Cette fiche de lecture concerne le chapitre 14 du manuel de préparation au concours de l’agrégation. Le chapitre est rédigé par Yannick Clavé. Il porte sur la guerre d’Algérie (1954-1962).

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Introduction

1. Quelle est la situation en 1954 ?

L’Algérie compte 10M d’hbts dont 1M d’ « Européens » ( Français ou naturalisés, étrangers, Juifs indigènes assimilés depuis l’édit Crémieux 1870) cette population en baisse (14% en 1926). Les Européens surtout dans les villes : Alger 45%, Bône ( Annaba) 45% et 50% à Oran. La population indigène X3 de 1830 à 1954 soit de 3 à 9M puis 10M en 1962. Cette augmentation change les rapport colonisés indigènes : besoin alimentaire accru, part des nationalistes augmente.

2. Le rejet croissant de la présence française

L’opposition s’inscrit dans le temps long : dès 1830 avec Abd el-Kader, 1871 dans la Kabylie et Constantinois, au moment du recrutement en 1916-1917 dans l’Aurès. Mais les Algériens ne suivent pas l’appel au Djihad lancé par le sultan ottoman et Guillaume II. Dans l’entre-deux-guerres, accalmie malgré la création de l’ENA par Messali Hadj en 1926 qui réclame l’indépendance. Durant la SGM, percée des indépendantistes mais de Gaulle fin de non recevoir. Sétif et Guelma en 1945 marque le point de non retour en raison de la violence de la répression. La France est incapable de repenser son projet colonial. Le Statut de 1947 rejeté en bloc par les indépendantistes. Cette année-là, le PPA crée une branche armée « l’OS » en vue de préparer militairement la lutte contre la France.
La France démantèle l’OS en 1950, mais ses 1500 membres se regroupent dans le FLN au Caire. Le soulèvement est prévu le 1er novembre 1954 , l’ALN est créée.

3. Comment qualifier cette guerre ?

L’expression « guerre d’Algérie » ne s’est imposée qu’en 1999, durant le conflit on parle « d’opérations de maintien de l’ordre » ou évènements d’Algérie menés contre les fellaghas. L’Algérie étant la France, PMF , président du conseil février 54 juin 55, engage l’armée et la police dans une répression à outrance. La guerre dure 92 mois, 2M de soldats dont 1.4 d’appelés Cette guerre emporte la Ive République et marque le retour de de Gaulle. La guerre dure jusqu’en 62 en raison de la complexité : Raphaëlle Branche parle de « polymorphisme » car pour elle on distingue 3 guerres qui s’imbriquent :
– Entre les nationaliste set le pouvoir français ( guerre franco-algérienne) : c’est la guerre « d’indépendance algérienne » ( Sylvie Thénault) appelée en Algérie « guerre de libération »
– Entre nationalistes algériens pour l’hégémonie ( guerre algéro-algérienne)
– Guerre entre Français avec l’OAS 1961 ( guerre franco-française)
On pourrait évoquer d’autres guerres : les harkis et les Algériens, les messalistes utilisés par les Français contre l’ALN.La violence est indéniable, les travaux de Benjamin Stora parlent d’ »âreté des combats » ou ceux de Raphaëlle Branche qui montrent l’utilisation de la torture par l’armée.

I. Un engrenage meurtrier 1954-1957

A. Le début de l’insurrection 1er novembre 54-juillet 1955

1. La « Toussaint rouge »

Dans la nuit du 31 octobre , 70 attentats dans une trentaine de lieux par le FLN et un millier d’hommes causent une dizaine de morts et touchent des objectifs militaires ou de police. François Mitterrand, ministre de l’intérieur, le 7 novembre « l’Algérie c’est la France » envoie 600 CRS et des bataillons de paras. En France personne ne pense qu’on entre en guerre à l’exception du PCF et les « évènements » ne sont vraiment relayés par le presse ( 2 colonnes dans le Monde). Le FLN inconnu jusque là revendique les attentats, ses membres sont tous issus du PPA-MTLD fondé par Messali Hadj en 1937. Les autorités accusent Messali Hadj, alors que ce n’est pas lui, le MTLD dissout le 5 novembre.
L’armée française affaiblie par la guerre d’Indochine ne dispose que de 50000h mais parvient à organiser très vite l’effort de guerre et mobilisera 2M d’hommes soit 400000 soldats présents en permanence. Jean-Charles Jauffret, La guerre d’Algérie. Les combattants français et leur mémoire , 2016. Cette armée comprend 3 grandes composantes :
– Les ¾ sont fournis par le contingent ( appelés) le gouvernement rappelle plusieurs classes disponibles et rallonge le service de 18 à 30 mois
– Environ 300000 sont des militaires de carrière, surtout des sous-officiers et officiers, les paras et les légionnaires jouent un rôle important
– Environ 260000 sont des « Français musulmans » qui jouent le rôle de « supplétifs ». les plus connus sont les « harkis »*environ 60000. Objet d’étude récente François-Xavier Hautreux, La guerre d’Algérie des harkis, 1954-1962, 2013
En face les effectifs de l’ALN beaucoup plus faibles : l’armée algérienne n’a jamais dépassé les 50000h. L’ALN divise le territoire en 10 régions autonomes ( Wilayas) chacune commandée par un colonel, dotée en 1960 d’un état-major siégeant à l’étranger Tunis et Maroc. Les combattants sont appelés les moudjahidines ce qui montre la permanence de l’identité religieuse et du Djihad.

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