Les sociétés africaines et le monde: histoire connectée
Bibliographie
Cette bibliographie est une proposition élaborée afin d’aider les candidats dans le choix de ressources à proposer à la mutualisation. Elle n’est pas exhaustive.
*ADI Hakim, Pan-Africanism. A History, Londres, Bloomsbury, 2018.
Le résultat d’une longue enquête sur le sujet du panafricanisme de la fin du XVIIIe siècle aux débuts du XXIe siècle. Le panafricanisme est considéré comme composé d’idées et de mouvements « concernés par l’émancipation sociale, économique, culturelle et politique des peuples d’Afrique et de la diaspora africaine ». D’une manière générale, ceux-ci découlent de « la croyance en l’unité, l’histoire commune et l’objectif commun des peuples d’Afrique et de la diaspora africaine » et de leurs avenirs imbriqués. Enfin, historiquement, la « pensée et l’action » panafricaines émergent dans les efforts visant à connecter et à reconnecter ceux de la diaspora africaine créés par la traite des esclaves d’Afrique. L’auteur distingue deux périodes : celle de la diaspora africaine créée par l’esclavage, et celle qui naît avec le cinquième Congrès panafricain de 1945 (avec un point culminant dans la formation de l’Union des Femmes Africaines en 1962 et de l’Organisation des Etats Africains en 1963). C’est une contribution originale à l’étude de la diaspora africaine. |
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**AGERON Charles-Robert, MICHEL Marc (dir), L’ère des décolonisations, Actes du colloque d’Aix-en- Provence, Paris, Karthala, publié avec le concours du CNRS, 1995.
Recueil des actes d’un colloque tenu à l’automne 1993. 36 communications portent sur des études de cas régionales. Trois thèmes : les guerres de décolonisation comparées ; des regards croisés sur les décolonisations ; leurs aspects économiques, religieux et culturels. La 2e et la 3e parties comportent beaucoup plus d’interventions sur l’Afrique que la première. Les autres communications du colloque sont présentées dans un deuxième ouvrage : Décolonisations européennes, avec des thématiques centrées sur l’action politique, économique et sociale des métropoles. |
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ALAZARD Joëlle et BELLA Sihem (dir), Nouveaux regards sur l’Afrique coloniale française, 1830-1962, Paris, Bréal, 2021.
Une collection de regards neufs (en 280 pages) sur l’histoire de l’Afrique coloniale française, à jour, d’autant que l’historiographie sur ce sujet se renouvelle constamment. La lecture de l’ouvrage fournit des études de cas complètes sur la colonisation au village, l’occupation et l’exploitation de l’Afrique centrale, la conférence de Brazzaville (1944), l’économie, la médecine, les savoirs scientifiques, les voyages, le métissage, les tirailleurs sénégalais sur la longue durée (1830-1962), les harkis… |
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ALPERS Edward, « Recollecting Africa: diasporic memory in the Indian Ocean world », African Studies Review, vol. 43, n° 1,2000, p. 83-99. | ||
**AMSELLE Jean-Loup, L’Occident décroché. Enquête sur les postcolonialismes, Paris, Pluriel, 2011 (2ème édition).
Un ouvrage (rare en français) sur le postcolonialisme et les Subaltern Studies. L’ouvrage apporte une critique raisonnée sur les Postcolonial Studies en démontant les thèses d’Edward Saïd et d’autres. Il montre que les tenants des théories subalternistes, en s’attachant à dénoncer l’Occident colonialiste, en viennent à défendre l’essentialisme. Un ouvrage historiographique intéressant à connaître. |
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BAIDA Jamaâ, FÉROLDI Vincent, Présence chrétienne au Maroc, XIXe-XXe siècles, Rabat, Éditions Bouregreg, 2005.
Sur la présence et l’influence chrétienne, très discrète pendant près de deux millénaires, mais qui a connu un développement important durant la période coloniale. 4 parties : deux communautés en confrontation qui changent chacune leur regard sur l’autre (1856-1912) ; une Eglise conquérante (1912-1947) ; Ouverture (1947-1956) ; Dialogue ou tolérance (1956-2005). Une histoire qui prend de recul, sur un sujet sensible. |
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BALLANTYNE Tony et BURTON Antoinette (dir), Bodies in Contact: Rethinking Colonial Encounters in World History, Durham, Duke University Press, 2005.
Une approche renouvelée sur l’histoire coloniale à partir de l’histoire globale. Sont rassemblés 21 articles (tous ne portent pas sur l’Afrique) portant sur la New Imperial History, projet né de la rencontre entre les histoires impériales vues des métropoles, et du processus de décolonisation. Les études abordent les processus transnationaux, les pratiques politiques hybrides qui en naissent. Un ouvrage qui apporte un éclairage différent sur l’histoire de l’Afrique en la connectant au reste du monde. |
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**BANCEL Nicolas, Décolonisations ? Élites, jeunesse et pouvoir en Afrique occidentale française (1945-1960), Paris, Éditions de la Sorbonne, 2022.
Une analyse politique et institutionnelle de l’AOF, qui aborde également la question de la politisation des jeunes élites ouest-africaines. Après 1945 (mais avant les indépendances), cette jeunesse devient l’avant-garde de l’anticolonialisme, celle que les autorités ne parviennent pas à contrôler. Au cours des années 1950, cette avant-garde permet l’éclosion des syndicats et la jeunesse bouillonne et a soif de liberté. Le livre étudie la formation de cette menace contre l’ordre colonial. Le second attrait de l’ouvrage est qu’en s’intéressant à la formation intellectuelle de l’élite anticoloniale en AOF, il montre qu’un processus d’hybridation culturelle est en cours : les élites africaines ingèrent des valeurs, des normes et des conduits qui les rapprochent de leurs adversaires français. Inspirés par l’Occident, ils s’engagent dans une concurrence avec lui. C’est là toute l’ambiguïté de la décolonisation. |
X | https://clio-prepas.clionautes.org/decolonisations-elites-jeunesse-et-pouvoir-en-afrique-occidentale-francaise-1945-1960.html |
BANCEL Nicolas, Le postcolonialisme, Paris, PUF, 2019.
Un Que Sais-Je ? qui fournit des repères et des outils méthodologiques permettant de comprendre le postcolonialisme et les Postcolonial Studies. |
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BARTHÉLÉMY Pascale, Sororité et colonialisme. Françaises et Africaines au temps de la guerre froide (1944-1962), Paris, Éditions de la Sorbonne, 2022.
Des portraits de femmes qui se sont engagé dans les syndicats, les associations, les partis politiques, pour participer aux mouvements de décolonisation. Ecrit par une spécialiste de la Gender History française. |
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BAYART Jean-François et BERTRAND Romain, « De quel « legs colonial » parle-t-on ? », Esprit, n° 12, 2006, p. 134-160. | ||
BAYART Jean-François, Les études postcoloniales. Un carnaval académique, Paris, Karthala, 2010.
Une réponse d’historiographie critique à la mode des Postcolonial Studies et à leur application dans la recherche française. |
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*BELLUCCI Stefano et ECKERT Andréas (dir), General Labour History of Africa. Workers, Employers and Governments, 20th-21st Centuries, Londres/Abidjan, James Currey/ILO Régional Office for Africa, 2019.
Une synthèse très dense (761 pages) sur les thématiques relatives au travail sur le continent africain de l’époque coloniale à l’époque contemporaine. Une histoire globale du travail. Une somme qui nourrit d’intenses réflexions. |
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BELTRAN Alain, Les Routes du Pétrole, Bruxelles, Peter Lang, 2016 (1ère édition 1991).
Une approche pluridisciplinaire des routes du pétrole. |
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*BIRMINGHAM David, Histoire de l’Angola de 1820 à nos jours, Paris, Chandeigne, 2019.
Une traduction d’un ouvrage central, utile, qui est à lire en parallèle des travaux de René Pélissier. Un ouvrage accessible, facile à lire, qui apporte une solide histoire du pays à l’époque contemporaine en 309 pages. |
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*BLAIS Hélène, DEPREST Florence, SINGARAVELOU Pierre (dir), Territoires impériaux. Une histoire spatiale du fait colonial, Paris, Publications de la Sorbonne, 2011.
Il s’agit d’explorer les liens entre la construction des savoirs géographiques et l’appropriation coloniale des espaces. L’introduction dresse un tableau historiographique très complet. Puis, 11 études sur la cartographie et les savoirs en situation coloniale dans le cas français (l’Afrique du Nord, l’Afrique subsaharienne française) mais aussi un chapitre sur les cartes de l’empire dans les atlas britanniques. Un livre inégal, mais qui donne des exemples sur l’implication culturelle des Européens sur l’Afrique colonisée. |
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BLANC Guillaume, Décolonisations. Histoires situées d’Afrique et d’Asie (XIXe – XXIe siècle), Paris, Points, 2022.
Une vision comparative des décolonisations du point de vue des pays du Sud. Des cartes claires et des extraits de document sont ajoutés, pour fournir une synthèse complète des recherches récentes sur l’histoire des sociétés coloniales. L’Afrique n’est pas le seul continent concerné, mais les chapitres bien différenciés montrent la diversité des formes de résistance anticoloniale en AOF, au Congo belge. Il montre aussi comment les Africains ont vécu la Seconde Guerre mondiale, insiste sur le rôle moteur des grands leaders africains du panafricanisme, les débuts des nouveaux Etats indépendants, les conflits postcoloniaux, l’apartheid… Un ouvrage utile pour commencer à préparer la question, qui fournit aussi un état de la recherche à jour. |
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BRAND Laurie, Citizens abroad: Emigration and the State in the Middle East and North Africa, Cambridge, Cambridge University Press, 2006.
Une analyse des politiques de contrôle de l’émigration mises en œuvre par plusieurs pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. La première partie expose le modèle théorique de la recherche et ses objectifs, en insistant sur le transnationalisme. La deuxième partie est composée de quatre études de cas, dont deux sur l’Afrique: le Maroc et la Tunisie. C’est une étude comparative des politiques migratoires entre les Etats. |
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BRASSEUL Jacques, Histoire économique de l’Afrique tropicale. Des origines à nos jours, Paris, Armand Colin, 2016.
L’auteur distingue une Afrique tropicale, « noire », d’une africaine du Nord qui appartiendrait à un monde plus méditerranéen. Une vaste fresque décrivant et analysant les interconnexions entre le continent (ou une partie) avec le reste du monde à travers l’histoire. Tout l’ouvrage ne concerne pas le sujet (voir chapitre 7 et 8 ainsi que l’épilogue). |
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*BRISSON Thomas, Décentrer l’Occident. Les intellectuels postcoloniaux chinois, indiens et arabes, et la critique de la modernité, Paris, La Découverte, 2018.
Une étude épistémologique qui reconstruit l’élaboration de la pensée postcoloniale en dehors de l’Occident. Il retrace les carrières d’intellectuels spécialistes des Postcolonial Studies pour comprendre cette pensée originale qui renouvelle l’historiographie, mais qui est aussi encore critiquée. |
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BRUDER Edith (dir), Black Jews: les Juifs noirs d’Afrique et le mythe des tribus perdues, Paris, Albin Michel, 2015.
Une étude des groupes ethniques dispersés en Afrique noire qui se proclament les descendants des communautés juives installées en Afrique depuis l’Antiquité. L’auteure suit des sociétés qui s’approprient une identité spirituelle et ethnique juive, qui bouleverse le paysage religieux d’Afrique et du judaïsme lui-même. |
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BUTON Philippe, MICHEL Marc, (dir), Combattants de l’Empire. Les troupes coloniales et la Première Guerre mondiale, Paris, Vendémiaire, 2018.
Sur l’expérience des soldats des colonies dans la guerre. Principalement à propos du cas français, mais les autres empires ne sont pas oubliés. De nombreux articles courts écrits par une vingtaine d’auteurs rassemblés autour de 3 thèmes : « Combattre », « Politique et polémiques », « Mentalités et représentations ». Paru pour le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale. |
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***CARPENTER Nathan, LAWRANCE Benjamin (dir), Africans in Exile: Mobility, Law, and Identity, Bloomington, Indiana University Press, 2018.
Le livre s’interroge sur les expériences et la compréhension de l’exil, au-delà des archétypes. Il s’agit de reconsidérer l’exil dans sa totalité et de plaider pour sa centralité dans les théorisations du pouvoir étatique de l’Afrique coloniale et postcoloniale. Un chapitre analyse ainsi la déportation des prisonniers politiques en Sierra Leone au XIXe siècle; un autre l’éducation des réfugiés mozambicains en exil à Dar-es-Salam pendant la guerre civile au Mozambique; un autre les variétés de formes et d’expérience de l’exil postcolonial, autour de la question de la répression. Une grande diversité de personnes, de lieux, sont analysés dans le même objectif: montrer la centralité de l’expérience de l’exil pour les populations africaines. Une abondance d’études de cas bien documentées, qui démontre que le “déplacement force” est devenu “une caractéristique déterminante de l’ère modern”. |
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*CARRÉ Olivier, MICHAUD Gérald, Les Frères Musulmans, 1928-1982, Paris, L’Harmattan, 2002 (1ère édition 1983).
Un livre court qui expose une histoire des Frères Musulmans depuis la fondation en 1928. Une biographie du fondateur Hassan al Bannâ, puis un exposé de la doctrine des Frères Musulmans, ainsi que ses évolutions. L’auteur suit ensuite l’histoire de l’association en Egypte et la « grande persécution » de Nasser entre 1954 et 1971. Un livre pratique sur cette question. |
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***CHAKRABARTY Dipesh, Provincialiser l’Europe, Paris, Amsterdam, 2009 (traduction de Provincializing Europe, 2000).
Un ouvrage écrit par un historien indien travaillant aux Etats-Unis, spécialiste des Postcolonial et des Subaltern Studies. Le livre se veut un manifeste anti-européocentriste et un appel à faire une histoire globale. En changeant de focale, l’Europe n’est plus le centre du monde, mais une province, une région du monde parmi d’autres. Un ouvrage central de l’histoire globale. |
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CHOUIKHA Larbi, GOBE Éric, Histoire de la Tunisie depuis l’indépendance, Paris, La Découverte, 2015.
Un portrait de la Tunisie écrit après le « Printemps Arabe », qui permet de penser dans un contexte plus large la révolution de 2011 en l’inscrivant dans la continuité des crises survenues depuis les années 1970. Les auteurs s’interrogent sur la nature du régime mis en place depuis l’indépendance et sur les causes de son maintien jusqu’en 2011. C’est une relecture du pouvoir présidentiel autoritaire et absolu de Bourguiba et de Ben Ali et face aux crises et aux tensions religieuses et sociales au sein de la population tunisienne. |
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***CLAVé Yannick (dir), Les sociétés africaines et le monde: une histoire connectée (1900-1980), Paris, Ellipses, 2022.
Manuel de référence sur ce programme, qui couvre toutes les thématiques et propose de nombreux sujets et corrigés. Loin des affaires du monde, isolée et repliée sur elle-même, pauvre, naïve, n’entrant dans l’Histoire avec un grand -H que par défaut, celle des multiples dominations extérieures subies, depuis les traites négrières jusqu’à la colonisation européenne des XIXe et XXe siècles. Voilà comment l’Afrique a été longtemps perçue et l’est encore en partie aujourd’hui. Pourtant, l’histoire de l’Afrique est d’une incroyable richesse tout au long du XXe siècle, et, mieux encore, elle est au cœur des processus mondiaux, permettant ainsi de multiples formes de connexions entre les sociétés africaines et le monde. La question mise au programme, couvrant la période allant de la première conférence panafricaine en 1900 à l’indépendance du Zimbabwe en 1980, demande ainsi résolument de renverser les perspectives habituelles dans l’étude de l’Afrique, des Africains et des Africaines, en mettant au centre non pas les dominations et les acteurs venus de l’extérieur, mais les sociétés africaines elles-mêmes. C’est sans doute pour de nombreux candidats une révolution copernicienne qu’il leur faut effectuer, mais qui a déjà été accomplie par une historiographie riche et très dynamique depuis deux décennies. |
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***COOPER Frederick, STOLER Ann Laura (dir), Tensions of Empire. Colonial Culture in a Bourgeois World, Berkeley, University of California Press, 1997 (traduction française : Repenser le colonialisme, Paris, Payot & Rivages, 2013).
L’un des grands spécialistes et des auteurs à connaître et à utiliser abondamment pour la préparation de la question au concours. Une perspective globale qui veut renouveler l’histoire du « nouveau colonialisme » depuis la deuxième moitié du XIXe siècle. Il vise à renouveler l’épistémologie des études coloniales en associant les métropoles et les colonies dans un nouveau champ : l’espace impérial. L’ouvrage collectif part du principe que l’Europe a été faite par ses projets impériaux, et que les rencontres coloniales ont été façonnées par les événements survenus en Europe. Cela permet d’analyser les relations entre les métropoles et les colonies sous un nouvel angle. Les auteurs critiquent les façons de faire l’histoire postcoloniales qui négligent la complexité de la rencontre et la fabrique des identités. Ils préfèrent une approche culturelle à l’approche d’économie politique et mettent en lumières les « tensions d’Empire » qui émergent dans les discours produits par les Européens. 15 articles sur les « missions civilisatrices » permettent de mettre en évidence l’affirmation d’un « nouvel ordre bourgeois » du XVIIIe au XXe siècle. Ils proposent de repenser les catégories d’analyse du colonialisme, en lien savoir et pouvoir (influence de Michel Foucault). Ils montrent finalement comment de nouvelles définitions de la modernité ont été développées et comment de nouveaux discours et de nouvelles pratiques d’exclusion ont été élaborés. Un déplacement de la focale qui permet de renouveler la recherche. Un ouvrage d’historiographie à connaître et auquel il faudra souvent faire référence. |
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***COOPER Frederick, Décolonisation et travail en Afrique : l’Afrique britannique et française, 1935-1960, Paris, Karthala, 2004.
L’un des grands spécialistes et des auteurs à connaître et à utiliser abondamment pour la préparation de la question au concours. Une somme en 578 pages. 10 gros chapitres développent une histoire sociale comparative de l’Afrique français et britannique, de l’entre-deux guerres à la décolonisation. Il débute en 1935, à la date de la plus grande grève de travailleurs noirs africains dans les mines de Copperbelt, en Rhodésie du Nord ; en 1936, la France connaît les mêmes grèves. L’auteur pose la même question pour les deux cas, pourtant très éloignés : s’agit-il d’une révolte d’esclaves à réprimer ou faut-il reconnaître les mêmes droits à tous les travailleurs, Européens ou Africains ? C’est toute la question de la conflictualité du travail qui est interrogée. La question est d’autant plus importante que de nombreux dirigeants africains des Indépendances ont fait leurs premières armes politiques dans le syndicalisme ! |
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*COOPER Frederick, L’Afrique depuis 1940, Paris, Payot, 2008.
Un spécialiste de l’histoire africaine, qui propose une approche chronologique originale. Le grand intérêt du livre est de jeter un pont entre les périodes coloniale et post-coloniale, en écartant la rupture trop nette des indépendances. Il développe le concept d’« Etat garde-barrières ». Des analyses claires et un ouvrage qui se lit vite et facilement. |
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**COOPER Frederick, Français et Africains ? Être citoyen au temps de la décolonisation, Paris, Payot, 2014.
L’un des grands spécialistes et des auteurs à connaître et à utiliser abondamment pour la préparation de la question au concours. Traduction d’une vaste synthèse menée en 10 ans. L’ouvrage offre une relecture des chemins de la décolonisation de l’Empire français de 1944 aux années 1960 sous l’angle des modes de citoyenneté. L’auteur s’intéresse avant tout aux débats, propositions et réformes relatifs au statut des personnes, dans le mouvement des indépendances. Un ouvrage de sociologie historique centrée sur les enjeux de citoyenneté. Il insiste sur “l’appartenance multiple” qui rappelle que la relation entre l’individu et l’Etat se décline à plusieurs échelles et qu’il n’existe pas une seule manière de la comprendre. Il montre ainsi tous les problèmes entre les principes et leur application concrète, liés à l’extension de la citoyenneté dans l’empire colonial après la Seconde Guerre mondiale. |
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***COOPER Frederick, L’Afrique dans le monde. Capitalisme, empire, Etat-nation, Payot, 2015.
Un spécialiste de l’histoire africaine. Il retrace l’histoire des relations entre l’Afrique et le reste du monde, pour mettre en lumière les trajectoires qui ont contribué à façonner le continent africain contemporain. Il insiste sur le fait que l’Afrique s’est faite en relation avec l’Europe. Dès le départ (colonial), l’Afrique est intégrée dans un espace plus vaste et fait partie d’une économie mondiale depuis le XVe siècle. L’abolition de l’esclavage au milieu du XIXe siècle provoque une rupture chronologique dans cette relation : les Etats africains qui avaient vécu de ce commerce se tournent alors vers l’utilisation de cette main d’œuvre : de là l’image de violence et d’arriération des sociétés africaines. L’intervention européenne à partir de 1850 se justifie ainsi. Les difficultés économiques récurrentes de l’Afrique sont donc expliquées par l’auteur par les relations asymétriques entretenues avec l’Europe depuis le XVe siècle. Un ouvrage très érudit et très riche. Une brillante synthèse des recherches et des réflexions de l’auteur, spécialiste du sujet. |
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***COQUERY-VIDROVITCH Catherine, MONIOT Henri, L’Afrique noire de 1800 à nos jours, Paris, PUF, 2005 (1ère édition 1974).
Une synthèse sur les populations noires de façon globale, d’un point de vue non événementiel, mais thématique et problématisé. La question des sources disponibles est au cœur des réflexions tout au long de l’ouvrage. |
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***COQUERY-VIDROVITCH Catherine, Afrique noire. Permanences et ruptures, Paris, L’Harmattan, 2000 (1ère édition 1985).
Une synthèse sur les populations noires de façon thématique. La première partie porte sur les évolutions démographiques ; la deuxième sur les formes du pouvoir de la chefferie précoloniale au populisme militaire ; la troisième sur l’agriculture et l’alimentation ; la quatrième sur le travail, la ville et l’avenir de l’Afrique noire. |
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***COQUERY-VIDROVITCH Catherine, GOERG Odile (dir), L’Afrique occidentale au temps des Français. Colonisateurs et colonisés, 1860-1960, Paris, La Découverte, 1992.
Une histoire de la période coloniale « from below ». Les articles abordent en particulier la rencontre entre colonisés et colonisateurs, entre luttes, dialogues et échanges. La première partie traite de grands thèmes : la politique et la géopolitique française, l’armée coloniale, les objectifs économiques, les dynamiques sociales, le rôle de l’Islam. La seconde partie rassemble des monographies sur chacun des « Etats coloniaux ». |
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**COQUERY-VIDROVITCH Catherine, Les Africaines. Histoire des femmes d’Afrique noire du XIXe au XXe siècle, Paris, Éditions Desjonquères, 1994.
La spécialiste de l’histoire de l’Afrique noire s’intéresse au destin mouvementé des femmes africaines : les exclues, les asservies, les libres, les indépendantes. Elle ne parle jamais de la femme africaine et évite les stéréotypes en invoquant de très nombreux exemples. La 1ère partie dresse un portrait de la condition féminine en Afrique noire. La 2e partie s’intéresse à l’économie et au travail. La 3e partie s’attache à la migration féminine vers les centres urbains. La 4e partie se penche sur ce qui a réellement changé pour les femmes africaines depuis la colonisation. En conclusion, l’auteure pose la question de l’émancipation des femmes africaines dans des sociétés où les traditions pèsent encore très lourd. |
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COQUERY-VIDROVITCH Catherine, Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires (1898-1930), Paris, Éditions de l’EHESS, 2001.
La thèse de l’auteure, l’une des grandes spécialistes du sujet, à connaître absolument pour la préparation du concours. Elle aborde l’histoire d’une vaste colonie sous l’angle de leur appropriation par les grandes compagnies concessionnaires. |
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D’ALMEIDA-TOPOR Hélène, CHANSON-JABEUR, Chantal et LAKROUM Monique (dir), Les transports en Afrique, XIXe-XXe siècle, Paris, L’Harmattan, 1992.
Recueil des actes d’un colloque tenu en février 1990. Une trentaine de communications pluridisciplinaires. Certaines portent sur le long terme, d’autres sont plutôt des études de cas. La région concernée porte surtout sur l’Afrique noire (de l’Ouest) et l’Afrique du Nord. |
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D’ALMEIDA-TOPOR Hélène, Histoire économique du Dahomey, 1890-1920, 2 volumes, Paris, L’Harmattan, 1995.
L’ouvrage est issu d’une thèse de doctorat soutenue en 1987. Un important travail sur l’économie de cette région centrale pour la période coloniale. La 1ère partie fait un état des lieux en 1890. La 2e partie est consacrée à la mise en place de l’économie coloniale. La conquête est ainsi abordée sous l’angle économique. |
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***D’ALMEIDA-TOPOR Hélène, L’Afrique au XXe siècle, Paris, Armand Colin, 2013 (4e édition).
Un ouvrage classique depuis sa première publication en 1999. Chaque nouvelle édition apporte ses compléments. L’ouvrage évoque surtout « les » Afrique grâce à des comparaisons entre les empires. Tout est dit dans le 1er chapitre : la colonisation aboutit à l’assujettissement des colonisés au sein d’un ordre colonial réglementaire, administratif, statutaire et humain. C’est dans ce cadre que se développe l’économie ultra-dépendante des métropoles. Une synthèse très complète. |
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***D’ALMEIDA-TOPOR Hélène, L’Afrique du XXe siècle à nos jours, Paris, Armand Colin, 2013 (lère édition 1993).
Un manuel classique, plus fois réédité. Il fournit des repérages très clairs et peut être utile pour commencer la préparation de la question. L’auteure fixe le cadre de la colonisation (l’assujettissement des colonisés et le développement d’une économie très dépendante des métropoles. Les quatre parties chronologiques montrent un continent « dominé », « exploité » puis « émancipé » et « entre ouverture et cloisonnements ». Le chapitre 13 intègre l’Afrique dans le XXIe siècle. Il permet de poursuivre l’histoire de l’Afrique à notre époque. |
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*DIETSCHY Paul, KEMO-KEIMBOU Claude, L’Afrique et la planète football, Luçon, Epa Eds, 2008.
Le football est l’un des domaines dans lequel l’Afrique fournit une image positive dans le monde. L’ouvrage apporte une vue d’ensemble de la complexe évolution de ce sport depuis son arrivée à l’époque coloniale, alors que l’Afrique du Sud organise la Coupe du Monde 2010. Les auteurs présentent les formes diverses du développement du football au sein des différents empires coloniaux en fonction de la volonté des pays européens. Le temps de la décolonisation est le temps d’une expansion du football africain, devenu un moyen d’expression et d’affirmation indépendantiste. Des approches spécifiques et thématiques également, par exemple sur l’apartheid en Afrique du Sud et ses conséquences sur le monde sportif. La question de la place des joueurs africains en Europe est un autre thème traité. Le problème du sous-équipement en Afrique est aussi traité. |
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***DORIGNY Marcel, KLEIN Jean-François, SUREMAIN Marie-Albane de, PEYROULOU Jean-Pierre et SINGARAVÉLOU Pierre (dir), Grand atlas des empires coloniaux : des premières colonisations aux décolonisations (XVe-XXIe siècles), Paris, Autrement, 2019 (2e édition).
Un regroupement de 3 atlas des éditions Autrement : Atlas des premières colonisations, Atlas des empires coloniaux, Atlas des décolonisations. Il fournit ainsi, en un seul volume de 288 pages, une vaste couverture du sujet. Il se compose de 12 chapitres et de 370 cartes ou infographies. L’ouvrage permet également une mise à jour sur les études des sociétés coloniales. De nombreux exemples sont présents. Un outil très utile. |
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**DROZ Bernard, Histoire de la décolonisation au XXe siècle, Paris, Éditions du Seuil, 2006.
Une présentation des empires coloniaux dont, selon l’auteur, l’apogée contient déjà les germes de sa future désorganisation. C’est ce qu’il nomme « les contradictions coloniales ». Puis, une série d’études régionales sur les décolonisations. Il s’efforce de montrer les limites de la décolonisation, parce que les nouveaux Etats ont rarement offert au peuple l’exercice de sa souveraineté. |
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DUBOIS Colette, SOUMILLE Pierre, Des chrétiens à Djiboutien terre d’Islam, XIXe-XXe siècle, Paris, Karthala, 2004.
L’ouvrage étudie l’action missionnaire menée à partir d’Obock et de Djibouti en 1884 et en 1896. Il aborde la question de la propagation du message chrétien dans un pays musulman. Un ouvrage très précis et très documenté en archives publiques et privées, ainsi que par des témoignages oraux. La vie des petites communautés chrétiennes de la région est décrite avec exactitude, dans une approche vivante et détaillée. |
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*ECHENBERG Myron, Les Tirailleurs sénégalais en Afrique occidentale française (1857-1960), Paris, Karthala, 2009.
La traduction française de Colonial Conscripts, paru en 1991 par un spécialiste de l’histoire africaine. L’étude cherche à définir la place des soldats français issus des colonies (qui ne sont pas seulement sénégalais) depuis la création du régiment par Louis Faidherbe en 1857. Il met en valeur l’histoire militaire, tout en analysant les tirailleurs comme une métaphore du colonialisme : ils ont une forte place dans l’imaginaire français, mais les historiens ne s’y intéressent que depuis peu. L’ouvrage traite de 4 périodes : les débuts de ces troupes et leur place dans la conquête coloniale ; l’armée d’occupation entre 1905 et 1919 ; le recours à la conscription et ses conséquences migratoires entre 1918 et 1945 ; la professionnalisation et la participation aux guerres coloniales de 1946 à 1960. |
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FABER-JONKER Leonor, Le premier génocide du XXe siècle : Herero et Nama dans le Sud-Ouest africain allemand, 1904-1908, Paris, Éditions du Mémorial de la Shoah, 2017.
Une histoire claire et documentée du massacre des Herero et des Nama dans le Sud-Ouest africain allemand (l’actuelle Namibie) dans le cadre de la conquête d’un territoire africain par les troupes coloniales allemandes entre 1884 et 1911. Une révolte éclate contre les Allemands en 1904, auxquels les colonisateurs répondent avec brutalité : un ordre d’extermination du général Lothar von Trotha le 2 octobre 1904. |
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FALOLA Toyin et BROWNELL Emily (dir), Africa, Empire and Globalization, Durham, Carolina Academy Press, 2011.
Une anthologie en l’honneur d’Anthony G. Hopkins. 32 articles variés sur l’histoire globale, divisés en 3 sections: l’histoire économique de l’Afrique de l’ouest; la forme et l’impulsion de l’impérialisme britannique; l’Afrique dans la mondialisation. Différents articles originaux, surtout dans la 3e partie. |
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*FARGETTAS, Julien, Les tirailleurs sénégalais. Les soldats noirs entre légendes et réalités : 1939-1945, Paris, Tallandier, 2012.
Une monographie issue d’une thèse de doctorat. Elle retrace l’engagement des soldats africains de l’empire français dans la Seconde Guerre mondiale. Un éclairage sur ce qui précède la décolonisation : mobilisés en masse à partir de 1939 dans les Forces Françaises de Libération, ils vivent une condition militaire spécifique, faite de nombreux privilèges. A la fin de la guerre cependant, des promesses faites envers ces engagés ne sont plus tenues par l’Etat français, ce qui entraîne des manifestations de mécontentement lors des démobilisations en 1944-45. Les soldats sont rapatriés en Afrique et réprimés quand ils s’expriment (exemple du massacre du camp de Thiaroye, près de Dakar). |
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FAUVELLE François-Xavier, Histoire de l’Afrique du Sud, Paris, Seuil, 2008.
Terre de conquêtes, de violences et de métissages, le Sud de l’Afrique fascine. L’histoire de l’Afrique du Sud est celle d’un long peuplement qui, depuis des siècles, redessine les frontières et bouleverse les identités. Cette histoire africaine est aussi hantée par les multiples visages de la domination et de la soumission. L’apartheid, cet idéal délirant d’ordonnancement du monde, de mise en fiche de l’identité humaine, voulait arrêter le temps, celui qui métisse les peaux et mélange les cultures. |
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**FAUVELLE François-Xavier, LAFONT Anne (dir), L’Afrique et le monde : histoires renouées. De la préhistoire au XXIe siècle, Paris, La Découverte, 2022. Une histoire mondiale de l’Afrique. L’ouvrage s’intéresse aux contacts millénaires entre l’Afrique et le reste de la planète, et entre la planète et l’Afrique. L’ouvrage a l’avantage certain de proposer une approche globale, totalement différente grâce à des regards polyphoniques et décentrés. Tout l’ouvrage ne concerne pas la période du concours : voir surtout la 3e partie. | ||
**FRÉMEAUX Jacques, Les colonies dans la Grande Guerre. Combats et épreuves d’outre-Mer, Saint-Cloud, SOTECA, 2006.
Le spécialiste de la question militaire coloniale. Un ouvrage très érudit de 393 pages. C’est une synthèse des recherches à jour (2006) sur la participation des soldats de l’outre-mer français à la Première Guerre mondiale. De nombreux points abordés. |
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FREMIGACCI, Jean, État, économie et société coloniale à Madagascar (fin XIXe siècle – 1940), Paris, Karthala, 2014.
Une monographie sur Madagascar, qui cherche à expliquer les raisons de l’instabilité de l’Etat malgache dans ses racines coloniales. L’Etat royal du XIXe siècle, puis l’Etat colonial et post-colonial ont mis en place un Etat autoritaire et bureaucratique, qui a monopolisé le pouvoir et les richesses du pays. En excluant les populations et en exploitant le territoire au service d’une minorité ou d’une population lointaine en métropole, ils ont accru le fossé entre les gens du pouvoir et la population, aboutissant à l’insurrection de 1947. |
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**GAYFFIER-BONNEVILLE Anne-Claire de, Histoire de l’Égypte moderne. L’éveil d’une nation. XIXe-XXIe siècle, Paris, Flammarion, 2016.
Une analyse détaillée de l’histoire politique et sociale de l’Egypte à l’époque contemporaine. L’ouvrage est divisé en 25 chapitres de la construction du canal de Suez à la « contre-révolution » de 2013. Une histoire très dense et très bien écrite. |
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GERVAIS-LAMBONY Philippe, L’Afrique du Sud et les États voisins, Paris, Armand Colin, 2013 (1ère édition 1997).
Un livre important écrit peu après la fin des apartheids. Le livre concerne l’Afrique du Sud proprement dite, mais aussi le Botswana, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, le Swaziland, le Zimbabwe. 4 thèmes sont traités : la mise en place du peuplement, la conquête européenne jusqu’aux années 1870, l’établissement de l’économie minière et la ségrégation, la fin de l’apartheid. Un ouvrage un peu ancien néanmoins. |
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**GINIO Ruth, The French Army and its African Soldiers. The Years of Decolonization, Lincoln and London, Nebraska University Press, 2017.
Une spécialiste de l’histoire coloniale traite de l’histoire des soldats originaires d’Afrique subsaharienne qui combattent pour la France, à une période où l’empire colonial français se disloque pourtant : 1945-1962. L’ouvrage est centré sur les soldats coloniaux transportés en Indochine puis en Algérie, menés par la puissance française pour préserver ses intérêts impérialistes. Elle étudie les raisons qui ont poussé ces soldats à continuer à se battre pour la France. |
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GOEBEL Michael, Paris, capitale du tiers monde. Comment est née la révolution anticoloniale (1919-1939), Paris, La Découverte, 2017.
Une approche qui prend le contre-pied des travaux célèbres de Frederick Cooper. Pour Cooper, les mouvements indépendantistes sont nés dans les colonies dans la décennie 1950 (après le sacrifice de la Seconde Guerre mondiale). Pour Goebel, les nationalismes des années 1960 ont été inspirés par les mouvements communistes et anti-impérialistes formés à Paris dans l’entre-deux guerres. A Paris, la co-présence de personnes originaires de tout l’empire français aurait fait prendre conscience à cette élite que l’impérialisme est un véritable système de domination mondiale. Un livre à connaître pour le débat, mais qui a aussi été très critiqué. |
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*GOERG Odile, MARTINEAU Jean-Luc, NATIVEL Didier (dir), Les indépendances en Afrique. L’événement et ses mémoires 1957/1960-2010, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013.
Un ouvrage issu d’un colloque tenu en 2010, pour le cinquantenaire de l’accession d’un grand nombre d’Etats d’Afrique subsaharienne à l’indépendance. 22 contributions sont partagées en 3 parties : « acteurs sociaux devant l’événement », « contestations et envers de la fête : acteurs et partis politiques », « la fabrique des mémoires et les ambiguïtés de la fête dès 1958-1960 ». Différentes approches mémorielles sur différents cas en Afrique subsaharienne. |
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***GOMEZ-PEREZ Muriel (dir), Femmes d’Afrique et émancipation. Entre normes sociales contraignantes et nouveaux possibles, Paris, Karthala, 2018.
Un ouvrage de gender history grâce à 14 études qui explorent la situation des femmes africaines sous l’angle de l’émancipation et du poids des contraintes. Les auteurs, de disciplines variées (histoire, science politique, anthropologie) abordent les notions d’empowerment et d’agency des femmes (une forme d’history from below, qui part des actrices et de leur agentivité dans l’histoire, plutôt que de partir des structures imposées). Il faut comprendre par agency « le processus selon lequel des individus comme des collectivités prennent conscience de leur situation de dominés et parviennent à faire des choix pour s’extraire de leur situation », mais aussi comme « la capacité des individus à faire des choix et à agir en conséquence ». Dans ce livre, les femmes ne sont pas des sujets passifs, mais de réelles actrices de leur existence : des militantes, des personnes qui s’extraient des normes sociales, des héroïnes émancipées. |
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*GUERASSIMOFF Éric, MANDE Issiaka (dir), Le travail colonial. Engagés et autres mains-d’œuvre migrantes dans les empires (1850-1950), Paris, Riveneuve Éditions, 2015.
Une approche des Subaltern Studies. Les différentes contributions (toutes ne concernent pas l’Afrique) étudient alors le travail colonial du point de vue des travailleurs subalternes, souvent anonymisés, en faisant référence aux progrès de la recherche en histoire des migrations internationales et en histoire globale du travail. |
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**GUYON Anthony, Les tirailleurs sénégalais. De l’indigène au soldat. De 1857 à nos jours, Paris, Perrin, 2022.
Un ouvrage très récent par un spécialiste des tirailleurs sénégalais. L’ouvrage invite à suivre des parcours individuels et quotidiens, tout en les intégrant à l’histoire globale des sociétés coloniales, de 1857 aux années 1960. Chaque chapitre se termine par un portrait d’un soldat. Un ouvrage très intéressant et vivant. |
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***HARRIS Joseph (dir), Global Dimensions of the African Diaspora, Washington, Howard University Press, 1982.
L’un des premiers ouvrages d’histoire globale. De nombreuses études de cas très variées sur la diaspora africaine et les formes du contact entre l’Afrique et le reste du monde. Un ouvrage indispensable. |
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*HECHT Gabrielle, Uranium, une histoire globale, Paris, Seuil, 2016.
Une démonstration des apports de l’histoire globale. Elle se concentre sur le concept de « nucléarité », c’est-à-dire la façon dont des lieux, des objets ou des risques potentiels se voient désignés comme « nucléaires » ou non. C’est donc un phénomène techno-politique contingent, qui dépend des configurations historiques, géographiques et culturelles. L’auteure insiste sur deux séquences historiques : la décolonisation du continent et la guerre froide, pour analyser comment la nucléarité des mines africaines d’uranium a constamment été renégociée. La 1ère partie se focalise sur la mise en place et le fonctionnement du marché de l’uranium à l’échelle globale ; la seconde s’intéresse à la santé et aux conditions de vie et de travail des mineurs d’uranium en Afrique. Un ouvrage d’une grande qualité. |
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HOPKINS Anthony, An Economic History of West Africa, Abingdon/New York, Routledge, 2020 (1ère edition 1973).
Le livre s’attaque à deux idées répandues: 1) le retard de l’Afrique serait lié à l’arrivée des Européens qui apportent la civilisation à des peuples primitifs; 2) l’Afrique aurait connu un âge d’or au XVe siècle, brusquement interrompu par l’arrivée des Européens. Anthony Hopkins réétudie toute l’économie domestique africaine du XVe au XXe siècle pour contrer ces deux idées. |
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HOPKINS Anthony, « The New Economic History of Africa », Journal of African History, n° 50, 2009, p. 155- 177. | ||
***HUGON Anne (dir), Histoire des femmes en situation coloniale. Afrique-Asie (XXe siècle), Paris, Karthala, 2004.
Un ouvrage qui fait suite à une journée d’étude organisée par la revue Clio en septembre 2002. Les contributions traitent d’expériences coloniales dans plusieurs parties de l’empire colonial français (pas uniquement en Afrique). Il commence avec trois chapitres historiographiques. Une approche clairement féministe, africaine et postcoloniale. |
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*ILIFFE John, Les Africains. Histoire d’un continent, Paris, Flammarion, 2022 (1ère édition 1997).
Un ouvrage de synthèse et de vulgarisation par un spécialiste de l’histoire africaine. Une histoire sur le long terme. Tous les chapitres ne concernent pas le sujet de concours. L’un des atouts du livre est d’insister sur les permanences, plutôt que sur les ruptures entre période pré-coloniale, coloniale et post-coloniale. L’auteur montre que l’Afrique n’a jamais été un continent isolé : il est au contraire le continent de la relation avec l’extérieur, jusqu’à aujourd’hui. |
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JERONIMO Miguel Bandeira, « Imperial Internationalisms’ in the 1920s: the Shaping of Colonial Affairs at the League of Nations », The Journal of Imperial and Commonwealth History, n° 48, 2020, p. 866-891. | ||
**KILLINGRAY David, RATHBONE Richards (dir), Africa and the Second World War, Londres, James Curey, 2010.
Le livre examine l’importance militaire, économique et politique de l’Afrique pendant la Seconde Guerre mondiale. Les essais présentent de nouvelles recherches et des approches innovantes de l’historiographie de l’Afrique et mettent en évidence les questions de race, de genre et de travail pendant la guerre, des sujets qui n’ont pas encore reçu beaucoup d’attention critique. Ils explorent les expériences des combattants, hommes et femmes, des producteurs paysans, des commerçantes, des missionnaires et des travailleurs du sexe. La première section propose trois essais introductifs qui donnent un aperçu à l’échelle du continent de la façon dont l’Afrique a soutenu l’effort des Alliés grâce à la main-d’œuvre et aux ressources. Les six sections qui suivent offrent des études de cas individuelles de différentes parties du continent. Les contributeurs offrent une vue macro et micro des multiples niveaux sur lesquels les contributions de l’Afrique ont façonné la guerre ainsi que la façon dont la guerre a affecté les individus et les communautés et transformé le paysage politique, économique et social de l’Afrique. Un ouvrage qui propose des études de cas précises d’une forme d’intégration des colonies africaines au monde pendant la guerre. |
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LAUQUIN Mickaël, « Différencier les formes historiographiques de l’histoire globale » | X | https://clio-prepas.clionautes.org/differencier-les-formes-historiographiques-de-lhistoire-globale.html |
**LEVISSE-TOUZÉ Christine, L’Afrique du Nord dans la guerre (1939-1945), Paris, Albin Michel, 1998.
La première synthèse exhaustive sur le sujet. L’auteure retrace les faits et tire au clair la situation politique qui succède au débarquement des troupes alliées en novembre 1942. Elle montre également comment cette situation de participation du Maghreb à la victoire contre les forces de l’Axe ont constitué un élément déterminant dans la chute des empires coloniaux dans les années suivantes. |
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L’HEUILLET Hélène, « Les études postcoloniales, une nouvelle théorie de la domination ? », Cités, n° 72,2017, p. 41-52. | ||
***LORIN Amaury, TARAUD Christelle (dir), Nouvelle histoire des colonisations européennes. XIXe-XXe siècles, Paris, PUF, 2013.
Une histoire comparée autour de certains thèmes débattus depuis longtemps autour de la diversité des passés de la colonisation. Différents chapitres sur de nombreux thèmes, très variés. Ce sont autant de « scènes » de l’histoire coloniale et anticoloniale qui se succèdent. |
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LUIZARD Pierre-Jean (dir), Le choc colonial et l’islam, La Découverte, 2006.
Le rapport entre domination coloniale et importation d’idéaux laïques dans les pays musulmans est au cœur des problématiques qui fondent aujourd’hui les questionnements sur l’islam. Le contexte colonial a manifesté les limites d’universalismes européens qui, pour la plupart, puisaient aux sources des Lumières. Pourtant, la non-application de la loi de 1905 aux musulmans de l’Algérie française, le confessionnalisme politique au Liban, le projet sioniste en Palestine, la « question irakienne », le système politique saoudien, la création du Pakistan, sont autant d’exemples qui questionnent ces universalismes et en indiquent les limites. Ce sont ces situations (qui dépassent le cadre de l’Afrique) que revisitent les auteurs de ce très riche ouvrage collectif. Ils explorent alors les contradictions de la colonisation. Les auteurs tentent de confronter ces contradictions avec la façon dont elles ont été perçues et comprises par les musulmans. La problématique réserve une large place à l’expérience française, mais elle est élargie aux autres puissances coloniales européennes. |
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MAMDANI Mahmood, Citoyen et sujet. L’Afrique contemporaine et l’héritage du colonialisme tardif, Paris, Karthala, 2004.
Une relecture de l’histoire coloniale et postcoloniale des Etats de l’Afrique noire contemporaine. Il faut dépasser, selon lui, l’opposition entre les partisans, modernistes et modernisateurs, du droit et de la société civile et les partisans, communautaristes, qui défendent les tribus et les cultures. Cette démarche conduit à reconsidérer l’héritage institutionnel, légué par le colonialisme, ainsi que les types de résistance que ces pouvoirs ont suscités. La problématique centrale de la démonstration veut renverser un des lieux communs les mieux établis : le caractère soi-disant exceptionnel de l’apartheid et de la ségrégation institutionnelle (celle qu’a théorisé le général Smuts, l’un des fondateurs de l’Union sud-africaine). Ce despotisme décentralisé, selon les termes de l’auteur, est en fait la forme canonique de l’Etat colonial. Ce gouvernement indirect se distingue évidemment du gouvernement direct, qui prend le nom de despotisme centralisé. De leur coté les résistances au pouvoir relèvent de deux cas de figure, la division entre le rural et l’urbain d’une part et la division entre ethnies de l’autre. C’est cet angle d’attaque qui lui permet d’expliquer comment l’Etat colonial fut bien déracialisé après l’indépendance mais pas du tout démocratisé. L’auteur explore de nombreux exemples historiques ou actuels. |
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***MANCHUELLE François, Les diasporas des travailleurs soninkés, migrants volontaires (1848-1960), Paris, Karthala, 2004.
La thèse de l’auteur (1997) enfin traduite. L’étude retrace la genèse d’une migration dont les membres constituent l’un des plus importants courants migratoires subsahariens en France. L’ouvrage contredit ainsi l’image préconstruite du migrant africain pauvre. Les Soninkés sont les premiers commerçants itinérants d’Afrique. A la fin du XIXe siècle, ils savent profiter des opportunités coloniales : ils parcourent la Sénégambie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Congo, pour travailler et commercer. La marine marchande les emploie massivement. Le livre remet en cause l’idée selon laquelle seule la coercition coloniale serait au fondement des migrations de travail. Ce sont au contraire les plus riches Soninkés qui se déplacent pour renforcer leur statut social. Les migrants deviennent les acteurs de leur propre histoire, non des victimes déracinées d’un sous-développement colonial. |
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MANNING Patrick (dir), Navigating World History: Historians Create a Global Past, New York, Palgrave-Macmillan, 2003.
Un manuel de présentation de l’histoire globale, doté d’une très riche bibliographie. |
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MBEMBE Achille, « Qu’est-ce que la pensée postcoloniale ? », Esprit, n° 12, 2006, p. 117-133. | ||
***MBEMBE Achille, De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine, Paris, Karthala, 2020 (1ère édition 2000).
L’auteur rend compte du devenir des sociétés africaines après les décolonisations, en décrivant le régime social postcolonial ainsi que le discours occidental sur l’Afrique. Un ouvrage ancré dans les Postcolonial Studies. La « postcolonie » de l’auteur désigne l’espace-temps qui succède à la fin de la colonisation et révèle la rémanence d’un imaginaire colonial. Il permet de mettre en évidence la manière dont les significations imaginaires issues de la colonisation sont encore en vigueur dans les manières dont les gouvernements dirigent aujourd’hui les Etats africains. L’Afrique indépendante serait donc capable de résister à l’imaginaire occidental, mais en même temps victime du régime de la postcolonie à la dérive, entre les mains de ses propres dirigeants. |
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***MBEMBE Achille, Sortir de la grande nuit. Essai sur l’Afrique décolonisée, Paris, La Découverte, 2010.
Un essai militant porté sur les Postcolonial Studies, écrit pour le cinquantenaire de l’indépendance de nombreux Etats africains. Il retrace le processus de destruction des formes étatiques et des institutions héritées de la colonisation, de la dynamique de reconstruction d’une autre forme d’Etat et d’un nouvel état de pensée. Sur les ruines de la décolonisation, l’auteur décrit la naissance d’une nouvelle Afrique, qui s’assemble au quotidien grâce aux circulations, aux échanges, aux transferts. |
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*M’BOKOLO Elikia, L’Afrique au XXe siècle. Le continent convoité, Paris, Seuil, 1985.
Un ouvrage classique d’initiation à l’Afrique contemporaine. Un manuel pour étudiant, une bonne manière d’entrer dans le sujet. |
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M’BOKOLO Elikia (dir), Afrique noire. Histoire et civilisations. T. II. Du XIXe siècle à nos jours, Paris, Hatier-AUF, 2008 (1ère édition 1993).
Un manuel pour étudiant, à la fois thématique et chronologique. L’Afrique noire y est considérée dans sa globalité, au travers de typologies et d’approches thématiques claires. |
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MICHEL Joël, Colonies de peuplement : Afrique (XIXe-XXe siècle), Paris, CNRS Editions, 2018.
Une approche des colonies de peuplement et des colons volontaires, plutôt que des indigènes soumis à un ordre supérieur. La poussée démographique du XIXe siècle entraîne une européanisation du monde, au travers de la figure du pionnier. C’est la question de la situation des colons, de leur rapport à la terre, à la richesse, aux indigènes et à leur propre métropole qui est interrogée. |
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MICHMAN Dan, SAADOUN Haïm (dir), Les Juifs d’Afrique du Nord face à l’Allemagne nazie, Paris, Perrin, 2018.
L’ouvrage pose la question ainsi : le sort des Juifs d’Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre mondiale fait-il partir de la Shoah ? Les articles montrent que si la conférence de Wannsee (janvier 1942) était centrée sur le « problème juif » en Europe, Hitler et Goebbels ont suivi avec attention la diffusion de la haine anti-juive au sein des populations arabes. Les autorités consulaires allemandes en Afrique du Nord ont utilisé l’antisémitisme local, mais avec des différences selon les pays. Les articles évoquent également la propagande nazie en Afrique et les réactions des populations locales. Des études de cas très précises. |
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PENDERGRAST Mark, Uncommon Grounds. The History of Coffee and How It Changed The World, Londres, Texere, 1999.
Une histoire globale du café. |
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PERVILLÉ Guy, Atlas de la guerre d’Algérie. De la conquête à l’indépendance, Paris, Autrement, 2011 (1ère édition 2003).
Un Atlas Autrement qui fournit une approche claire de la guerre d’Algérie grâce à 70 cartes et graphiques. |
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*PÉTRIAT Philippe, Aux Pays de l’or noir. Une histoire arabe du pétrole, Paris, Gallimard, 2021.
L’histoire du pétrole s’est largement construite du point de vue des besoins des sociétés occidentales et des appétits des sociétés pétrolières telles que les Majors. L’ouvrage se place du point de vue du monde arabe dans une perspective de long terme depuis la fin du XIXe siècle. Le tableau est alors fort différent, dès lors que de nouvelles sources, arabes, sont mobilisées. Une manière originaire d’intégrer l’Afrique aux échanges pétroliers mondiaux du XXe siècle. |
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*SAÏD Edouard, L’Orientalisme. L’Orient créé par l’Occident, Paris, Seuil, 1978.
Un ouvrage à connaître absolument. Edward Saïd est un historien palestinien qui s’intéresse au discours de l’Occident sur le Proche et le Moyen-Orient. Il démonte tout l’argumentaire occidental sur l’orientalisme, en démontrant que l’Orient est une invention des Occidentaux à partir de leurs propres mirages. Il est alors essentialisé afin de correspondre aux discours civilisationnels des savants occidentaux depuis le XIXe siècle. L’auteur invite donc à redécouvrir le vrai Orient à partir de vraies recherches et de vraies sources afin de « désoccidentaliser » les représentations. |
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***SAUL Samir, Intérêts économiques français et décolonisation de l’Afrique du Nord (1945-1962), Genève, Librairie Droz, 2016.
Un ouvrage important de l’historiographie de la décolonisation économique de l’Afrique du Nord (766 pages). Il s’intéresse particulièrement au Maghreb. Des approches macro-économiques, suivies de chapitres concentrés sur des aspects plus sectoriels : l’électricité, l’industrie de transformation, la sidérurgie, les produits de la terre et de la mer, l’industrie agro-alimentaire, les infrastructures, les services, les transports, la banque… Un ouvrage important. |
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***SILVA JAYASURIYA Sihan, PANKHURST Richard (dir), The African Diaspora in the Indian Ocean, Trenton, Africa World Press, 2003.
Le mouvement africain dans l’océan Indien est un phénomène vieux de plusieurs siècles. A travers des études de cas documentées par des sources archivistiques et des récits oraux, les travaux analysent l’assimilation, la mobilité sociale, la marginalisation et les questions d’identité. L’ouvrage étudie l’influence africaine sur le monde de l’océan Indien à travers la conservation et la transmission de la musique tout en explorant l’identité et la culture des Afro-Asiatiques. |
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SINGARAVÉLOU Pierre (dir), Les empires coloniaux (XIXe – XXIe siècle), Paris, Points, 2013.
Une synthèse collective et historiographiquement à jour. L’idée centrale est que les empires coloniaux ne sont pas que des espaces de domination uniformes : ils ont aussi été des cadres d’adaptation à cette domination, des lieux d’interaction (violente le plus souvent, mais pas toujours) et de négociations asymétriques. Les chapitres ne sont pas événementiels : ils offrent une approche comparative des empires coloniaux européens, états-uniens et japonais. Ce sont des approches contextualisées qui offrent une vision synthétique et globale du sujet. |
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*STORA Benjamin, Histoire de l’Algérie coloniale, 1830-1954, Paris, La Découverte, 2004 (1ère édition 1991).
Un petit livre facile à lire. L’histoire d’un Pied-Noir qui veut expliquer ce que fut le passé proche de l’Algérie. Il pose la question (un peu téléologique) : comment en est-on arrivé là ? Une approche très personnelle et engagée. |
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*STORA Benjamin, Histoire de l’Algérie depuis l’indépendance, 1962-1988, Paris, La Découverte, 2004.
La suite du premier ouvrage de Benjamin Stora. Celui-ci se concentre plutôt sur la période qui suit la guerre et l’indépendance, et la construction de l’Algérie en tant qu’Etat, jusqu’à l’effondrement du FLN comme parti unique en Algérie. |
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SURUN Isabelle (dir), L’empire colonial français en Afrique : métropole et colonies, sociétés coloniales, Paris, Atlande, 2022. Un manuel de concours. | ||
SURUN Isabelle (dir), La France et l’Afrique (1830-1962), Paris, Atlande, 2020. Un manuel de concours. | ||
SURUN Isabelle (dir), Les sociétés coloniales à l’âge des empires, des années 1850 aux années 1950, Paris, Atlande, 2012. Un manuel de concours. | ||
THIOUB Ibrahima, « Les Libano-Syriens en Afrique de l’Ouest. De la fin du XIXe siècle à nos jours », dans MAITTE Corinne, MANDÉ Issiaka, MARTINI Manuela (dir), Entreprises en mouvement. Migrants, pratiques entrepreneuriales et diversités culturelles dans le monde (XIXe-XXe siècle), Valenciennes, Presses Universitaires de Valenciennes, 2009, p. 91 -111. | ||
THOMAS Martin et THOMPSON Andrew (dir), The Oxford Handbook of the Ends of Empire, Oxford, Oxford University Press, 2018.
Une excellente synthèse très complète sur les causes, le cours et les conséquences de la disparition des empires coloniaux au XXe siècle. L’ouvrage ne porte pas que sur l’Afrique. Il combine des traitements régionaux généraux avec des chapitres construits autour de thèmes ou de questions sociales particuliers. Il fait le point sur les dernières recherches. |
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**TIQUET Romain, Travail forcé et mobilisation de la main d’œuvre au Sénégal. Années 1920-1960, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2019.
Version abrégée de la thèse de l’auteur. Il s’agit d’une histoire « par le bas », micro-historique. L’ouvrage est divisé en 6 chapitres : la main d’œuvre pénale sur les chantiers des routes du Sénégal ; les plantations de sisal dont le produit permet de fabriquer des cordes et des tissus vendus sur le marché français ; le rôle des chefs locaux, « véritables contremaîtres de l’entreprise coloniale » ; les résistances au travail forcé ; les soldats du contingent armé qui ne combattent pas mais qui travaillent de leurs mains au service de l’armée française ; les projets de développements menés par les premiers leaders de l’indépendance du Sénégal. Un travail de recherche très riche et spécialisé. |
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*URFER Sylvain, Histoire de Madagascar. La construction d’une nation, Paris, Hémisphères/ Maisonneuve & Larose, 2021.
Une étude à jour de l’histoire malgache sur la longue durée, problématisée autour de la création de l’identité du pays. |
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VAN WALT Lucien, « The First Globalisation and Transnational Labour Activism in Southern Africa: White Labourism, the IWW, and the ICU, 1904-1934 », African Studies, n° 66,2007, p. 223-251. | ||
***WESTAD Odd Arne, The Global Cold War. Third World Interventions and the Making of Our Times, Cambridge, Cambridge University Press, 2005 (traduit sous le titre Histoire mondiale de la guerre froide (1890-1991), Paris, Perrin, 2019).
Un ouvrage capital qui renouvelle l’approche historiographique de la guerre froide. Plutôt que de l’analyser que sous l’angle de la confrontation entre les deux Blocs, et grâce à de nouvelles sources, une autre thèse est avancée. Selon l’auteur, la guerre froide n’a pas été une compétition entre deux superpuissances au sujet du pouvoir militaire et du contrôle stratégique, mais ses principaux aspects ont plutôt été liés au développement social et politique du tiers-monde, dans le cadre d’un nouvel impérialisme qui s’insinue dans les failles des mouvements d’indépendance de l’Afrique et de l’Asie. L’auteur avance en effet que les États-Unis comme l’URSS, se prétendant tous deux les successeurs du concept de modernité qui a pris naissance en Europe à l’époque des Lumières, ont été poussés à intervenir dans le tiers-monde pour des motifs avant tout idéologiques, et ce, afin de prouver que leur modèle de développement était le meilleur et pouvait s’appliquer universellement. Pour cette raison, l’auteur affirme que la guerre froide, du point de vue des peuples du tiers-monde, peut très bien être perçue comme le prolongement des politiques coloniales appliquées par les empires européens avant même le dix-neuvième siècle. A plusieurs reprises, les mouvements de décolonisation ont ainsi été influencés par les interventions des deux superpuissances au cours de la guerre froide. Dans ces régions, la guerre « froide » est en fait « chaude » puisque c’est là que se confrontent les deux modèles idéologiques. La démonstration est très convaincante. |