Recension des livres et articles – La construction de l’Etat monarchique en France de 1380 à 1715

Un regard sur la France et l’Angleterre du bas Moyen Age, marquées par la guerre de Cent Ans. L’historien propose une étude comparative des sociétés et de l’évolution de celles-ci à l’issue du conflit, aboutissant notamment à la naissance d’un sentiment national.

Un Atlas Autrement très clair, pourvu de cartes, illustrations et schémas permettant de bien comprendre les forces en présence et les enjeux des guerres de la Renaissance. A compléter avec l’ouvrage de Childs dans la même collection, sur le XVIIe siècle.

Un ouvrage tiré d’une HDR. L’introduction est historiographique et démontre l’intérêt de reprendre ce dossier. Il fait de l’histoire événementielle, et défend ce choix dans une longue introduction, prologue et épilogue, pour défendre son choix.

Actes d’un colloque organisé en 2008, dans le renouveau historiographique qui reconsidère l’abaissement des parlements sous le règne de Louis XIV, dans la lignée des travaux d’Albert Hamscher, Michel Antoine, Frédéric Bidouze et Caroline Le Mao. Les auteurs se sont interrogés sur la réalité de la mise en œuvre de la Déclaration royale de 1673 et sur la diversité du monde parlementaire. Alors que l’on insiste sur les particularismes locaux, les privilèges des provinces, les parlements ont souvent été présentés de manière monolithique. C’est un monde parlementaire extrêmement diversifié qui apparaît, loin des clichés de la soumission à un absolutisme louis-quatorzien implacable. Chaque parlement est un cas particulier. C’est donc toute la question des rapports entre le roi et les parlements, dans un gouvernement « absolu » qui n’empêche pas de nombreuses résistances.

Cet ouvrage propose une analyse méthodique des institutions de la France dite moderne, depuis la fin de la guerre de Cent Ans, jusqu’au début de la Révolution. Cette longue période est dominée par la montée en puissance de l’État royal, mais également marquée par le décalage constant entre volontarisme politique et réalité sociale. Une première partie détaille les institutions monarchiques, depuis la personne du roi jusqu’à celle de ses agents, au niveau central, puis provincial. Elle met en lumière les rapports, souvent ambigus, voire conflictuels, qui existent entre le quadrillage souverain et des réalités institutionnelles préexistantes. Celles-ci sont largement décrites dans la deuxième partie de l’ouvrage : Église, seigneuries, communautés d’habitants, villes, assemblées d’états sont présentées dans leur fonctionnement et dans leur relation à la monarchie. L’auteur s’attache à souligner leurs caractéristiques spécifiques et achève ce panorama par l’évocation des marges confessionnelles et sociales, hors du cadre institutionnel classique.

Traduction d’un ouvrage en anglais paru en 1990 : Inventing the French Revolution. Il offre des illustrations du concept de « culture politique », à la suite de Roger Chartier et de ses Origines culturelles de la Révolution française en 1990. Il définit comme Furet et Foucault la culture politique à partir de traits linguistiques et discursifs : c’est « l’ensemble des discours et des pratiques symboliques par lesquels des individus et des groupes énoncent des revendications » en s’attachant précisément aux mots employés pour signifier ces revendications. Ce sont plusieurs études de cas qui tentent de répondre à la question : comment la Révolution est-elle devenue si rapidement pensable, comment le devient-elle dans la pensée politique de la monarchie absolue ? Le chapitre le plus éclairant porte sur « l’opinion publique comme invention politique » car sous l’absolutisme, seule la personne du roi constitue le « public ». Il définit trois types de discours qui naissent après la désagrégation du discours absolutiste par la faute de la monarchie elle-même au milieu du siècle : le discours de justice, repris par les parlementaires à la royauté ; le discours de la volonté issu de la tradition du républicanisme classique ; le discours moderniste, qui appelle à la réforme administrative. Un excellent livre d’histoire des idées.

Une synthèse complète, qui simplifie grandement le défrichement de la question des institutions.

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Un ouvrage classique sur les relations internationales entre la France de Louis XIVe et le reste de l’Europe, grâce au réseau d’espions et d’ambassadeurs. Une enquête sur l’information et la diplomatie, en particulier au moment du Congrès d’Utrecht.

Une synthèse très dense (720 pages) agréable à lire sur le XVIIe siècle.

Un vaste ouvrage en 2 volumes, la thèse de l’auteur. Une histoire des révoltes populaires du XVIIe siècle en Aquitaine. La transformation de l’Etat sous Richelieu et Louis XIII accélère les refus de la centralisation et de l’Etat de finance. L’auteur recherche les motifs des révoltes et démontre qu’elles ont à la fois des structures et des comportements qui se répètent. Mais elles ne sont pas des initiatives subversives car l’autorité royale n’est que rarement remise en cause. Elles sont plutôt « une stratégie populaire, une organisation extraordinaire de défense de la communauté ». Car le roi aimait son peuple, mais il ignorait les abus de ses officiers.

Un ouvrage d’histoire des mentalités. Il décrit le lien entre la fête et le départ des révoltes qui dégénèrent en violences. Il cherche aussi à démontrer que la culture des masses populaires n’a rien de subversif, y compris dans ses excès. Loin de mettre en danger l’ordre social, les usages tumultueux sont considérés avec bienveillance par les pouvoirs locaux, car ils garantissent la vitalité de la communauté. Les institutions de jeunesses sont organisées, elles ont un chef, qui s’efforce de maintenir la paix et la défense des intérêts communautaires ; il y a des règles dans le non-ordre. C’est une sorte d’expiation collective des péchés de l’année.

Un manuel de concours.

Une excellente synthèse de la collection Histoire de France dirigée par Joël Cornette. Indispensable pour commencer à préparer la question.

Traduction française d’un livre publié en anglais en 1992 : The Fabrication of Louis XIV. Peter Burke propose une chronologie fine de la mise en image de Louis XIV. Il montre comment, à partir de 1680, le roi, soucieux de son image publique, comme les empereurs romains, a été « fabriqué » pour devenir un « roi de gloire ». Le mécénat royal a joué un rôle primordial pour façonner une aura publique de la figure royale. La personnification du pouvoir s’exalte alors à travers les arts, pour impressionner ses amis et ses ennemis. C’est le thème de la « magnificence » (développé notamment par Patrick Boucheron à partir des ducs Sforza de Milan) qui est traité, sans le dire.

Une excellente synthèse de la collection Histoire de France dirigée par Joël Cornette. Indispensable pour commencer à préparer la question.

Un livre très dense divisé en 3 parties, sur l’histoire militaire et l’organisation des armées françaises.

Contrairement à Joël Cornette dans Le roi de guerre, Jean-Philippe Cenat s’interroge sur la conduite de la guerre et la stratégie de cabinet, qui se développe particulièrement pendant la guerre de Hollande. Un apport à l’histoire de la guerre sous Louis XIV à partir de la direction de la guerre dans les cabinets parisiens et versaillais, quand le roi dirige de loin ses maréchaux.

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Une référence sur le sujet, par la spécialiste. Une histoire précise qui permet de se mettre au courant.

Un Atlas Autrement très utile, avec des cartes, qui complète l’ouvrage de Thomas Arnold dans la même collection, sur les XVe et XVIe siècles.

Une histoire de l’aristocratie en pleine crise à la fin du Moyen Age face à l’accroissement du pouvoir du roi.

Ce volume est le résultat du travail d’un atelier du programme international de recherches sur les origines de l’état moderne en Europe, organisé sous l’égide de la Fondation européenne de la Science. L’objectif de ce programme, qui a regroupé pendant quatre ans une centaine de spécialistes originaires d’une vingtaine de pays différents, est d’offrir une interprétation neuve dans une perspective comparative européenne, embrassant la longue durée et réunissant des spécialistes de diverses disciplines (histoire, philosophie, histoire de l’art, sciences politiques, histoire du droit et sciences juridiques), d’un processus majeur de l’histoire de l’Europe : les différents aspects de la formation de l’État du XIIIe au XVIIIe siècle. Ce volume est consacré à la place de la guerre (et de sa préparation en temps de paix) entre les puissances européennes à la fin du Moyen Age et à l’époque moderne.

L’ouvrage analyse la place et le rôle de la reine dans la construction de l’Etat moderne. Loin d’être un personnage subalterne ou anecdotique, la reine devient un personnage institutionnel inscrit dans les rouages de l’Etat malgré la loi salique (première partie) puis un symbole lors des cérémonies (deuxième partie) et enfin une actrice du pouvoir politique (troisième partie). Deux reines en particulier sont convoquées dans l’ouvrage : Anne de Bretagne et Claude de France.

Une table ronde en écho au travail entrepris par Jean-Philippe Genet et le CNRS dans Genèse de l’Etat moderne et par la Fondation européenne pour la science dans Les origines de l’Etat moderne. Le livre pose la monarchie et l’Etat dans une relation qui va de l’équivalence à l’alternative et donne un tour interrogatif à l’exposé de la modernité dont l’institution monarchique française serait porteuse. Quatre sections portent sur les cérémonies de la monarchie, la place des clientèles dans le système politique, les processus de changement socio-politiques, la construction et la perception de l’espace. L’approche impose un retour sur le sens des célébrations de la gloire monarchique, avec une influence anglo-saxonne. Chaque cérémonie doit aussi être analysée dans son moment politique particulier, pour atteindre ensuite une approche socio-culturelle qui mette à jour des systèmes de représentation.

Une excellente synthèse de la collection Histoire de France dirigée par Joël Cornette. Indispensable pour commencer à préparer la question.

Et la suite est ici: https://clio-prepas.clionautes.org/les-rois-absolus-1629-1715.html

Une étude de plus de 3300 libelles et pamphlets pour accomplir un parcours original de l’ensemble du règne de Louis XIII. Dans le discours comme dans l’image, la monarchie se construit en faisant taire ses opposants, par la violence et la censure, d’autant plus aisément que ceux-ci ont peu de moyens en ce domaine ; elle tend donc à obtenir un relatif silence, dont témoigne le reflux du nombre des libelles au cours de la période, surtout sensible sous Richelieu. Mais dans le même temps où il confisque parole et image, le pouvoir cherche à obtenir du consentement et de l’adhésion. Les images deviennent des sources d’information qui permettent d’appréhender les « représentations » du roi dans l’opinion, dont de l’effet de sa propagande auprès des élites de Paris et des villes de la province.

Une histoire du fonctionnement des Etats provinciaux du Languedoc face à l’absolutisme. La question de la résistance du Languedoc est importante pour la construction de l’Etat.

Un ouvrage classique, à connaître, sur les mutations de l’opinion publique (mise en évidence par Jürgen Habermas dans les années 1960) entre le début du règne de Louis XIV et la fin du règne de Louis XV. Colette Farge essaie de comprendre l’opinion critique par le mauvais discours, et essaie d’accéder à l’opinion par la face du peuple de Paris. Quand d’autres voient l’opinion public dans les livres, elle le voit dans les « paroles envolées » des rues et des places publiques. Elle recherche alors tous les échos du peuple de Paris dans les gazettes, les chroniques, les rapports de police, les archives de la Bastille (qui enregistrent les mots dits contre le roi qui motivent l’emprisonnement)… elle tente de reconstituer une vraie opinion à partir des bruits publics.

Un manuel de concours sur une ancienne question.

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Un manuel de concours.

2e partie chapitres 1, 2, 3, 4 : https://clio-prepas.clionautes.org/la-construction-monarchique-de-la-premiere-modernite-xvie-siecle.html

2e partie chapitre 3: https://clio-prepas.clionautes.org/?p=30803&preview=true

L’ouvrage permet de définir ce qu’est « l’Etat » et la « souveraineté » autour de 6 thèmes. Un ouvrage pour étudiant qui peut servir de première approche du sujet.

Un manuel de concours.

https://clio-prepas.clionautes.org/la-construction-de-letat-monarchique-en-france-1380-1715-royaume-et-nation-theme.html (Chapitre 1 de la partie « Thèmes »)

Un vaste projet historiographique, central dans les années 1980 et 1990. Un retour à l’histoire politique. Il cherche à donner la première définition viable de « l’Etat moderne ». Une réflexion à connaître.

Un ouvrage d’histoire intellectuelle très riche qui présente les grandes idées politiques par auteur: Jean Bodin, la raison d’Etat naissante en pleines guerres de religion, Hugo Grotius…

Une étude de la revue, de sa création, de son contrôle, de son contenu, de sa création à la fin du règne de Louis XIV.

Un manuel de concours sur une ancienne question.

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Ce volume examine les initiatives de certains acteurs pour contourner, infléchir ou subvertir les structures d’encadrement de la société sans volonté de rupture et les réactions des agents du pouvoir. Il explore les modalités de contournement, infléchissement, subversion, toutes les oppositions subreptices qui ne relèvent pas de la résistance frontale. La première partie conceptuelle (la plus intéressante) l’explique plutôt bien. La réflexion s’inscrit dans la lignée de Empowering interactions de Wim Blockmans, André Holenstein, Jon Mathieu (dir). Pensés généralement comme des obstacles à une puissance descendante qu’impose l’Etat moderne, l’ouvrage considère que les phénomènes de contestation du pouvoir, ses « contournements », peuvent être analysés plus largement que la simple opposition entre obéissance et soulèvement. Il faut comprendre les phénomènes d’évitement, de désobéissance ou d’opposition non pas comme des remises en cause de la souveraineté ou comme des scories dans un processus de renforcement de l’autorité, mais bien comme un mode de fonctionnement normal des systèmes politiques d’Ancien Régime, qui contribuent à le faire évoluer. « contourner, infléchir et subvertir » correspondent alors à 3 degrés de mise à l’épreuve de l’autorité qui servent à mettre en évidence la façon dont elle est factrice de dynamisme institutionnel. Le contournement est compris comme ce qui dévoile une limite dans les institutions, sous la forme d’un manque de contrôle ou d’une tolérance. L’infléchissement consiste à convoquer un discours et à mobilier un argumentaire dans le but de transformer tel ou tel aspect de l’encadrement. La subversion retourne les règles du pouvoir contre le pouvoir lui-même.

Analysant les résistances de la noblesse à l’Etat de Richelieu (notamment), Arlette Jouanna se demande comment la noblesse justifie ses prises d’armes contre son propre roi. Elle aborde donc l’idéologie nobiliaire dans les cas où le roi ne demande plus le conseil à l’aristocratie dont c’est sa nature. Dans ces cas-là, le roi est trompé par ses conseillers proches qui le manipulent. La noblesse se donne alors le devoir de se mettre en révolte. Le « devoir de révolte » n’est pas de tuer le roi pour le remplacer mais de le ramener à la raison afin qu’il puisse, de nouveau, demander conseil aux Grands. C’est le décalage entre les dispositions sociales aristocratiques et les nouvelles aptitudes qu’exige l’Etat (finance, administration) qui semble en grande partie la source de la virulence du sentiment de révolte de la noblesse. Une autre raison est que le roi favorise de plus en plus la noblesse de robe, plus formée et compétence que la noblesse d’épée, pour diriger l’Etat moderne. Si, au XVIe siècle, ces révoltes obtiennent gain de cause, entre les règnes de Louis XIII (et donc de Richelieu et de Mazarin) puis de Louis XIV, cette noblesse est de moins en moins capable de mobiliser sa clientèle pour empêcher la modernisation de l’Etat.

Une mise au point récente sur les raisons et les conséquences politiques de la révocation de l’édit de Nantes.

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Un historien du droit, spécialiste de la pensée juridique du Moyen Age. L’ouvrage est consacré à la construction de la justice royale dans les discours du XIIIe siècle à la Révolution française. Un ouvrage dense qui fournit une approche discursive de la construction progressive de l’Etat moderne en France.

L’ouvrage contredit une historiographique ancienne qui pensait que Louis XIV était parvenu à retirer aux Etats provinciaux les derniers vestiges de leur autonomie. Dépossédés du pouvoir de consentir aux impôts, ceux-ci n’auraient plus guère été bons qu’à enterrer. Au contraire, l’auteure démontre qu’ils sont restés à la fois vigoureux et efficaces. En abandonnant leur rôle, désuet, de défenseurs des libertés provinciales, ces assemblées sont passées au statut d’alliés administratifs du Contrôle général. Ce qu’ils ont perdu en indépendance, ils l’ont donc regagné en influence. Cette collaboration administrative, ce dialogue permanent, a offert aux représentants des Etats l’occasion de prolonger les intérêts et les privilèges.

Un ouvrage collectif qui concerne toute l’Europe. Tous les articles ne sont pas nécessaires : voir en particulier Arlette Jouanna sur les Etats de Languedoc, Jean Quéniart sur la noblesse bretonne, Julian Swann sur la Bourgogne.

Un manuel couvrant les principaux aspects de la question au programme pour la partie moderne.

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Une excellente synthèse de la collection Histoire de France dirigée par Joël Cornette. Indispensable pour commencer à préparer la question.

L’auteur étudie l’intégration des gentilshommes de Bourgogne et de Franche-Comté depuis la révolte des Lanturlus de 1630 jusqu’à la guerre des Farines de 1775. Il examine la réussite de l’absolutisme à partir des réactions des Etats provinciaux, confrontés au dilemme sous Louis XIV d’accepter la hausse fiscalité, tout en restant attachés au respect des privilèges de la Bourgogne.

Une histoire du jansénisme (principalement au XVIIIe siècle) écrite par une spécialiste du sujet. Le fil rouge est le schéma narratif du figurisme, une théologie de l’histoire enseignée au monastère de Saint-Magloire au lendemain de la proclamation d’Unigenitus. Maire réutilise ce fil conducteur pour montrer comment les hommes des années 1710-1720 l’ont utilisé pour conserver la mémoire de Port-Royal et s’en réclamer les héritiers. Selon elle, le « nouveau départ du jansénisme » s’est joué sur la mémoire de Port-Royal. Dès lors le figurisme commande l’histoire du jansénisme en 3 phases : le mouvement des appels contre la bulle (1713-1732) ; le temps des convulsionnaires (1732-1750) ; le ferment de la résistance parlementaire à l’absolutisme (après 1750).

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Une excellente synthèse de la collection Histoire de France dirigée par Joël Cornette. Indispensable pour commencer à préparer la question.

***MICHON Cédric, AUBERT Gauthier, CORRIOL Vincent (dir), La construction de l’état monarchique en France (1380-1715), dossier spécial de la revue Parlement(s), 37, 2023.

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Une histoire comparée de la France et de l’Angleterre qui cherche à comprendre comment la concentration du pouvoir politique, dans le cadre de la construction de l’Etat, a contribué à la concentration de la richesse. Pour Root, l’aptitude d’une société à se transformer, à se moderniser, dépendrait avant tout de sa capacité à mettre en place des mécanismes régulateurs, qui institutionnalisent la confiance, la crédibilité et le contrôle. Au cœur du livre, la construction de l’Etat se lit dans le règlement des conflits d’intérêt. La royauté française, pour éviter d’avoir à solliciter le consentement des sujets (et donc à convoquer les Etats Généraux), a préféré se reposer sur des privés, les traitants et les partisans. Poids majeur de ces hommes dans la gestion de l’Etat de finance. Le crédit public repose donc sur les ressources privées des financiers et des prêteurs. En Angleterre au contraire, ce processus appartient au Parlement et donc aux électeurs, qui participent à la gestion politique. Par contraste, en France, le système politique conserve une organisation favorisant les grandes familles, les clans, les réseaux d’influence privés. Le favoritisme et le clientélisme (mais il y a aussi corruption électorale en Angleterre).

La thèse de l’auteur. Versailles est d’abord un instrument de gouvernement, un défi jeté par Louis XIV à la face des puissances qui jusqu’alors menaient le jeu européen, en même temps que manifeste du régime absolu qu’il achevait de mettre en place. C’est à cette lecture politique que procède Gérard Sabatier. Situant l’entreprise dans un contexte chronologique et spatial élargi – la représentation du Prince dans l’Europe baroque -, la problématique associe l’analyse iconographique et l’utilisation des textes normatifs des contemporains. On découvre alors quel fut le véritable projet versaillais : abandonnant une mythologie apollinienne trop partagée, il consistait à représenter l’histoire de Louis le Grand pour tracer la figure du Roi parfait. Versailles ou l’imaginaire de l’absolutisme. Un ouvrage classique.

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Une histoire des agitations populaires dans la longue durée. Il s’attache à restituer dans toute son ampleur l’histoire de ces groupements de personnes agissant ensemble, réunies par des griefs et des espoirs communs, défendant des intérêts partagés. Mais l’histoire de la contestation est une histoire discontinue, car les capacités d’agir évoluent, les mots d’ordre changent, les moyens d’action se transforment. L’étude montre cependant que les actions collectives répètent quand même des pratiques et des formes bien définies. Elles puisent dans un « répertoire d’actions collectives », un concept clé de Charles Tilly. Le sociologue cherche donc à modéliser la contestation, et invente une grille autour de 4 facteurs applicables en tout temps et en tout lieu : l’intérêt (= les motivations), l’occasion (= les circonstances), l’organisation (= spontanée ou provoquée), l’action (= les formes). Il explique alors, comme Edward Thompson, que tout mouvement social a ainsi recours à des moyens d’action prédéfinis, institutionnalisés, et plus ou moins codifiés. Les formes de protestation ne sont pas arbitraires, mais s’inspirent des différentes variantes d’action comprises dans le répertoire qui peuvent faire l’objet d’adaptation selon l’époque, le lieu, les catégories d’acteurs et les ressources que ceux-ci vont mobiliser pour arriver à leurs fins. Les moyens d’action qui sont à disposition d’un groupe donné dans un contexte donné sont donc pluriels, mais limités.

Une histoire de l’art sous Louis XIV, par un historien allemand qui s’intéresse plutôt à la manière de répondre aux ennemis du roi. Louis XIV aurait alors développé 3 « représentation » : la devise solaire, les statues monumentales, et le palais de Versailles. Ziegler se fonde sur une étude précise du message idéologique en fonction des conditions de réception de cette propagande en France et dans le Saint-Empire Romain Germanique. Les trois parties sont très riches et montrent (peut-être avec emphase) que les contenus de la propagande de Louis XIV ont voulu non seulement diffuser une représentation de la majesté du roi, mais aussi un programme politique à destination du public européen. Comme les « stratégies de la gloire » de Gérard Sabatier, l’ouvrage interroge les « stratégies d’autoreprésentation […] à des fins de propagande politique ».