Cette deuxième fiche de lecture porte sur le chapitre 1 du manuel de concours dirigé par Yvette Veyret et Richard Laganier. Les auteurs montrent la question centrale de l’environnement en géographie, en croisant éléments physiques et anthropologiques, sur des territoires où se côtoient de nombreux acteurs. Ce chapitre porte plus particulièrement sur la question du rapport entre environnement et changement climatique.

Yvette Veyret est une géographique spécialiste de la question de l’approche géographique de l’environnement. Elle a dirigé l’Atlas du développement durable aux éditions Autrement.

Les autres chapitres:

CHAPITRE 1. Environnement, développement durable, transition au prisme du changement climatique (Yvette Veyret et Richard Laganier)

L’environnement intègre la situation du changement climatique devenue central aujourd’hui notamment grâce aux travaux du GIEC. Les changements climatiques sont un sujet important incontournable en environnement à cause de leurs effets et de leurs conséquences.

I. Le changement climatique et le Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat)

Organisme créé en 1988 par deux institutions des Nations Unies. Organisme intergouvernemental créé à cause du constat dans les années 1980 de l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère et une élévation des températures. Le travail du GIEC consiste à analyser l’état des connaissances sur l’évolution du climat, c’est cause, ses impacts. Les rapports fournissent un état des lieux réguliers des connaissances les plus avancées à partir des travaux effectués dans le monde par des scientifiques et des spécialistes du climat. Cette production scientifique est le fondement des négociations internationales sur le climat, elle permet d’informer les décideurs et la société civile. Le GIEC est un lieu d’expertise collective qui met en évidence un consensus de la communauté scientifique. Un rapport d’évaluation est établi : 6 ont été publiées entre 90 et 2023. D’autres rapports spécifiques peuvent aussi être élaborés sur des points particuliers à la demande de certains états.

A. Le fonctionnement du Giec

● Une ou deux fois par an réunion plénière ou toutes les décisions sont prises sauf l’élection des membres du bureau. Le bureau est composé de 34 scientifiques élus par l’assemblée plénière. Ils sont élus pour 5 à 7 ans c’est la durée nécessaire pour établir un rapport d’évaluation. Le secrétariat est installé à Genève, organise en trois groupes de travail : le premier composé essentiellement de climatologues s’intéresse à la physique du climat, le deuxième travaille sur les impacts du changement climatique et le troisième envisage les solutions qui permettent de limiter le réchauffement climatique. Les États sont associés au fonctionnement du GIEC mais ils interviennent seulement dans la rédaction du “résumé pour décideurs”. La production du GIEC sert de base en négociation internationale sur le climat qui se déroule sous l’égide de la convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ce fut le cas pour la mise en œuvre de l’accord de Paris entrée en vigueur le 4 novembre 2016. Lors des négociations le GIEC à le statut d’observateur.

B. Le rapport du Giec de 2023 et ses enseignements

Le GIEC utilise des modèles du système climatiques et des études économiques et démographique pour simuler l’évolution du climat en fonction de divers scénarios d’émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon le rapport, les émissions mondiales de GES ont atteint 59 gigatonnes de CO2 en 2019 (54% de plus qu en 1990) ce qui représente une augmentation par rapport aux années précédentes. Le rapport présente cinq scénarios futurs possibles pour le XXIe siècle, allant d’une forte réduction des émissions de CO2 à un scénario où les émissions continuent d’augmenter de manière significative.
Voir les différents scénarios p. 42
Le rapport du GIEC met en évidence les graves conséquences du changement climatique, notamment les risques accrus pour les écosystèmes et les populations humaines vulnérables entre 2010 et 2020. Il insiste sur la nécessité de réduire fortement les émissions de gaz à effet de serre pour éviter un réchauffement global au-delà de 1,5 °C. Le rapport préconise une réduction massive de l’utilisation des combustibles fossiles, visant à atteindre un niveau nul d’émissions de CO2 d’ici 2050, et une augmentation des systèmes de stockage du carbone ainsi que de l’efficacité énergétique. Le GIEC appelle à une action rapide pour éviter les scénarios les plus catastrophiques. Il propose le “concept de trajectoire de développement climato-résilientes soulignant la nécessité d’intégrer tous les niveaux d’action aussi bien d’atténuation que d’adaptation au climat.
2021 le GIEC associé à son homologue pour la biodiversité IPBES (plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) insiste sur la nécessaire cohérence à établir entre les deux organismes en soulignant l’importance de la protection et de la restauration des forêts et des écosystèmes en général.
A partir des travaux du GIEC, les climatologues peuvent envisager des projections climatiques régionales. Ex les projections climatiques pour la France au XXIe siècle, basées sur les travaux du GIEC. Pour la période 2021-2050, une hausse des températures moyennes est prévue, avec une augmentation comprise entre 0,6 et 1,3 °C par rapport à la période de référence 1976-2005. Cette hausse affectera toutes les saisons, mais sera particulièrement notable en été dans le Sud-Est de la France, où les vagues de chaleur pourraient augmenter de 5 à 10 jours, et les jours anormalement froids en hiver pourraient diminuer. Les précipitations moyennes devraient peu changer mais légèrement à la hausse bien que des variations régionales soient attendues mais incertitude sur la distribution geo.
Les projections climatiques pour la France durant la période 2071-2100, spécifiquement concernant les températures moyennes. Il est prévu que pour le scénario RCP2.6, les températures moyennes augmentent de 0,9 °C en hiver et de 1,3 °C en été. Pour le scénario RCP8.5, cette hausse serait comprise entre 3,4 °C et 3,6 °C en hiver, et entre 2,6 °C et 5,3 °C en été, avec une augmentation particulièrement marquée dans le Sud-Est du pays. Ce scénario prédit également une forte augmentation du nombre de jours de vagues de chaleur, qui pourrait dépasser les 20 jours en été, ainsi qu’une diminution des jours froids vers la fin du siècle. Les modèles proposés présentent un certain nbr d’incertitudes surtout lorsqu’ ils sont envisages aux échelles régionales et locales.
Ce paragraphe met en avant l’importance de l’atténuation et de l’adaptation au changement climatique dans le cadre du développement durable. Les solutions à la crise planétaire causée par le changement climatique doivent s’inscrire dans le développement durable et/ou la transition. Le GIEC insiste sur la nécessité de réduire drastiquement l’usage des énergies fossiles avec des csq dans divers secteurs, tels que l’agriculture, les transports, et les modes de vie. L’adaptation nécessiter d’intégrer le réchauffement aux modes d’habiter, est également essentielle pour faire face aux impacts du changement climatique, qui touchent de manière inégale les pays riches et pauvres, nécessitant une mobilisation politique et citoyenne pour gérer les risques croissants et préserver la biodiversité.

II. Développement durable et changement climatique

Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il souligne que le développement durable doit inclure des objectifs écologiques, “d’habiter «la planète de manière durable : la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), la protection de la biodiversité, et l’adoption de modes de vie plus sobres en ressources et en énergie. Toutefois, il est également mentionné que la mise en œuvre du développement durable rencontre de nombreux obstacles et que les solutions qui peuvent être acceptables à une échelle locale ne le sont pas nécessairement à l’échelle globale.

A. Les objectifs de développement durable 2030

L’évolution des initiatives globales depuis le rapport Brundtland de 1970, puis dans le cadre du programme d’Action 21 lors du Sommet de la terre à Rio de Janeiro en 1992 et avec la déclaration du Millénaire en 2000. Il souligne que malgré de nombreuses propositions, les progrès réels vers un développement durable ont été limités. Les objectifs tels que la réduction de la pauvreté, l’amélioration de la santé et de l’éducation, ainsi que la lutte contre les inégalités ont vu des avancées, mais les défis environnementaux, comme les changements climatiques et la perte de biodiversité, restent préoccupants. Le texte insiste sur le fait que les progrès sont insuffisants et que les inégalités persistent, en particulier dans la mise en œuvre des mesures de développement durable.
Les nouveaux objectifs de développement pour 2030, en mettant en avant cinq thèmes principaux : la question de la population et la question du partage et l’usage des ressources, la prospérité et la pauvreté, la planète et l’usage de la terre, la paix, et le partenariat entre les pays riches responsables du changement climatique et les pays pauvres qui subissent les effets du changement climatique. Il souligne que ces éléments sont interconnectés et indispensables pour un développement durable efficace. La gestion de la population, le partage équitable des ressources, la réduction des inégalités, la paix comme facteur de stabilité, et la coopération internationale sont tous nécessaires pour atténuer les effets du changement climatique et promouvoir un avenir meilleur pour tous.
L’agenda pour 2030 présente 10 objectifs de développement durable ou ODD qui ont pour but : transformer le monde en réduisant les inégalités, maîtriser le changement climatique et la dégradation de l’environnement. Les odd sont transversaux, ils dépendent les uns des autres ainsi l’eau ODD6 permet de travailler sur l’ODD3 sur la santé puisque 2 millions de personnes meurent aujourd’hui de maladies véhiculées par l’eau mais aussi sur l’ODD 5 sur la réduction des inégalités entre les sexes puisque dans certains pays les filles ne vont pas à l’école car elles sont responsables de l’approvisionnement en eau de la famille.

environnement et changement climatique

B. Les racines du Développement Durable

● Les précurseurs
Le développement durable apparaît dans le rapport Brundtland présenté aux Nations Unies en 1987 par Madame Gro Harlem Brundtland, Premier ministre de la Norvège. Ce terme et son contenu ont largement été diffusé lors du Sommet de la Terre de Rio en 1992 mais les auteurs du rapport Brundtland ne sont pas les inventeurs de la durabilité puisqu’en France dès le Moyen-âge il y a des ordonnances qui montrent l’importance de préserver les ressources forestières notamment l’ordonnance de 1669 lancée par Colbert sur la grande réformation des forêts.
Au 17e siècle la vision de l’économiste écossais Thomas Malthus dans son ouvrage intitulé Essai sur le principe de population en 1798 dénonce les mutations du monde et souligne les conséquences négatives. Sa vision s’oppose aux philosophes des Lumières qui affirment leur foi dans les progrès scientifiques. Alors que Malthus dénonce l’augmentation de la population bien plus rapide que la production des ressources dont elle a besoin. Ce courant malthusien subsiste au 20e siècle ce dont témoignent notamment les travaux du Club de Rome. Au XXe siècle, ces préoccupations se sont INTENSIFIÉES à la fin des 30 Glorieuses. Cette période de forte croissance économique s’est accompagnée d’une dégradation considérable de l’environnement : les pollutions étudiées et dénoncées par R. Carson dans son ouvrage “le printemps silencieux”, la crise énergétique des années 1970 posent la question des ressources et de leurs usages de leurs limites. Et la catastrophe de Tchernobyl en 1986 met en lumière sur les risques d’origines nucléaires. Ces crises ont mis en lumière les limites de la croissance économique et les dangers du changement climatique. Il y a une dégradation environnementale de plus en plus évidente, malgré les progrès scientifiques et techniques. Les discours sont alarmistes.

● Le développement durable entre “préservationnisme et conservationnisme”
Le concept de développement durable vise à une meilleure adéquation entre économie et préservation des ressources. Il est héritier de conception de la nature des penseurs protestants américains du 19e siècle (Thoreau, Muir…) Ces derniers insistent sur la protection de la nature qui serait une création divine. Le premier parc américain voit le jour en 1872 sous l’impulsion de John Muir avec l’objectif de défendre la “nature à l’état sauvage” la Wilderness ou “nature dans sa pureté originelle”. Cette approche dite préservationniste apparaît à la fin du 19e siècle aux États-Unis représente un courant radical dominant jusque dans les années 1950. Cette vision s’oppose aux conservationnisme qui envisage un usage raisonné des ressources de la nature, le père de la conservation est Le forestier américain Gifford Pinchot (1865-1946).

C. Des approches multiples du développement durable

La multitude de positions qui sous-tend le développement durable prouve qu’il n’a pas été unanimement accepté. Les économistes voient un modèle de développement alternatif, certains écologistes un slogan. L’aspect social et la question de la justice environnementale sont souvent le parent pauvre du développement durable. Certains politiques essaient de faire émerger une conscience éco-citoyenne. En effet ce concept implique une responsabilité morale vis-à-vis des générations futures mais sans que l’on puisse préciser quelles sont les échelles de temps concernés
Le slogan « penser global, agir local” ne prend pas en compte le jeu complexe des échelles temporelles et spatiales et pourtant s’est imposé à certains comme une pensée unique. Les choix valables pour l’échelle globale se révèlent peu efficaces ou inacceptables au niveau local alors même si le développement durable s’inscrit dans une prise de conscience à l’échelle planétaire c’est probablement aux échelles locales et régionales que les politiques les plus efficaces sont élaborées. Dans ces conditions il faudrait renverser la formule de l’Agenda 21 en prenant au contraire la nécessité de “penser localement, pour agir globalement”.
Le développement durable qui associe plusieurs approches économique, écologique, sociale culturelle et politique relève de l’utopie. Un de ces fondements est l’incertitude sur les effets précis régionaux et locaux du changement climatique, sur les réponses et l’acceptation des changements par les populations, les politiques et sur le futur. Ces incertitudes constituent des freins qui pour une large partie de la population et un certain nombre d’acteurs n’arrivent pas envisager des changements dans leur mode de vie et de décision. En outre les pays du Sud aspirent à un niveau de développement acceptable impliquant croissance, usage des ressources.
Depuis la fin du 20e siècle beaucoup de travaux, de conférences internationales de réglementation, de préconisation sur la biodiversité (protection de la forêt, des mers et des océans) de tentative de gestion intégrant de nouveaux modes de penser les aménagements (gestion intégrée des littoraux) a permis d’envisager les rapports Nord-Sud par le biais du protocole de Kyoto concernant le changement climatique et les gaz à effet de serre, et la convention de Nagoya sur la biodiversité. Néanmoins l’approche globale du développement durable est inopérante. La question du changement climatique et de ses impacts invite finalement à “penser et agir local” en bâtissant des stratégies d’adaptation ou de résistance qui tiennent compte des représentations, des ressources, des intentions des acteurs locaux.

III. Transition et changement climatique

Terme de transition depuis longtemps employé en géographie : transition démographique, urbaine migratoire etc. La géographie envisage des zones de transition, entre l’urbain et le rural.

Transition définie par le géographe Roger Brunet : “passage progressif, mais plus ou moins accusé”, impliquant “des seuils de transition”, des “espaces de transition, déclinés en “marches” ou “marges” (Les mots de la géographie, Dictionnaire critique 1992) la transition exclut la rupture et serait le contraire de la frontière matérialisée par une ligne (Gonin 2021). Aujourd’hui la notion de transition se veut une réponse à la crise associée au changement climatique ET à ses effets.

A. Les origines de la transition

Le concept de « transition » = processus dynamique, impliquant un passage d’un état à un autre. La transition est définie comme un cadre général couvrant diverses dimensions socio-politiques, économiques et temporelles. Elle est perçue comme un processus de transformation nécessitant plusieurs étapes et moyens, allant au-delà de l’état actuel vers un avenir souhaité. La transition implique une double transformation : la première touche aux référentiels qui guident les actions (comme la croissance verte ou la résilience), et la seconde concerne les conditions nécessaires pour réaliser ces actions. En somme, la transition apparaît à la fois comme un projet pratique et une utopie visant le développement durable, basée sur des valeurs collectivement acceptées.
Le terme de transition en environnement a été popularisé par l’écologiste anglais Rob Hopkins en 2006. En 2006 à Totnes en Angleterre, il organise la première expérience de « ville en transition » et en 2008 paraît son ouvrage Manuel de transition. Ce manuel a contribué à la diffusion de cette notion à l’échelle internationale. Sa démarche apolitique est critiquée notamment sur le volet social plus précisément sur la justice environnementale. Une autre notion est employée désormais « transition juste » promue au début des années 90 par le leader syndical américain Tony Mazzocchi pour résoudre « le conflit entre l’emploi et l’environnement » cette notion est définie par l’Organisation internationale du travail (OIT) comme devant rendre l’économie plus verte plus équitable et plus inclusive.
Le terme « transition », utilisé dans le contexte du développement durable, se réfère à un changement complexe et généralisé qui concerne l’ensemble de la société et la planète “face de la terre” (au sens de Ph. Et G. Pinchemel, 2008). Cette transition, souvent appelée « transition écologique », implique de nouveaux modes de vie, d’habiter, une nouvelle manière de consommer les ressources, de gérer l’environnement et de protéger la nature. Il souligne que ce processus nécessite des changements parfois radicaux dans la manière dont nous habitons la Terre et gérons ses ressources. La transition remet en question les modèles de société existants et invite à réfléchir sur les objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour atteindre un avenir plus durable.
Il y a différentes échelles de la transition. Il existe deux approches : envisager une transition à l’échelle globale de la planète ou promouvoir plusieurs transitions locales (énergétique, agricole, urbaine). Les transitions locales ne garantissent pas forcément un impact global, et que la transition, étant multiforme, est souvent réduite à une seule dimension, comme la transition énergétique. Cependant, la transition globale est plus complexe car elle nécessite la compréhension et la mise en œuvre de nombreux éléments interconnectés, impliquant une coordination et des interfaces multiples.

B. Les échelles spatiales de la transition, la territorialisation

Par exemple, la transition énergétique a pour but de diviser par 4 les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les pays développés, comme prévu par le Protocole de Kyoto, il est nécessaire de diviser ces émissions par quatre d’ici 2050. Cependant, les approches traditionnelles, qu’elles soient de type « top-down » (venant du haut) ou « bottom-up » (venant du bas), n’ont pas donné les résultats escomptés. Pour réussir cette transition, il est essentiel d’adopter une approche transversale qui prenne en compte les spécificités des territoires, en articulant ces territoires avec des échelles plus grandes et plus petites ainsi qu’avec d’autres stratégies d’aménagement. La territorialisation est cruciale, car elle permet d’adapter les systèmes énergétiques aux ressources et enjeux locaux, tout en favorisant l’équité territoriale et environnementale. Enfin, la gouvernance joue un rôle clé en assurant la coordination entre les différents acteurs et territoires pour une transition réussie.
La transition vers un modèle durable mobilise trois niveaux d’analyse : international, national et territorial/local. Au niveau international, des normes écologiques sont établies pour contrôler les émissions de GES, et ces normes doivent être intégrées dans les politiques nationales des États. Au niveau national, l’État joue un rôle clé en définissant les objectifs de transition et en les intégrant dans les politiques publiques, en fixant des normes pour divers secteurs (industrie, mobilité, logement), et en établissant des partenariats avec les collectivités territoriales. Au niveau territorial ou local, les priorités définies par l’État doivent être mises en œuvre, impliquant les collectivités, les industries, les ONG, et les citoyens. Nécessité de mettre en place des dispositifs démocratiques innovants pour renforcer la complémentarité entre les pratiques représentatives et participatives dans ce processus de transition.

C. Les limites de la transition ?

Vers quoi nos sociétés peuvent réellement « transiter » ? Un modèle unique de transition peut s’appliquer à toutes les échelles spatiales et territoires ? Simplifier la transition à un modèle global, pourrait mener à une vision totalitaire du développement durable, en ignorant la diversité des perceptions, des environnements, et des contextes historiques, ce qui est essentiel pour une transition efficace et adaptée à chaque situation.

Les défis et ambiguïtés liés aux « changements globaux » dans le contexte de la transition. Ces changements sont souvent mal définis et se limitent à des dimensions écologiques, négligeant les aspects sociaux et économiques. L’usage du terme « transition » est critiqué, il peut masquer l’absence de solutions concrètes, et met en garde contre des discours alarmistes sur l’effondrement imminent. Il questionne aussi l’efficacité réelle de la transition, suggérant qu’elle pourrait devenir une « boîte noire » inefficace si elle reste mal définie et mal comprise.

Conclusion

Les rapports nature/sociétés fondés sur des analyses manichéennes opposant une nature déifiée à des sociétés responsables de tous les maux et incapables de corriger ses erreurs sont établis sur des approches globales simplificatrices reprises par le développement durable et dans le cadre de la transition. La géographie grâce à l’utilisation d’échelles plus fines et l’analyse des systèmes territoriaux (prise en compte des relations svt anciennes entre les sociétés locales et la nature humanisée) invite à prendre du recul avec les solutions toutes faites.