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Recension des livres et articles mis en fiches pour la question de médiévale pour les concours externes, capes et agrégation

Ecrit, pouvoirs et société en occident du début du XIIe siècle à la fin di XIVe siècle (Angleterre, France, péninsule italienne, péninsule ibérique)

Recension des livres et articles mis en fiches pour la question de médiévale pour les concours externes, capes et agrégation

Histoire médiévale

Prise de note exhaustive et enrichie Atlande – Fiche finale 

Écrits, pouvoirs et société

I. Une « révolution » de l’écrit entre 1100 et 1400

Après la fin de l’Antiquité, du Ve au XIe siècle, en Occident, s’est produit un déclin général des écritures les plus courantes. Le haut Moyen-Age a certes connu une floraison d’œuvres littéraires, théologiques et poétiques, de textes narratifs et de recueils de lois. Mais tous ces textes n’intéressaient qu’une étroite élite du personnel politique et ecclésiastique.

Après 1100, tout change. C’est une véritable explosion scripturaire qui se produit, qualifiée de « révolution documentaire » par JEAN-CLAUDE MAIRE-VIGUEUR et PAOLO CAMMAROSANO à propos de la péninsule italienne, par PAUL BERTRAND pour la France du nord et par MICHAEL CLANCHY pour l’Angleterre.

Pendant les trois siècles qui séparent 1100 et 1400, les documents écrits prolifèrent et se diversifient dans la zone géographique considérée, qu’ils soient produits par les pouvoirs publics (rois, princes, seigneurs laïcs, communes), par les communautés ecclésiastiques et les églises (cathédrales, chapitres de chanoines, monastères), par des notaires ou même par des particuliers.

Qu’ils soient clercs ou laïcs, ces particuliers produisent toutes sortes d’écrits, du livre de compte, aux mémoires en passant par la poésie et les chansons de geste. Tandis que la production savante prend une ampleur sans précédent, l’écrit documentaire ou l’écrit littéraire ne sont plus produits par les seuls clercs ou de rares souverains, comme dans le haut Moyen-Age, ne se sont plus réservés à un petit nombre de monastères et de chapitres cathédraux. Et l’usage du latin, exclusif avant 1100, recule lentement entre le XIIe et le XIVe siècle.

Ecrit, pouvoirs et société dans l’Occident médiéval (XII-XIVe siècle)


 

Olga Weijers
Le maniement du savoir – Épisode 1
Pratiques intellectuelles à l’époque des premières universités (XIIIe-XIVe siècles) Brepols; Édition : 01 (1 mars 1996) 266 pages

Olga Weijers
Le maniement du savoir – Épisode 2
Pratiques intellectuelles à l’époque des premières universités (XIIIe-XIVe siècles) Brepols; Édition : 01 (1 mars 1996) 266 pages

Olga Weijers
Le maniement du savoir – Épisode 3
Pratiques intellectuelles à l’époque des premières universités (XIIIe-XIVe siècles) Brepols; Édition : 01 (1 mars 1996) 266 pages

Les programmes des étudiants

Le premier document officiel dans lequel on trouve des renseignements sur le programme d’enseignement de la Faculté des arts est une lettre du cardinal légat Robert de Courçon adressée, en 1215, à l’ensemble des maîtres et étudiants de l’Université de Paris ; elle donne des règles pour l’enseignement ès arts et en théologie, pour la discipline qui doit être observée par les étudiants et, en général, pour le fonctionnement de l’Université. Voici le passage qui concerne la Faculté des arts :

Personne n’enseignera les arts à Paris avant l’âge de vingt-et-un ans et [l’enseignant] doit avoir étudié les arts pendant au moins six ans avant de commencer à enseigner; il doit déclarer qu’il enseignera pendant au moins deux ans, à moins qu’une cause raisonnable [l’en empêchant] n’intervienne, cause dont il devra prouver le bien-fondé publiquement ou devant des examinateurs; il ne doit être entaché d’aucune infamie; et lorsque quelqu’un se prépare à enseigner, il doit être examiné selon la règle établie (forma) […]

Et on doit enseigner les livres d’Aristote de dialectique, tant la vieille que la nouvelle, de façon ‘ordinaire’ et non de façon ‘cursive’1. On doit aussi enseigner de façon ‘ordinaire’ dans les écoles les deux livres de Priscien ou l’un des deux au moins. On ne doit pas enseigner pendant les jours fériés, sauf les philosophes et la rhétorique, et les disciplines du ‘quadrivium’, et le Barbarismus, et l’éthique si l’on veut, et le quatrième livre des TopiquesOn ne doit pas lire les livres d’Aristote sur la métaphysique et sur la philosophie naturelle, ni des résumés de ces livres ou de la doctrine de maître David de Dinant ou de l’hérétique Amalricus ou de l’Espagnol Mauricius. »

 


NOUVEAU => Histoire intellectuelle de l’Occident médiéval – Chapitre 13 : Les nouveaux aspects de la vie intellectuelle 

Nous pouvons observer au XIIIe siècle une diffusion des instruments de culture, un accroissement du nombre des hommes cultivés et une utilisation sans cesse croissante des capacités intellectuelles dans toutes les fonctions sociales.

I) les conditions générales

1) la multiplication de l’écrit

Progressivement se diffuse un support peu coûteux : le papier. Mais ce dernier concerne principalement la vie privée. Son usage provient du Midi, d’Espagne et d’Italie et gagne rapidement toute l’Europe1. Ainsi les écrits personnels se multiplient.

Une observation similaire peut être faite pour les parchemins, portant sur des actes officiels (signe d’obligations nouvelles et de pratiques plus contraignantes), pour les princes tout sujet peut susciter une enquête. Donnons par exemple celles diligentées sur ordre de Louis IX, avaient pour but d’assurer pleine et entière justice à ses sujets. Ces pratiques administratives sont de plus en plus fréquentes dans la deuxième moitié du siècle et à la fin du XIIIe siècle, les documents fiscaux apparaissent. Progressivement une administration se met en place et l’écrit devient la règle.

Durant le règne de Saint-Louis, sa chancellerie expédie environ 55 000 actes. Mais la France n’est pas un cas unique. En Sicile, l’administration de Frédéric II a plus de compétence et d’efficacité, ainsi la fondation de l’Université de Naples par le souverain, répond à un besoin en personnel bien formé. Il s’agit d’un rare exemple d’université conçue comme une école de fonctionnaires destinée au service d’un État. La monarchie capétienne n’a pas atteint ce stade au XIIIe siècle, dans la première moitié du siècle se sont encore des hommes formés par le pratique et les clercs qui occupent les différents postes administratifs. Par la suite ils laissent place aux juristes.

L’abondance de ces textes divers, donne le sentiment d’un rôle nouveau de l’écrit dans la vie. Certains de ces textes se trouvent être à la limite de la pratique administrative et du compte rendu à usage personnel. Donnons l’exemple du Journal de visites pastorales de l’archevêque Eudes Rigaud, malgré que ce document soit difficile à définir, on comprend que l’auteur a voulu garder trace de ses activités et de ses interventions dans son diocèse.


 

On trouvera ci-dessous quatre fiches absolument remarquables sur cet ouvrage qui est paru pour l’occasion.

Le travail fourni par Pierre apporte une véritable plus-value à cet ouvrage, car il va à l’essentiel de façon extrêmement claire et précise.

Introduction : Une révolution de l’écrit entre 1100 et 1400

COMPILER ET DIFFUSER LE SAVOIR

La Production savante : les disciplines profanes

Littératures

Du Ve au XIe en Occident = déclin général des écritures les plus courantes -> floraison certaine d’œuvres littéraires, théologiques et poétique, textes narratifs et recueils de lois mais seulement destinés à une élite du personnel politique et ecclésiastique

Après 1100 tout change = explosion scripturaire qui se produit => « révolution documentaire » selon Jean-Claude Maire-Vigueur et Paolo Cammarosano (péninsule Italienne), Paul Bertrand (France du Nord), Michael Clanchy (Angleterre).

1100-1400 : documents écrits prolifèrent et se diversifient à l’extrême, qu’ils soient produits par les pouvoirs publics (rois, princes, seigneurs laïques, communes), les communautés ecclésiastiques et les églises (cathédrales, chapitres de chanoines, monastères), par des notaires ou même par des particuliers (à la fois clercs ou laïcs : livre de compte, ricordanze, mémoires, chroniques, œuvres littéraires, chansons de geste, poésie, roman, farces).

Tandis que la production savante prend une ampleur sans précédent, l’écrit documentaire et l’écrit littéraire ne sont plus produits par les seuls clercs ou de rares souverains, ni ne sont plus réservés à un petit nombre de monastères et chapitres cathédraux

L’usage du latin exclusif avant 1100 recule lentement entre le XIIe et le XIVe.

 


Ecrit, pouvoirs et société : Occident (XIIe-XIVe siècles)

La production savante – Sciences divines et sciences profanes

Atlande – 29 janvier 2020 – Nathalie Gorochov (Dir.)- Amélie de las Heras, Arnaud Fossier, Sara Fourcade, François-Olivier Touati.

Aux 12° et 14°s, on voit une évolution profonde de l’étude et de la production des savoirs divins: évolution en amont (pratiques et leurs sociologies), et en aval (leurs enjeux sociaux) [Riché et Verger, 2006].

De ce point de vue, étude et production des savoirs divins sont indissociables de la révolution de l’écrit. Les facteurs:

croissance de la masse des « gens de savoir »
croissance parallèle de la rédaction et diffusion des œuvres: les étudiants prennent des notes, s’entraînent à commenter des textes, et une fois intellectuels/experts accomplis, ils en produisent eux-mêmes et les font circuler.
De plus, les démarches intellectuelles changent profondément. La sphère des textes de référence s’élargit : on ajoute les Sentences de Pierre Lombard à la Bible et aux Pères dans les fac de théologie, les traités d’Averroès dans celles d’art… Et les techniques dialectiques et leur méthode scolaire entrent dans la démarche scolastique.

 


Écrit, pouvoirs et sociétés en Occident – XIIe – XIVe siècle
Écrit seigneurial et administration domaniale en Angleterre (fin XII°-XIV°s)
336 pages Editeur : ELLIPSES (30 juillet 2019) Collection : CAPES/Agrégation

I. Le »tournant pragmatique » et l’influence de la couronne

L’écrit seigneurial anglais se développe dans un double contexte:

monarchie dotée d’un appareil administratif centralisé & précoce
changement des modes d’exploitation des domaines seigneuriaux
Il existe un 3ème contexte moins connu mais déterminant pour les seigneuries monastiques: l’institutionnalisation de l’Église et l’intégration des réguliers sous contrôle de la hiérarchie ecclésiastique, qui influence ++ les comptes d’obédienciers (Dobie 2015).

Les pratiques seigneuriales de l’écrit reflètent l’évolution de la seigneurie & de sa place dans les structures socio-politiques des derniers siècles du Moyen Age (MA).

L’écrit seigneurial se caractérise par une administration domaniale (= exploitation de la réserve, gestion des tenures et des tenanciers, exercice de la justice seigneuriale..), des seigneuries laïques ou ecclésiastiques et des documents produits par les seigneurs, à leur demande, ou seulement conservés par eux.

Pour appréhender la diversité de l’écrit, il faut comprendre la seigneurie et sa place dans la société qui connaissent des évolutions entre fin XII°-fin XIV° s, en ce qui concerne le mode d’exploitation des domaines, le rôle de la justice seigneuriale face à l’affirmation de la justice royale, et le statut des tenanciers.

A. Accroissement et diversification de la documentation seigneuriale

 


Antoine Destemberg – Fabrice Le Goff, Guillaume Balavoine Atlas de la France médiévale : Hommes, pouvoirs et espaces, du Ve au XVe siècle
Atlas de la France médiévale : Hommes, pouvoirs et espaces, du Ve au XVe siècle

Chapitre I : La langue durée de la Gaule et le royaume des Francs

L’expression âge moyen fu forgé Le terme « Moyen Âge » aurait été proposé pour la première fois par Flavio Biondo de Forli (1388-1463), historien et secrétaire apostolique à Rome, dans son ouvrage « Décades d’histoire depuis l’effondrement de l’Empire romain » dont la première publication eut lieu en 1483. Forgée par des hommes qui croyait qu’entre la « chute de l’empire romain et l’appropriation des souvenir de Rome a la Renaissance, il y a eu une longue éclipse de l’histoire.

Le Moyen Age est caractérisé par :

  • une régression de la notion d’Etat gouverné pour le bien commun,
  • un morcellement de l’autorité,
  • une économie essentiellement agricole,
  • un cloisonnement de la société,
  • un système de pensée subordonné aux croyances religieuses et aux gardiens de la doctrine de l’Eglise.

I/ la Gaule avant Clovis.


Émilie Cottereau-Gabillet  Manuscrits de luxe et distinction sociale à la fin du Moyen Âge

Heures me fault de Nostre Dame,
Si comme il appartient a fame,
Venue de noble paraige,
Qui soient de soutil ouvraige
D’or et d’azur, riches et cointes,
Bien ordonnées et bien pointes,
De fin drap d’or tresbien couvertes ;
Et quant elles seront ouvertes,
Deux fermaulx d’or qui fermeront
Qu’adonques ceuls qui les verront
Puissent par tout dire et compter
Qu’om ne puet plus belles porter1.

Ces quelques vers d’Eustache Deschamps – qui s’insèrent dans une critique des apparences du mariage – mettent en lumière deux éléments distincts quoique interdépendants : d’une part le lien entre la noblesse d’un possesseur et la richesse de son manuscrit ; de l’autre, la dimension de représentation sociale du livre ainsi orné, dont l’une des fonctions est d’être montré et, par là même, de rendre compte de la dignité de celui qui le détient.


Olivier Guyotjeannin
Les sources de l’histoire médiévale

chapitre 2 : « Sources écrites : les conditions de production »
chapitre 3 : « Sources écrites : les contextes d’élaboration »
chapitre 4 : « Sources figurées : images et signes »

Certains supports nous sont peu parvenus en raison de leur caractère non pérenne. Ainsi, alors que les tablettes de cire étaient très usitées au Moyen Âge, seules 150 environ pour toute l’Europe sont encore conservées.
Concernant les palimpsestes, il y a peu d’attestations de remploi de parchemins grattés pour accueillir un nouveau texte après le Xe siècle.
La transcription manuscrite demande un effort physique difficile à reconstituer. La production dans un cadre ecclésiastique (scriptorium) est évaluée, pour un moine clunisien, au mieux à moins d’une heure le matin et environ deux heures l’après-midi.


 

Valérie Theis – Étienne Anheim
La comptabilité des dépenses de la papauté au XIVe siècle : structure documentaire et usages de l’écrit
Mélanges de l’école française de Rome Année 2006 118-2 pp. 165-168

 

Les auteurs :

Valérie Theis : Après avoir obtenu l’agrégation d’histoire en 1998, elle fait un doctorat en histoire médiévale à l’Université Lumière Lyon 2. Sa thèse, soutenue en 2005, s’intitule : Le gouvernement pontifical du Comtat Venaissin vers 1270-vers 1350. Entre 2006 et 2017 elle est MCF à Paris-Est Marne-la-Vallée. Elle est actuellement professeur d’histoire médiévale à l’ENS-Ulm. Elle soutient son HDR en 2016 portant sur les « Pratiques de l’écrit, pratiques de l’espace. Recherches sur les techniques de gouvernement en Europe occidentale, XIe-XVe siècle », avec un mémoire inédit intitulé Le monde de la Chambre apostolique (XIe-XIVe s.). Ordonner les archives, penser l’espace, construire l’institution. Elle est spécialiste d’histoire politique et sociale de l’Europe (du MA à l’époque moderne) et s’intéresse particulièrement aux dvps des usages de l’écrit pour gouverner (surtout au niveau des comptabilités et des enquêtes) grâce aux archives pontificales et aux archives des communautés locales dans le Midi de la France et l’Italie.

Étienne Anheim : Après avoir obtenu l’agrégation d’histoire en 1996, il obtient son doctorat en 2004 en soutenant sa thèse intitulée : « Culture et pouvoir pontifical sous le règne de Clément VI (1342-1352) », sous la direction de Jacques Verger. Entre 2002 et 2006 il est membre de l’École française de Rome et s’intéresse aux financements et organisations des chantiers de peinture pontificaux au XIVe siècle. En 2006, et jusqu’en 2016, il est maître de conférence à l’université de Versailles. Il soutient son HDR en 2015 sur la « Sociologie historique de la culture en Occident, XIIIe-XVe s. ». Depuis 2016 il est directeur d’étude à l’EHESS. Il s’intéresse d’abord à la culture savante à la fin du MA (scolastique, musique, peinture, production littéraire et théologique). Il concentre ses recherches, pour sa thèse, sur la cour d’Avignon sous le règne de Clément VI (pape de 1342 à 1352). Actuellement il s’intéresse à l’histoire globale de la peinture et plus largement à l’histoire des pratiques de l’écrit entre le XIIIe et le XVe siècle.

ÉlydiaBarret : Elle est conservatrice des bibliothèques au service de la documentation de l’Université des Antilles. Elle obtient son diplôme de conservateur des bibliothèques en 2014. Elle est une ancienne élève de l’école nationale des chartes. En 2004 elle y soutient sa thèse intitulée : « Les « vergers » de la papauté d’Avignon : Avignon, Pont-de-Sorgues et Villeneuve (1316-1378) ». Elle s’intéresse aux jardins aménagés près du palais des papes d’Avignon et aux jardins des résidences pontificales de Pont-de-Sorgues et de Villeneuve. Pour bâtir cette étude elle utilise les archives de la comptabilité produite par la Chambre apostolique. Elle met alors en parallèle les images transmises sur ces jardins, par l’iconographie et par la littérature du MA,à la réalité des sources.

Philippe Généquand : Depuis 2011 il est professeur agrégé au département d’Histoire de l’Université de Montréal et membre du Centre d’étude Médiévales. Il est docteur en Histoire du MA. Ses travaux ont porté sur la cour pontificale à la fin du XIVe siècle. Grâce aux documents de la pratiques (comptes, lettres, quittances …) il a pu saisir des parcours individuels (prosopographie) qui lui ont permis de mettre en évidence les structures gouvernementales et les filières de carrière et de promotion à la cour. Actuellement il travaille sur la relation entre l’évolution des systèmes de gouvernement et le recours à la politique de la grâce. Pour bâtir son étude il s’intéresse aux archives de la pénitencerie apostolique. En parallèle il s’intéresse aussi à la réception du MA dans les sociétés contemporaines.

Armand Jamme : Il est agrégé d’histoire. Il soutient sa thèse de doctorat en 2000. Elle est réalisée sous la direction de P. Contamine et intitulée « Pouvoir, honneur ou profit : les milieux laïcs d’Outremont dans l’Italie pontificale (deuxième moitié du XIVe siècle) ». Il y développe une recherche prosopographique sur les laïcs « français » au service du pape en Italie. Il est membre de l’École française de Rome. Il soutient son HDR en 2011 et elle est consacrée à la « Papauté, Pouvoirs et Cultures Politiques ». A. Jamme est directeur de recherche au CNRS de Lyon depuis 2012 au sein de l’UMR « Histoire et archéologie des mondes chrétiens et musulmans médiévaux ». Il est spécialiste de l’histoire de la souveraineté pontificale et du gouvernement de l’espace chrétien et de l’Italie à la fin du MA. Il consacre aussi ses travaux à saisir l’histoire des pratiques de l’écrit dans le but d’éclairer le fonctionnement des institutions (notamment de comptabilité) entre le XIIe et le XIVe siècle.


« Écrit, pouvoirs et société en occident du début du XIIe siècle à la fin du XIVe siècle (Angleterre, France, péninsule italienne, péninsule ibérique) »

Jacques Le Goff Les intellectuels au Moyen-Âge

La thèse : Grâce à la notion d’intellectuel : « l’intérêt de déplacer l’attention des institutions vers les hommes, des idées vers les structures sociales, les pratiques et les mentalités, de situer le phénomène universitaire médiéval dans la longue durée. » p.II

Depuis les études sur les intellectuels ont fleuri:

« la division du travail, la ville, des institutions nouvelles, un espace culturel commun à toute la chrétienté et non plus incarné dans le morcellement géographique et politique du Haut Moyen Age, voilà les traits essentiels du nouveau paysage intellectuel de la chrétienté occidentale au tournant du XII au XIII e siècle. » p.III

Le lien avec la ville : essentiel pour la construction du modèle de cet intellectuel médiéval. Clivage entre école monastique et école urbaine ouverte à tous, en principe.

L’Occident n’avait connu que la naissance, la richesse ou le tirage au sort (Antiquité). Or Le Goff attire l’attention sur les études consacrées aux étudiants « pauvres », et à la possibilité de l’ascension sociale par l’examen. Cite les travaux de Michel Mollat, qui étudie le cas particulier de la pauvreté universitaire. Aujourd’hui une perspective comparatiste ouverte avec le modèle chinois.

 


NOUVEAU=> Droit italien/ Droit français, une controverse de la Renaissance aux racines anciennes

Le maitre de Pérouse (1313-1356) fut traité en symbole.  Bartole-symbole durant tout l’Ancien Régime fut évocateur d’un certain nombre de thèmes dont on retrouve aisément l’écho. Depuis la Renaissance humaniste, Bartole a été ridiculisé (ANTI-BARTOLISME) pour son latin parsemé de langage vulgaire, pour un droit « aux buts pratiques » ramenant les « choses à l’usage » joignant la spéculation et la pratique, pour avoir privilégié la dialectique et la doctrine des Arabes qu’il aurait introduit dans le droit.


 

 

 


 

Écrit, pouvoirs et société en Occident aux XIIe-XIVe siècles (Angleterre, France, Italie, péninsule Ibérique) Épisode 1

Question au CAPES = rappel de la tradition historiographique, saisir l’approche de l’écrit médiéval renouvelé par les historiens.

Questionnement sur la place de l’écrit dans les sociétés médiévales depuis longtemps. Bases de la méthode critique des textes chez J Mabillon, De Re diplomatica, 1681 : jugements pour vérifier l’authenticité. Exhumation des textes, classement et examen méthodique = « archéologie des textes » déjà depuis l’humanisme jusqu’à l’Ecole des chartes du 19E et même après. Métier d’historien = familiarité avec l’écrit, surtout pour les périodes anciennes car est rare. Propre des civilisations à manuscrits = rapport entretenu à la matérialité de l’écrit, notamment pour son principe d’unicité : est un objet unique, façonné par un humain, à une date donnée, en un lieu donné et contexte spécifique. Diffusion de l’imprimerie et capacité technique à reproduire en série les mêmes supports modifie les rapports.

Acte de naissance de la « nouvelle diplomatique » (M Clanchy, From memory to written record, 1979) = école de la literacy anglosax, de Schriftlichkeit allemande ou la « scripturalité » française. Utilisation de la méthode quantitative par l’historien pr connaître la place de l’écrit dans la soc anglaise entre 1066-1307 = « prolifération des documents » et dans toutes les couches de la soc. Rôle des pouvoirs souverains dans la croissance de l’écrit : nombre de lettres émises/an entre 1100-1300 multiplié par 100. Par ex, sous Henri 1e de Beauclerc (1100-1135), 4500 lettres, conservation de 15000 docs sous le règne de P le Bel -> explosion numérique de l’écrit.

Aussi mutations des technologies de l’écrit : divers types de doc, rôle nouveau des professionnels de l’écrit et institutions scolaires, innovations dans la production et conservation des docs. Aboutit à la formation d’une soc structurée par une « mentalité scripturaire » (literate mentality). Même dynamique en Italie.

 

NOUVEAU => Écrit, pouvoirs et société en Occident aux XIIe-XIVe siècles (Angleterre, France, Italie, péninsule Ibérique) Épisode 2


Culture, enseignement et société en Occident aux XIIème et XIIIème siècles, Jacques VERGER, Presses Universitaires de Rennes, 1999

 

Jacques Verger   Publications

Culture, enseignement et société en Occident aux XIIème et XIIIème siècles – Épisode 1
Culture, enseignement et société en Occident aux XIIème et XIIIème siècles – Épisode 2
Culture, enseignement et société en Occident aux XIIème et XIIIème siècles – Épisode 3

 

 


Editeur : Hachette Éducation (12 juin 2019)
Collection : HU Histoire
324 pages

Giraud Cédric et Gorochov
Nathalie: Histoire culturelle du Moyen Age en Occident, Boucaud Pierre 

Critique de l’ouvrage : C’ est un manuel très complet qui est à relire plusieurs fois pour intégrer les notions dont il est question dans la question d’agrégation. Il est absolument à compléter avec un manuel d’histoire médiévale pour le contexte. Point positif : la bibliographie est très complète et le vocabulaire est abondant, y compris sur les personnages évoquées. Point négatif : le vocabulaire aurait mérité de faire l’objet de pages spécifiques à la fin de l’ouvrage de façon à pouvoir le retrouver rapidement.

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Atlande 2020

Épisode 1 : introduction et partie 1 Cadre politique et institutionnel : pouvoirs et société au XIIème siècle

Écrits, pouvoirs et société en Occident XIIème-XIVème siècles

 

 

 

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Atlande 2020 : compilation des cadres institutionnels par pays.

Épisode 1 : La France et l’Angleterre

Laurent Martin – Écrit pouvoirs et sociétés en Occident XIIe – XIIIe, CADRE POLITIQUE ET INSTITUTIONNEL

 


 

Lazzarini Isabelle – Le pouvoir de l’écriture. Les chancelleries urbaines et la formation des États territoriaux en Italie (XIVe-XVe siecles), Histoire Urbaine, 35, 2012/3

Lazzarini Isabelle – Le pouvoir de l’écriture. Les chancelleries urbaines et la formation des États territoriaux en Italie (XIVe-XVe siècles)

 


 

Christine Bousquet-Labouérie et Antoine Destemberg – Écrit pouvoir et société en Occident au XIIe-XIVe siècles : Angleterre, France, Péninsule Ibérique, Ellipse 2019

Introduction et Chapitre 1 :

Christine Bousquet-Labouérie et Antoine Destemberg – Écrit pouvoir et société en Occident au XIIe-XIVe siècles : Angleterre, France, Péninsule Ibérique

Fiche de lecture sur l’ensemble de l’ouvrage


 

EBERSOLD JulienÉcrit, Pouvoirs et société en Occident aux XIIe-XIVe siècles (Angleterre, France, Italie, péninsule ibérique), Éditions BREAL

Partie : L’ÉGLISE, L’ÉCRIT ET LES ÉCRITURES

Julien EBERSOLD – Écrit, Pouvoirs et société en Occident aux XIIe-XIVe siècles (Angleterre, France, Italie, péninsule ibérique)

 

Partie : LE RÔLE DE L’ÉCRIT DANS L’AFFIRMATION DES ÉTATS MONARCHIQUES

Le rôle de l’écrit dans l’affirmation des états monarchiques

 


 

 

 

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