Environnement et sociétés en Amérique latine

Une fiche de lecture synthétique à partir du numéro de La Documentation Photographique, sur l’Amérique latine. Elle explore en particulier les liens entre environnement et sociétés en Amérique latine.

Elle peut être complétée par:

Géographie de l’Amérique latine (1)

Géographie de l’Amérique latine (2)

Géographie de l’Amérique latine (3)

Géographie de l’Amérique latine (4)

Marcelo Pires Negrão, L’Amérique Latine – Agrégation, Ellipses, 2021

LE POINT SUR

L’Amérique latine est une entité hétérogène (territoires très différents, inégalement connectés au monde), marquée par des processus communs.
Ex : Colonisation, langues cousines, proximité insistante des États-Unis …

Quels sont les enjeux qui façonnent la construction géographique et politique de l’Amérique latine au début du XXIe siècle ?

LES VEINES TOUJOURS OUVERTES DE L’AMÉRIQUE LATINE

Le maintien du modèle extractiviste

Tous les pays d’Amérique latine vivent, depuis 1971 , principalement de l’exportation de matières premières exploitées sur leur sol (ex. : aménagement de zone franche)
Ce modèle extractiviste qui repose sur des logiques de rente n’est pas sans conséquence sur :
– les milieux (dégradations des terres)
– la société (corruption, alternance de périodes prospères et de crises avec appauvrissement de la majorité de la population)

Ces retombées négatives sont décrites dans le concept de «Malédiction des ressources naturelles» .

Les faux espoirs du partenariat avec la Chine

Doctrine commerciale chinoise depuis Xi Jinping : collaborer avec des économies similaires (Chine-Amérique latine) dans un intérêt « gagnant-gagnant ».
En réalité -> les investissements chinois en Amériques latines ont renforcé le modèle extractiviste par la création d’infrastructures pro-exportations plutôt que de transformation des matières premières (Pétrole -> port, routes, chemins de fer)

Au-delà de la dépendance, l’environnement

Prise de conscience à l’échelle locale des effets négatifs du modèle extractiviste depuis les années 90’ (barrages, pollution agricole …) accompagnée des luttes mondiales pour le climat et la biodiversité ciblant les effets globaux de l’extraction des ressources.

AVANCÉE ET ÉCHECS DE LA REDÉMOCRATISATION

Empreinte de la dictature et alternance démocratique

La fin des dictatures en Amérique latine est un phénomène récent (année 80’) et se caractérise par l’absence de travail mémoriel et judiciaire sur le passé militaire fragilisant les régimes démocratiques (nombreux coup d’État dès les années 90’: Pérou, Honduras, Bolivie)

Années 2000’ -> alternance en faveur de la gauche dite « forces progressistes » comme processus démocratique commun (par les urnes)

Une redémocratisation partielle et inégale

4 phases à la redémocratisation :
– Fin 80’ : reconquête des droits civiques (droit de vote, réunion, presse) ;
– 90’ : reconnaissance des droits ethniques (Équateur 2008, Bolivie 2009 deviennent des États « plurinationaux » ;
– Depuis 1992 (conf. Rio) : reconnaissance des droits environnementaux ;
– Depuis 2010’ : reconnaissance des droits liés aux genres (contraception, avortement, féminicides, LGBTQI+ ;

=> Droits très réclamés par les sociétés sud-américaines, mais inégalement reconnues ou appliqués selon les États et au sein même d’un État (marges territoriales : formes d’esclavage, droit foncier bafoué, zone de non-droit…)