de l’Amérique française (Gilles Havard, Cécile Vidal, Flammarion – Champs Histoire, 2003) et celle de L’Amérique avant les Etats-Unis (Bertrand Van Ruymbeke, Flammarion – Champs Histoire, 2013).

A. L’Amérique anglaise

1. Les premières implantations

Les Antilles

Les Anglais s’établissent dans les « îles » comme la Jamaïque conquise par l’Amiral Penn en 1655. Ils occupent les Bermudes en 1612, la Barbade et Saint-Kitts en 1624, les Bahamas entre 1646 et 1670.
Sur le Continent, ils prennent Belize (1638) ainsi que la côte des Mosquitos (actuel Nicaragua) en 1665.
Avant la grande prospérité de la canne à sucre, ils montrent et assurent leur puissance maritime.

L’Amérique du Nord

En 1606, le roi Jacques I Stuart crée les compagnies de Londres et de Plymouth qui sont des entreprises marchandes et qui peuvent coloniser en fonction des besoins de la Couronne.
En 1607, est fondée la première implantation réussie à Jamestown (Virginie actuelle). Les premières années sont pourtant difficiles. John Rolfe a l’idée de faire cultiver du tabac, plante américaine appréciée en Europe et de forte rentabilité. Les colonies de plantations apparaissent ainsi. Vers 1660, trois méthodes sont employées pour trouver des cultivateurs : engagement des Blancs pour une durée limitée, l’esclavage des Noirs et la servitude pénale.
Un système à l’anglaise fait son apparition avec la création d’une chambre des bourgeois (Home of Burgesses) avec le suffrage universel masculin et blanc.
Quand la compagnie fait faillite, la colonie lui survit. Les hommes y sont rares et les terres abondantes.
en Angleterre, le roi Jacques I ne voit pas d’un bon œil les calvinistes anglais. Un groupe autour de W. Brewster et du pasteur John Robinson souhaite ardemment pratiquer une religion épurée et rigoriste. 125 personnes partent pour Amsterdam puis Leyde sans beaucoup de succès. 35 pèlerins (les Pilgrim Fathers) débarquent à Plymouth en novembre 1620. Sur le navire, les séparatistes religieux avaient fait signer à tous les passagers un document quasi constitutionnel affirmant que les signataires étaient des hommes libres, loyaux sujets du roi, soumis aux lois et à l’autorité des gouvernants élus.
Les débuts sont difficiles : les fièvres et la famine menace. Le célèbre Amérindien Squanto donne du maïs aux premiers colons pour les aider à survivre (la fête de Thanksgiving le rappelle). Cependant, la colonie vivote.
En 1628, un groupe de puritains composé de gens éduqués craignant les actes de Charles Ier, part pour le Nouveau monde. Les puritains créent la Compagnie de la Nouvelle-Angleterre et obtiennent une patente pour l’ensemble du Massachusetts et du New Hampshire qui autorise de fait la grande migration puritaine. En août 1629, douze chefs puritains décident depuis Cambridge de partir pour la Nouvelle-Angleterre avec leur famille et transfèrent dans le Nouveau Monde le siège social de leur compagnie. De 1630 à 1643, 20 000 personnes arrivent sur 200 bateaux. Ces personnes se fixent à Salem, Boston, sur la rivière Connecticut, dans la baie de Boston.
Des gouvernements selon des principes électifs et système judiciaire s’organisent.
L’Angleterre accepte que certaines colonies appartiennent à des « propriétaires », à charge pour eux de les mettre en valeur. Ainsi, George Calvert, devenu Lord Baltimore en 1625, fit un voyage dans la baie de Chesapeake et en obtient la concession de Philadelphie au Potomac et jusqu’aux sources du Potomac dans les Appalaches.
En 1660, 8 000 hommes sont présents, ils sont 13 000 en 1670. A partir de 1649, une assemblée constituée de députés des chefs de famille se fixe en chambre basse et se donne des pouvoirs législatifs.
Les Carolines (1663-1669) sont fondées par John Colleton, planteur de la Barbade et par un syndicat de planteurs de la Barbade et de notables de la cour de Charles II. La charte allie le libéralisme politique et l’esclavage.
William Penn qui bénéficie du patronage royal fonde une colonie quaker. Il croit à la fois à la tolérance religieuse et à la théorie démocratique ce qui est rare. Sa colonie se donne Philadelphie pour capitale, une ville affectée d’un plan en damier qui comprend 387 maisons en 1684.

2. Les différences régionales

Le sud des colonies anglaises se lance à partir des années 1640 dans l’esclavage des noirs d’Afrique. Les planteurs esclavagistes cultivent le tabac avant de planter du coton.
La Virginie compte 150 noirs en 1640, 10 000 en 1704 pour 75 600 blancs. Dès 1708, les noirs sont plus nombreux que les blancs en Caroline.
Cette région s’engage dans une économie mondialisée supposant des liens avec l’Afrique et l’Europe et dans une économie extravertie et très dépendante des cours de production qu’elle vend (tabac, riz, coton, indigo) ou qu’elle achète.
En revanche, le nord de l’Amérique, peuplé de « dissents », forme la Nouvelle-Angleterre. Elle produit ce qu’elle consomme y compris des marchandises de la proto-industrie et s’emploie à exporter le bois, des poissons, des fourrures, du blé de surcroit. La région est peuplée par des volontaires qui ont fondé des communautés actives, plus ou moins démocratiques ou libérales, soucieuses d’égalité et de liberté entre leurs membres.
La religion occupe un rôle majeur dans le cadre d’une sorte de juxtaposition des Eglises et de leurs fidèles. Dès 1635, John Harvard fait don de sa bibliothèque pour l’instruction des pasteurs et permet de fonder le premier établissement universitaire indépendant de l’Europe. Le poids de la métropole se fait peu sentir.
Les colonies « du milieu » entre Nouvelle-Angleterre et Maryland comprennent New-York et Philadelphie, sorte de capitale intellectuelle, et se développent rapidement. Leur peuplement est plus cosmopolite.
L’expansion vers l’Ouest au détriment des Indiens commence, réalisée par des Ecossais d’Irlande, rudes soldats.

B. L’Amérique française

Les Antilles

Richelieu crée « la Compagnie des isles de l’Amérique » qui, entre 1635 et 1642, installe des colons en Martinique et en Guadeloupe et dans 14 autres îles dont la partie ouest de Saint-Domingue en 1697.
En 1763-1764, les Français essaient de s’implanter en Guyane. Sur 17 000 personnes, 9 000 colons périssent. Turgot met fin à l’opération.
En 1683, les Juifs, en 1685 les Protestants sont expulsés par la Couronne de France.
Les Français imposent à la fois leur système d’ordres, le clergé, la noblesse et le Tiers Etat et une société esclavagiste en 1670.
Au sommet de la société, les « Grands Blancs » peuvent s’offrir des lettres de noblesse. Une catégorie moyenne de propriétaires d’habitations plus ou moins grandes, de commerçants et d’artisans domine le reste de la population.
Les « libres de couleurs » cherchent à vivre comme leurs demi-frères blancs ou ceux qui les ont émancipés, en possédant des esclaves.
Les esclaves, en principe, sont protégés par le « Code noir » de 1685 qui les considère comme un « bien meuble » pouvant être négocié mais aussi comme des humains qui doivent être christianisés et dont la vie est protégée en droit.
L’île de Saint-Domingue devient le plus grand producteur de sucre : en 1788 plus de 500 000 esclaves noirs cultivent la canne à sucre.
Un intendant, responsable de l’administration générale et des finances et un gouverneur, en charge de la défense, siègent au Conseil supérieur (enregistrement des édits royaux, tribunal d’appel). Ces hommes s’entendent rarement. La vénalité des charges n’existe pas. Les conseils deviennent les porte-paroles de colons.
En 1787, la Martinique et la Guadeloupe sont dotées d’assemblées coloniales, chargées de délibérer en matière de fiscalité.
Ces îles rapportent des sommes importantes et s’inscrivent dans la mondialisation du commerce triangulaire.

L’Amérique du Nord

Des Français s’implantent aussi en Nouvelle-France, et Richelieu crée la compagnie de Cent Associés (1627-1663) pour favoriser la colonisation. Le Roi lorsque ces colonies passe sous le contrôle de l’Etat en 1763, nomme un gouverneur et un intendant.
L’immigration française est caractérisée par sa faiblesse. Les « Engagés » volontaires se montrent rares. Les rois et les autorités religieuses inventent les « Filles du Roi » bonnes à marier pour leur tenir compagnie. 10 000 immigrants au degré d’instruction relativement élevé peuplent la Nouvelle-France au XVIIe siècle. Ils importent partiellement l’organisation sociale de leur pays natal.
Un accroissement naturel créé par une fécondité exemplaire et une espérance de vie beaucoup plus longue que celle qui existe en France, déterminent l’accroissement démographique du « Canada ». La population double tous les 25 ans. Ils s’installent le long du Saint Laurent et fondent une société de paysans fortement encadrée par le clergé catholique (récollets, jésuites et sulpiciens à partir de 1657) et par des militaires. Les Protestants sont interdits de cité avant l’abolition de l’Edit de Nantes.

C. Les guerres européennes se jouent dans les Amériques, 1685-1763

En 1763, la France perd l’essentiel de ces colonies d’Amérique du Nord et garde les colonies antillaises. C’est le résultat de la guerre de Sept Ans qui s’est déroulée principalement en Europe et de 70 ans de conflits interrompus par des traités (Ryswick, Utrecht, Aix-la-Chapelle) qui se sont vécus et répercutés en Amérique.
En Amérique, quatre guerres décident du sort des Français et de leurs alliés indiens.
Sur le territoire du Canada actuel, comme dans les territoires reconnus par les Français qui ont descendu le Mississipi et se sont établis en Louisiane, fondée en 1699, la guerre se fait par tribus indiennes interposées, Iroquois alliés des Anglais contre les Hurons dans le Nord.
La France commence par perdre la baie d’Hudson, Terre-Neuve et les droits de pêche, le port de Plaisance en 1713 lors du traité d’Utrecht.
Durant la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748), les Français perdent Louisbourg sur l’île Royale.
En 1755, durant la guerre de Sept Ans, les Acadiens (15 000 personnes) subissent le « grand dérangement » et 8 000 partent vers la Louisiane. L’enjeu est la vallée de l’Ohio dont la possession par les Français auraient permis l’encerclement des 13 colonies.
Les opérations militaires décisives pour le futur Canada ont lieu en 1756. La capitulation signée par le gouverneur a lieu le 8 septembre à Montréal.
En 1763, les Français ont perdu l’Amérique du Nord et les territoires d’Inde.
Ces guerres mettent à mal les finances de la France et de l’Angleterre (137 millions de livres sterling de dette de guerre. Le budget annuel est de 8 millions de livre et doit être amputé de 5 millions d’intérêts liés à ces dettes). Les Anglais décident de réorganiser l’Empire.
Elles ont incité les Français à se doter d’une marine de façon à lutter contre la perfide Albion et à s’allier avec les Espagnols qui disposent aussi d’une marine non négligeable.
Elles ont commencé à doper le moral des « Américains », conscients de former une nation capable de vaincre les Français.
Les Français gardent leurs îles à sucre et Voltaire évoque la « perte de quelques arpents de terre glacée », reflétant le point de vue général après les douteuses opérations de Law. Ce ministre des Finances du Régent favorise l’émigration pour le Canada et émet les premiers billets de banque, gagés par la Compagnie de Indes, billets dont la chute brutale provoque une flambée d’inflation et une cascade de ruines.

Le temps des indépendances : de 1774 aux années 1830

La révolution américaine peut être accompagnée de la lecture de Des révoltes aux révolutions: Europe, Russie, Amérique (1770-1802) de Serge Bianchi.

A. L’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique : le refus de la colonisation au nom de valeurs anglaises

Depuis les années 1740, les Américains se montent fiers d’adhérer au nationalisme britannique et ressentent la fierté d’avoir vécu l’ennemi commun, la France. Pourtant entre 1763 et 1765 ont lieu une série de confrontations entre les colonies britanniques et leur métropole.
Les Américains font la guerre pour acquérir leur indépendance. Pour beaucoup d’Européens contemporains, cette révolution signifie l’aboutissement des Lumières.
Ils refusent de payer des impôts qu’ils n’ont pas votés et cette demande anglaise légitimée par les guerres gagnées sert de révélateur à une proclamation des droits de l’homme (masculin et blanc), la première.

1. Les circonstances

Les 13 colonies d’Amérique connaissent après 1763 et le Traité de Paris, une effervescence : agitation religieuse avec le mouvement du « Grand Réveil », retour à une intense ferveur religieuse activée par des sermons, des camps-meetings. Baptisme et méthodisme naissent à ce moment.
Des Américains formés à Harvard, parfois en Angleterre, lisent Locke et les « Lumières écossaises ». Ils se sentent différents des Anglais. Aucune aristocratie, aucun salon, aucune Académie ne relaie la diffusion des idées. Tavernes, journaux et loges de francs-maçons comblent en partie ces manques.
La ligne des Appalaches ne cesse d’être repoussée vers l’Ouest.
Quelques décisions paraissent des provocations à ces colons.
En 1774, « la loi sur le Québec » attribue la zone entre les Appalaches et le Mississipi à la Province du Québec qui conserve son droit français et son culte catholique.
A partir de 1763, les gouvernements du roi George II décident de rendre efficace le paiement des impôts. Le service des douanes, réorganisé, est entre les mains d’Anglais ; en 1764, le parlement vote la loi sur le sucre puis en mai 1764, celle sur la monnaie, qui interdit l’émission de papier-monnaie aux colonies. Le 22 mai 1765, c’est le droit de timbre (timbrage obligatoire d’actes juridiques, civils, commerciaux). Enfin, les Américains doivent pourvoir au logement et à l’entretien des troupes anglaises sur le territoire.
Une résistance s’organise. Elle attend toutes les colonies et toutes les catégories sociales (population blanche). Elle se réalise par des votes dans les Assemblées colonies. En octobre 1765, les représentants de neuf colonies se réunissent à New York. Ils décident que le Parlement ne peut légiférer et lui nie le droit de lever des impôts.
Les marchands organisent un boycott des produits anglais. Les écrits prolifèrent refusant les impôts au nom du principe tel que le droit de refuser des impôts que l’on n’a pas votés.
George III nomme William Pitt Premier ministre. La loi sur le droit de timbre est annulée, le droit de voter des impôts par le Parlement anglais affirmé.
En 1768, les Anglais imposent des droits sur le plomb, la peinture, le verre, le papier et le thé. Les protestations reprennent. Le 5 mars 1770, une foule caillasse les soldats à Bolton. La troupe tire (5 morts) et l’opinion américaine parle du « massacre de Boston ».
George III nomme un nouveau Ministre, Lord North qui ne laisse que la taxe sur le thé. En 1773, il attribue l’exclusivité de la vente de ce thé à la Compagnie des Indes orientales en difficulté.
Le 16 décembre 1773, des manifestants déguisés en Indiens jettent à la mer de façon symbolique et publique toute la cargaison de thé d’un navire en rade de Boston. Lord North répond par la fermeture du port jusqu’au remboursement de la cargaison.
De plus, les Canadiens par le Quebec Act du 22 juin 1774 peuvent conserver leurs droits et coutumes et surtout se voient autoriser à entrer dans la vallée de l’Ohio. Cette décision est une provocation pour les colons américains.
La révolte devient générale. En septembre 1774, 66 délégués de 12 colonies se réunissent à Philadelphie dans leur premier Congrès. Ils acceptent la réglementation du commerce anglais, mais refusent que le Parlement britannique légifère dans les colonies américaines. Ils votent le boycott des produits anglais.
Des milices se mobilisent. Des escarmouches, puis des combats commencent entre Boston et Charlestown.

2. La Déclaration d’Indépendance

Le 2 juillet 1776, le Congrès proclame la dissolution des liens entre l’Angleterre et l’Amérique. Le 4, il adopte la déclaration d’indépendance rédigée par Thomas Jefferson.
Le Congrès continue de légiférer durant la guerre. Les provinces deviennent des Etats. Ces Etats forment une union. Les Etats-Unis naissent en 1781. Le Congrès composé de 13 délégués légifère, peut demander des troupes et argent aux Etats et a la charge des affaires indiennes.

3. Le succès grâce, en partie, à l’aide française

Les Américains gagnent la première guerre d’indépendance contre une puissance européenne. Traditionnellement, les historiens font commencer la guerre avec la fusillade de Lexington, le 19 avril 1775.
Plusieurs raisons expliquent la victoire des colons :
– Les Anglais (50 000 soldats) se sont montrés conciliants au début des opérations ;
– Leur combativité, appuyée par celle de leurs 30 000 mercenaires allemands, reste inférieure à celles des américains ; ainsi l’armée du Général Burgoyne se rend à Saratoga, le 17 octobre 1777 ;
– Les Américains connaissent bien le terrain ;
– Les Français, ravis de lutter contre la « perfide Albion », ont d’abord aidé discrètement, car la cause séduit la noblesse libérale (La Fayette) et l’opinion lectrice de l’Encyclopédie et de l’abbé Raynal. A partir de 1778, la Royale, flotte française puis en 1779, la flotte espagnole appuie les Américains ;
– La conception des opérations militaires par Washington et Rochambeau correspond aux possibilités ;
– L’amiral comte d’Estaing essaie de s’emparer des Antilles anglaises. L’Amiral de Grasse réussit à reprendre toutes les Antilles françaises en 1781 et 1782. Il ne parvient pas à s’emparer de la Jamaïque.
– Les Anglais, inquiets des troubles européens, sont pressés de négocier.
Les Anglais perdent en octobre 1781 quand l’armée du général Cornwallis se fait piéger à Yorktown.

4. Une répercussion occidentale et américaine : un conflit atlantique à résonnance universelle ?

Les négociations durent trois ans. Le traité est signé le 3 septembre 1783. Cette signature a un immense retentissement en France. Les Etats-Unis sont une République dans laquelle des hommes votent et décident de leur destin. Toute l’Europe s’enthousiasme ou s’affole.
Les Etats-Unis fournissent un « modèle », un type de démocratie qui fonctionne. Leur indépendance construit une forme d’Etat tout à fait nouvelle, républicaine, parfois démocratique et fédéraliste.