Cette fiche de lecture concerne le chapitre 16 du manuel de préparation au concours de l’agrégation. Le chapitre est écrit par Cédric Grimoult. Il porte sur la violence coloniale (colonial policing) entre 1880 et 1914.

Le chapitre 1 du manuel se trouve ICI.

Le chapitre 3 du manuel se trouve ICI.

Le chapitre 15 du manuel se trouve ICI.

 

Chapitre 16 : Surveillance, coercition, répression : la violence coloniale

Introduction

La violence : au cœur de l’entreprise impériale. Affrontements mémoriels au sujet de la colonisation entre les métropoles qui tendent à passer sous silence ou à minimiser la coercition de la période coloniale lors de la conquête et après, jusqu’aux indépendances et les descendants des colonisés qui rappellent  un ordre colonial imposé et contesté. Cela justifie, selon eux, la destruction des honneurs rendus aux conquérants et aux administrateurs venus de métropole (mise à bas de la statue de Faidherbe à Saint-Louis du Sénégal ou changement de noms des rues)
Il existe différentes violences exercées par différents acteurs (violence militaire, répression policière, mépris, humiliation quotidienne, ségrégation spatiale et sociale).La question se pose d’inscrire ces actes dans un contexte de violence systémique frappant aussi les populations de métropole (ouvriers en grève). La répression est privilégiée par le système impérial d’autant que les Européens sont minoritaires.
Dans les années 1960, l’historiographie anglo-saxonne développe le « colonial policing » afin de mettre en évidence les ressorts répressifs et coercitifs de cet ordre colonial. L’historien Martin Thomas en est l’un des spécialistes anglo-saxons (voir Empires of Intelligence: Security Services and Colonial Control et Violence and Colonial Order : Police, Workers and Protest in the European Colonial Empires, 1918-1940). En France également, notamment dans l’ouvrage collectif dirigé par Jean-Pierre Bat et Nicolas Courtin en 2012, Maintenir l’ordre colonial, qui permet une étude globale de la diversité des acteurs et des vecteurs mobilisés pour le maintien de cet ordre au XIXe et au XXe siècle.

Pourquoi l’ordre colonial constitue-t-il d’emblée un ordre de violence, en contradiction avec les principes démocratiques de la France ? En quoi cela peut-il remettre en cause les discours de légitimation de la domination coloniale ?

I. Les usages de la violence dans les colonies furent nombreux et divers

A. La violence de la prise de possession

1. Les guerres de conquêtes furent meurtrières

La violence expéditive des conquêtes s’explique par le faible nombre de conquérants et le coût modique souhaité par les organisateurs des expéditions. Il faut frapper vite et fort afin de briser la résistance des opposants. Par conséquent, les officiers usent d’exactions et d’intimidations permanentes.
Exemple : Mission Voulet-Chanoine au Tchad en 1899 (voir fiche chapitre 3)

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