Cette composition de plusieurs fiches est proposée pour les candidats qui souhaitent une synthèse complète, chronologique et multi-thématique sur la Révolution française, de 1789 à 1804. Chaque fiche est crée à partir de la lecture d’un ensemble d’ouvrages généraux ou de monographies sur des sujets comme la Terreur, le mythe de Robespierre-roi, la place des femmes en Révolution, le coup d’Etat de Bonaparte, la Contre-Révolution, le rôle de la presse… Elles tiennent également compte de l’historiographie classique, mais aussi et surtout des débats historiographiques récents et des nouveaux champs de recherche actuels. Cette cinquième fiche porte sur le symbole révolutionnaire.

Elle peut être accompagnée de la lecture de la Documentation Photographique, dossier numéro 8141, CNRS éditions 2021 (numéro dirigé par Pierre Serna)

Les autres fiches du dossier:

La Révolution française (1): Les débuts de la Révolution française

La Révolution française (2): Les débuts chaotiques de la Première République

La Révolution française (3): La République en crise

La Révolution française (4): Les nouvelles expériences électorales

La Révolution française (5): Les femmes dans la Révolution

La Révolution française (6): Etat et religions

La Révolution française (7): La Contre-Révolution

VIII. Le symbole révolutionnaire

A. La devise

La « triade républicaine » apparaît inventée par Robespierre en novembre 1789. Elle apparaît sur les étendards de la garde nationale, avec une fleur de lys tricolore ou un bonnet. Elle proclame deux valeurs qui se tempèrent l’une l’autre : liberté, égalité, et une troisième qui doit assurer la continuité de la nouvelle société : la fraternité. Les deux premières valeurs de la devise apparaissent dans l’article 1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen et dans le serment d’août 1792. Elle est mise en lumière par la République et complétée par la Terreur : « Liberté, Egalité, Fraternité, ou la Mort ». Cela renvoie au serment des Jacobins qui donneraient leur vie pour défendre les trois principes. Dans un autre sens, c’est une menace professée contre les ennemis de la Révolution.

Un arrêté de juillet 1793 invite tous les Parisiens à inscrire cette devise sur la façade de leur maison. L’inscription aurait été abondamment peinte, en rouge ou noir sur fond blanc, jusqu’à la chute de Robespierre ; elle est ensuite effacée à la chaux ou au plâtre.

Gouache des frères Lesueur, musée Carnavalet, paris

« Cette gouache de Lesueur, « Le cri français » (1792), illustre l’enthousiasme des volontaires prêts à voler aux frontières pour défendre « la patrie en danger ». En uniforme ou en civil, des citoyens sont ici rassemblés en armes sous le fameux mot d’ordre « la liberté ou la mort ». Fusil, piques et sabres, la symbolique guerrière de la Révolution est omniprésente, et Lesueur a tenu à placer un sans-culotte au centre de sa composition ».

Histoire de France 9, Révolution, Consulat, Empire (1789-1815), Michel Biard, Philippe Bourdin, Silvia Marzagalli

Dans les documents officiels en revanche, la devise n’apparaît pas avant 1793. On lui préfère « République française, une et indivisible ». Utilisée par les Montagnards puis les Thermidoriens et les Directeurs, elle est abandonnée par Napoléon après le coup d’Etat et remplacée par « Liberté, Ordre public ».

B. La fête nationale

L’Ancien Régime n’avait pas de fête nationale. Les Français célébraient la fête du saint protecteur du roi, la Saint Louis (25 août), la Saint Michel (29 septembre), la Saint Denis (9 octobre), la Saint Martin (11 novembre), la Sainte Marie (15 août). La Révolution invente les fêtes civiques, qui servent de matrice à la fête nationale.

Sous la Révolution, le 14 juillet ne donne pas toujours lieu à des commémorations : le 14 juillet 1790 est organisée la Fête de la Fédération, qui doit célébrer l’unité de la Nation autour de l’armée des fédérés, sur le champ de Mars. En réalité, l’unité n’est que de façade puisque l’opinion est déjà profondément divisée sur la question de la Constitution Civile du Clergé, affichée deux jours plus tôt. En 1793, c’est le 10 août qui est choisi comme grande fête : on y proclame les résultats du plébiscite sur la nouvelle constitution, avant d’annoncer qu’elle ne sera pas appliquée.

eau-forte d’Antoine-Jean Duclos, BnF

Les Clionautes multi-écran

Vous souhaitez lire la suite ?

Actifs dans le débat public sur l'enseignement de nos disciplines et de nos pratiques pédagogiques, nous cherchons à proposer des services multiples, à commencer par une maintenance professionnelle de nos sites. Votre cotisation est là pour nous permettre de fonctionner et nous vous en remercions.

 

Bibliographie:

  • AGULHON Maurice, Marianne au combat : L’imagerie et la symbolique républicaine de 1789 à 1880, Flammarion, 1979
  • BIARD Michel, DUPUY Pascal, La Révolution française, enjeux, débats, tendances historiographiques, 1787-1804, Armand Colin, 2004
  • BIARD Michel, DUPUY Pascal, La Révolution française Dynamique et ruptures, 1787-1804, Armand Colin, 2008
  • BIARD Michel (dir), La Révolution française. Une histoire toujours vivante, Tallandier, 2010
  • BIARD Michel (dir), 1792. Entrer en République, Dunod, 2013
  • BIARD Michel, BOURDIN Philippe, MARZAGALLI Sylvia, Révolution, Consulat, Empire (1789-1815), Belin, 2014
  • DUPUY Roger, MORABITO Marcel (dir), 1795. Pour une république sans révolution, PUR, 1996
  • LIGNEREUX Aurélien, La France. Révolution et Empire (1788-1815), Dunod, 2024
  • MARTIN Jean-Clément, La Révolution française, une histoire socio-politique, Belin, 2004
  • MARTIN Jean-Clément, Nouvelle histoire de la Révolution française, Perrin, 2012
  • SERNA Pierre, Que demande le peuple? Les cahiers de doléance de 1789, Textuel, 2019
  • SERNA Pierre, La Révolution Française, La Documentation Photographique, n°8141, 2021
  • VOVELLE Michel, Nouvelle histoire de la France contemporaine. Vol. 1. La chute de la monarchie : 1787-1792, Seuil, 1999
  • VOVELLE Michel, La Révolution française, Armand Colin, 2015 (3e édition)
  • WAHNICH Sophie, La longue patience du peuple. 1792. Naissance de la République, Payot, 2008
  • WAHNICH Sophie, La Révolution française : un événement de la raison sensible (1789-1799), Hachette, 2012