L’Amérique latine

Fiche de lecture complète du manuel de concours sur l’Amérique latine des éditions Armand Colin. Elle complète les autres fiches très riches:

L’Amérique Latine – Agrégation (sous la direction de Marcelo Pires Negrão), Ellipses, août 2021

Géographie de l’Amérique latine (Ouvrage du CNED), 2022

[Dossier] L’Amérique latine : émergence, inégalités, défis (Géoconfluences)

Introduction générale

Le terme d’Amérique latine est un qualificatif culturel imprécis. Si on s’en tenait à la présence espagnole et portugaise, on parlerait d’Ibéro Amérique comme en Espagne, mais cela revient à homogénéiser des territoires variés.

1. Le sens de la découverte

On estime que la population amérindienne aurait été divisée par 10 en quelques décennies.
Dans la tradition intellectuelle latino-américaine, deux courants s’affrontent : d’une part l’affirmation des lignées et héritages européens, ce qui est au fond un des sens possible de l’adjectif “latine”. De l’autre, l’affirmation d’une identité singulière et le rappel que la rencontre a amené la destruction des civilisations précolombienne, comme l’écrivait déjà en 1552 Bartolomé de las Casas dans sa Très brève relation de la destruction des Indes. L’Europe peut être l’origine, ou alors la puissance dominante et destructrice dont l’influence résiduelle doit être tenue à distance.

2. Entre géopolitique et culture

Une première approche du terme Amérique latine pourrait renvoyer à une culture partagée, liée à la pratique des langues ibériques et à une histoire coloniale commune. Mais cette interprétation est trompeuse à plus d’un titre : les cultures sont en perpétuelle évolution. Ainsi le Sud des USA parle beaucoup espagnol, et au Paraguay, le guarani est largement parlé. De fait, l’Amérique latine s’oppose à une autre, l’Amérique anglo-saxone.

Aujourd’hui, l’appelation est largement géopolitique, et s’intègre dans la CELAC (Communauté des Etats Latino Américains et des Caraibes), et du groupe du meme nom aux nations Unis. Le qualificatif “latine” vient des exilés politiques en Europe. L’homme politique chilien Francisco Bilbao utilise le terme dans un texte de 1856 appelant à l’union de toutes les Républiques d’Amérique du Sud pour faire face à l’impérialisme des Etats Unis. Rapidement, certains des intellectuels locaux vont plus facilement parler de Nuestra America.

La dénomination d’Amérique Latine se donne donc plus volontiers de l’extérieur que de l’intérieur du continent, même si aujourd’hui elle est employée par la CELAC elle même, et dans le groupe des Nations Unis.

3. Les grandes partitions

Les Etats les moins étendus disposent de surfaces appréciables même si les populations sont peu nombreuses. L’AmLat apparaît vaste et peu peuplée, avec une transition démographique très avancée voir achevée. La population n’augmente presque plus.

Dans la zone intertropicale, les alizés frappent les côtes orientales du continent. En se chargeant d’eau de mer, elles apportent des précipitations. En janvier, les zones de pluie glissent vers le Sud et arrosent l’Amazonie et le centre du Brésil mais laissent une zone de sécheresse au niveau de l’Equateur. C’est le Sertao brésilien (2).

En juillet, les précipitations se décalent vers le Nord et touchent l’Amérique centrale, où elles peuvent former des cyclones vers la fin de l’été. Sur la façade occidentale alternent les régions sèches aux latitudes tropicales. Le sud chilien affiche des totaux pluviométriques élevés, contrairement au nord. Au Mexique, les terres humides du Sud s’opposent avec le désert du Sonora au Nord.

Les grandes fleuves ont été des axes de pénétration du continent. Ainsi Sao Paulo est à la base un petit embarcadère sur le Rio Tietê qui donne l’accès à l’ensemble du bassin hydrographique du Parana.
L’Amazone est un fleuve qui définit les milieux de toute une région. A Manaus, le port fluvial dispose de quais flottants, s’adaptant au niveau du fleuve qui veut varier de 20m.